La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
Putsch au Niger : pourquoi la France s’en mêle ?
C dans l'air- 1 h 5 min
- Français
- indisponible
- tous publics
La crise se poursuit au Niger. Cinq jours après le coup d’État dans le pays, les militaires nigériens qui ont renversé le président Mohamed Bazoum ont accusé, ce lundi, la France de vouloir "intervenir militairement" pour le rétablir dans ses fonctions. Selon un communiqué lu à la télévision nationale, Paris "recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger". Les putschistes affirment que la France a pris contact avec "l'état-major de la Garde nationale du Niger" pour "obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires". Depuis la veille la pression s’est accentuée sur le nouvel homme fort proclamé du pays, le général Tiani, chef de la garde présidentielle. Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis dimanche à Abuja, ont donné un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un "recours à la force". Un blocus économique a également été ordonné. La Cédéao a notamment demandé "la libération immédiate" du président Bazoum, élu en 2021 et désormais retenu dans la résidence présidentielle. L’UE "appuiera rapidement et résolument" les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a indiqué le chef de la diplomatie des Vingt-Sept, Josep Borrell, dans un communiqué. De son côté, la France a salué ces décisions et dit soutenir "les sanctions économiques et financières décidées à l’appui de ces demandes". Paris a également menacé de répliquer "de manière immédiate et intraitable" à toute attaque contre ses ressortissants après une manifestation dimanche ayant ciblé son ambassade à Niamey. Hier des milliers de Nigériens, partisans du coup d’État, ont manifesté devant l’ambassade de la France pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’ingérence française, avant d'être dispersés par des grenades lacrymogènes. Un rassemblement où l’on a pu observer des drapeaux russes et qui fait penser ce qui s'est passé précédemment au Burkina Faso et au Mali. Des pays dont une large partie du territoire est désormais aux mains de la mouvance djihadiste, dirigés par des putschistes, déchirés par les conflits communautaires et où la Russie avance ses pions via le groupe paramilitaire Wagner. Une influence que Moscou étend, notamment également au Soudan et en Centrafrique, grâce à ses mercenaires, mais aussi avec des usines à trolls, qui ont obtenu la première victoire russe : celle des esprits. De Niamey, où, jeudi dernier, des manifestants ont réclamé la venue des "Russes" après le coup de force des militaires, jusqu’à Kinshasa, où fleurissent dans les rues les drapeaux du pays, jamais le continent n’a paru aussi russophile et francophobe. À Saint-Pétersbourg la semaine dernière, Vladimir Poutine a accueilli les délégations de 49 pays africains, dont 17 chefs d’Etat. Une déclaration commune a été adoptée à l'issue du sommet, prévoyant une coopération accrue dans les domaines de l'approvisionnement alimentaire, l'énergie et l'aide au développement. Mais pour l’heure, Vladimir Poutine n’a promis de fournir que 25 000 à 50 000 tonnes de céréales gratuites à six pays après avoir torpillé l'accord céréalier avec l'Ukraine. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a prévenu jeudi dernier qu'une "poignée de dons à certains pays" ne compenserait pas l'impact dramatique de la décision de la Russie de quitter l'accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter des céréales dans le monde entier. "Des centaines de millions de personnes font face à la faim" et elles vont en "payer le prix" avait-il déjà alerté les jours précédents. Alors quel est la situation au Niger ? Quels sont les enjeux du coup d’État dans le pays ? Marque-t-il la fin de l’influence française au Sahel ? Pourquoi depuis 2020 l’Afrique de l’Ouest connait une spirale de putschs militaires ? Comment la Russie accroît-elle son influence sur le continent ? Nos invités : - Stéphanie Hartmann, journaliste indépendante, Spécialiste des questions de politique africaine - Anthony Bellanger, éditorialiste - France Inter, Spécialiste des questions internationales - Ousmane Ndiaye, Rédacteur en chef du service Afrique - TV5 Monde - Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, Ex-commandant des opérations spéciales
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1h C dans l'air Trump : l'outrance, la surenchère... et la victoire ? diffusé le 22/10 | 1 h 3 min
- C dans l'air plus que 2j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
La crise se poursuit au Niger. Cinq jours après le coup d’État dans le pays, les militaires nigériens qui ont renversé le président Mohamed Bazoum ont accusé, ce lundi, la France de vouloir "intervenir militairement" pour le rétablir dans ses fonctions. Selon un communiqué lu à la télévision nationale, Paris "recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger". Les putschistes affirment que la France a pris contact avec "l'état-major de la Garde nationale du Niger" pour "obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires".
Depuis la veille la pression s’est accentuée sur le nouvel homme fort proclamé du pays, le général Tiani, chef de la garde présidentielle. Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis dimanche à Abuja, ont donné un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un "recours à la force". Un blocus économique a également été ordonné. La Cédéao a notamment demandé "la libération immédiate" du président Bazoum, élu en 2021 et désormais retenu dans la résidence présidentielle.
L’UE "appuiera rapidement et résolument" les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a indiqué le chef de la diplomatie des Vingt-Sept, Josep Borrell, dans un communiqué. De son côté, la France a salué ces décisions et dit soutenir "les sanctions économiques et financières décidées à l’appui de ces demandes". Paris a également menacé de répliquer "de manière immédiate et intraitable" à toute attaque contre ses ressortissants après une manifestation dimanche ayant ciblé son ambassade à Niamey.
Hier des milliers de Nigériens, partisans du coup d’État, ont manifesté devant l’ambassade de la France pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’ingérence française, avant d'être dispersés par des grenades lacrymogènes. Un rassemblement où l’on a pu observer des drapeaux russes et qui fait penser ce qui s'est passé précédemment au Burkina Faso et au Mali. Des pays dont une large partie du territoire est désormais aux mains de la mouvance djihadiste, dirigés par des putschistes, déchirés par les conflits communautaires et où la Russie avance ses pions via le groupe paramilitaire Wagner.
Une influence que Moscou étend, notamment également au Soudan et en Centrafrique, grâce à ses mercenaires, mais aussi avec des usines à trolls, qui ont obtenu la première victoire russe : celle des esprits. De Niamey, où, jeudi dernier, des manifestants ont réclamé la venue des "Russes" après le coup de force des militaires, jusqu’à Kinshasa, où fleurissent dans les rues les drapeaux du pays, jamais le continent n’a paru aussi russophile et francophobe. À Saint-Pétersbourg la semaine dernière, Vladimir Poutine a accueilli les délégations de 49 pays africains, dont 17 chefs d’Etat. Une déclaration commune a été adoptée à l'issue du sommet, prévoyant une coopération accrue dans les domaines de l'approvisionnement alimentaire, l'énergie et l'aide au développement. Mais pour l’heure, Vladimir Poutine n’a promis de fournir que 25 000 à 50 000 tonnes de céréales gratuites à six pays après avoir torpillé l'accord céréalier avec l'Ukraine. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a prévenu jeudi dernier qu'une "poignée de dons à certains pays" ne compenserait pas l'impact dramatique de la décision de la Russie de quitter l'accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter des céréales dans le monde entier. "Des centaines de millions de personnes font face à la faim" et elles vont en "payer le prix" avait-il déjà alerté les jours précédents.
Alors quel est la situation au Niger ? Quels sont les enjeux du coup d’État dans le pays ? Marque-t-il la fin de l’influence française au Sahel ? Pourquoi depuis 2020 l’Afrique de l’Ouest connait une spirale de putschs militaires ? Comment la Russie accroît-elle son influence sur le continent ?
Nos invités :
- Stéphanie Hartmann, journaliste indépendante, Spécialiste des questions de politique africaine
- Anthony Bellanger, éditorialiste - France Inter, Spécialiste des questions internationales
- Ousmane Ndiaye, Rédacteur en chef du service Afrique - TV5 Monde
- Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, Ex-commandant des opérations spéciales
Présenté par : Maya Lauqué
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions