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14 juillet : la crainte de l'étincelle...
C dans l'air- 1 h 6 min
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C’est un 14 juillet sous haute surveillance qui se prépare un peu partout en France. 130 000 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers seront mobilisés ce soir et demain afin d'empêcher de nouvelles violences après celles qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre. Des émeutes ont en effet éclaté dans plusieurs villes entre le 27 juin et le 3 juillet dernier. Au cours de cette période, 3 486 personnes ont été interpellées, 12 202 véhicules incendiés, 1 105 bâtiments brûlés ou dégradés et 209 locaux de la police nationale, de la gendarmerie ou des polices municipales attaquées selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur. Pour éviter une résurgence des violences, un "dispositif exceptionnel" de 45 000 policiers et gendarmes sera déployé chaque soir, a annoncé le ministre de l’Intérieur. Pour la première fois un 14 juillet, les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI, ainsi que des hélicoptères et des véhicules blindés de la gendarmerie seront engagés dans les communes les plus sensibles, a ajouté Gérald Darmanin. Quelque 40 000 pompiers seront également sur le pont chaque nuit pour intervenir sur les feux de poubelles et autres incendies. Depuis Vilnius, en Lituanie, Emmanuel Macron a promis d'agir "avec la plus grande détermination" en cas d'incidents. Malgré le calme revenu dans les quartiers, l’exécutif sait que la situation reste fragile et le contexte éruptif. Difficile dans ce contexte de se plier à la traditionnelle interview du 14 juillet. Imaginez le chef de l’État appeler à la concorde et à l’unité de la nation, quand dans les rues les poubelles et les voitures brûlent… Et puis une prise de parole pour dire quoi ? Emmanuel Macron avait affirmé, lors d’un déplacement à Pau le 6 juillet dernier, que la première réponse aux violences urbaines était "l’ordre, le calme et la concorde", avant de "travailler sur les causes profondes". Considérant que "la nature de ces violences urbaines est très différente de ce que (la France a) connu jusqu’à présent", le chef de l’État a estimé hier depuis Vilnius qu’il ne s’agit pas "d’une affaire de sous-investissement dans la politique de la ville" ni d’"un manque de forces de sécurité ou de magistrats" car "10 000 postes" ont été créés. "Les choses sont plus compliquées que les réflexes pavloviens ne voudraient le dire donc ça suppose de l’humilité et de la détermination" a souligné le chef de l’État qui selon l’Élysée devrait néanmoins s’exprimer "dans les prochains jours". Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait déjà expliqué que le président "aurait l'occasion de revenir" sur le bilan des 100 jours d’apaisement dans les conditions qu'il "souhaite". D’ici là, le président de la République accueille ce jeudi le Premier ministre indien Narendra Modi, invité d’honneur des célébrations du 14-Juillet. Une visite de deux jours qui soulève autant de questions stratégiques que de critiques liées aux valeurs démocratiques. Dérouler le tapis rouge à l’extrême droite indienne le 14-Juillet est une faute majeure, estiment ainsi des personnalités politiques de gauche. Alors qu’à droite, les déclarations de Bruno Retailleau continuent de faire des remous. Invité le 5 juillet dernier sur Franceinfo, le chef des sénateurs LR avait déclaré qu’il y avait un lien entre émeutes et immigration. "Certes, ce sont des Français mais ce sont des Français par leur identité et malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques" avait-il souligné. Des propos qui ont indigné la gauche et des élus Renaissance, mais aussi une partie de son camp. Le député LR, Alexandre Vincendet, s’est ému : "Quand on ramène les gens à leur couleur de peau, cela porte un nom." "Le goût du politiquement incorrect, l'apparente intellectualisation des maux de la société ne peuvent pas justifier de dévoyer nos valeurs fondamentales", a affirmé de son côté le député LR du Lot Aurélien Pradié. Avant de conclure : "Ni Charles Pasqua, ni Philippe Séguin n'auraient toléré de tels propos. Ils auraient été fermes sur le rétablissement des valeurs et de l'ordre républicains, mais jamais ils n'auraient basculé dans un réveil de guerre des races. N'ajoutons pas à l'effondrement de la gauche celui de la droite gaulliste." Récemment, le parti LR a choisi de redoubler de fermeté, quitte à ce que le RN l'accuse de "copier-coller" son programme et que dans ses rangs certains s’élèvent contre cette stratégie qui voudrait doubler le RN sur sa droite, en occupant l’espace que la "normalisation" de Marine Le Pen laisserait vacant au risque, selon eux, de s’éloigner des valeurs républicaines. Parallèlement, la montée en puissance dans les médias de Vincent Bolloré, qui dément tout projet "politique" faisant le lit de l’extrême droite, suscite interrogations, critiques mais aussi embarras dans la classe politique jusqu’au sommet de l’État. La rédaction du JDD qui fait grève depuis plusieurs semaines contre la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l’extrême droite, a appelé samedi dernier Emmanuel Macron à se "saisir au plus vite" des questions d’indépendance de la presse, dans une lettre publiée par Ouest-France. En pointant à cette occasion "la discrétion" de l’exécutif qui "semble ainsi avaliser ce nouveau coup porté à l’indépendance des médias". La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a engagé avec les parlementaires "une réflexion" pour faire évoluer la loi Bloche de 2016 qui vise à renforcer l’indépendance des médias a depuis rappelé Olivier Véran. Mais le porte-parole du gouvernement a admis qu’à ce stade, la seule question qui se pose est de savoir si M. Bolloré prend "acte de la volonté ou non des salariés" du JDD. De son côté le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a lui clairement affiché dimanche dernier son soutien à la "mobilisation des personnels du JDD" en s’en prenant à Vincent Bolloré, un "personnage manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale" et à sa chaîne CNews, devenue "clairement d’extrême droite", tout comme la radio Europe 1. Des propos qui ont suscité la polémique jusque dans les rangs macronistes. Invités : - Christophe Barbier, éditorialiste politique - Louis Hausalter, journaliste politique - Marianne - Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique - France Télévisions - Jérôme Fourquet, directeur du pôle "opinion et stratégies d’entreprise" de l’Ifop
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C’est un 14 juillet sous haute surveillance qui se prépare un peu partout en France. 130 000 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers seront mobilisés ce soir et demain afin d'empêcher de nouvelles violences après celles qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre. Des émeutes ont en effet éclaté dans plusieurs villes entre le 27 juin et le 3 juillet dernier. Au cours de cette période, 3 486 personnes ont été interpellées, 12 202 véhicules incendiés, 1 105 bâtiments brûlés ou dégradés et 209 locaux de la police nationale, de la gendarmerie ou des polices municipales attaquées selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur. Pour éviter une résurgence des violences, un "dispositif exceptionnel" de 45 000 policiers et gendarmes sera déployé chaque soir, a annoncé le ministre de l’Intérieur. Pour la première fois un 14 juillet, les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI, ainsi que des hélicoptères et des véhicules blindés de la gendarmerie seront engagés dans les communes les plus sensibles, a ajouté Gérald Darmanin. Quelque 40 000 pompiers seront également sur le pont chaque nuit pour intervenir sur les feux de poubelles et autres incendies.
Depuis Vilnius, en Lituanie, Emmanuel Macron a promis d'agir "avec la plus grande détermination" en cas d'incidents. Malgré le calme revenu dans les quartiers, l’exécutif sait que la situation reste fragile et le contexte éruptif. Difficile dans ce contexte de se plier à la traditionnelle interview du 14 juillet. Imaginez le chef de l’État appeler à la concorde et à l’unité de la nation, quand dans les rues les poubelles et les voitures brûlent… Et puis une prise de parole pour dire quoi ? Emmanuel Macron avait affirmé, lors d’un déplacement à Pau le 6 juillet dernier, que la première réponse aux violences urbaines était "l’ordre, le calme et la concorde", avant de "travailler sur les causes profondes". Considérant que "la nature de ces violences urbaines est très différente de ce que (la France a) connu jusqu’à présent", le chef de l’État a estimé hier depuis Vilnius qu’il ne s’agit pas "d’une affaire de sous-investissement dans la politique de la ville" ni d’"un manque de forces de sécurité ou de magistrats" car "10 000 postes" ont été créés. "Les choses sont plus compliquées que les réflexes pavloviens ne voudraient le dire donc ça suppose de l’humilité et de la détermination" a souligné le chef de l’État qui selon l’Élysée devrait néanmoins s’exprimer "dans les prochains jours". Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait déjà expliqué que le président "aurait l'occasion de revenir" sur le bilan des 100 jours d’apaisement dans les conditions qu'il "souhaite".
D’ici là, le président de la République accueille ce jeudi le Premier ministre indien Narendra Modi, invité d’honneur des célébrations du 14-Juillet. Une visite de deux jours qui soulève autant de questions stratégiques que de critiques liées aux valeurs démocratiques. Dérouler le tapis rouge à l’extrême droite indienne le 14-Juillet est une faute majeure, estiment ainsi des personnalités politiques de gauche. Alors qu’à droite, les déclarations de Bruno Retailleau continuent de faire des remous.
Invité le 5 juillet dernier sur Franceinfo, le chef des sénateurs LR avait déclaré qu’il y avait un lien entre émeutes et immigration. "Certes, ce sont des Français mais ce sont des Français par leur identité et malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques" avait-il souligné. Des propos qui ont indigné la gauche et des élus Renaissance, mais aussi une partie de son camp. Le député LR, Alexandre Vincendet, s’est ému : "Quand on ramène les gens à leur couleur de peau, cela porte un nom." "Le goût du politiquement incorrect, l'apparente intellectualisation des maux de la société ne peuvent pas justifier de dévoyer nos valeurs fondamentales", a affirmé de son côté le député LR du Lot Aurélien Pradié. Avant de conclure : "Ni Charles Pasqua, ni Philippe Séguin n'auraient toléré de tels propos. Ils auraient été fermes sur le rétablissement des valeurs et de l'ordre républicains, mais jamais ils n'auraient basculé dans un réveil de guerre des races. N'ajoutons pas à l'effondrement de la gauche celui de la droite gaulliste."
Récemment, le parti LR a choisi de redoubler de fermeté, quitte à ce que le RN l'accuse de "copier-coller" son programme et que dans ses rangs certains s’élèvent contre cette stratégie qui voudrait doubler le RN sur sa droite, en occupant l’espace que la "normalisation" de Marine Le Pen laisserait vacant au risque, selon eux, de s’éloigner des valeurs républicaines.
Parallèlement, la montée en puissance dans les médias de Vincent Bolloré, qui dément tout projet "politique" faisant le lit de l’extrême droite, suscite interrogations, critiques mais aussi embarras dans la classe politique jusqu’au sommet de l’État. La rédaction du JDD qui fait grève depuis plusieurs semaines contre la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l’extrême droite, a appelé samedi dernier Emmanuel Macron à se "saisir au plus vite" des questions d’indépendance de la presse, dans une lettre publiée par Ouest-France. En pointant à cette occasion "la discrétion" de l’exécutif qui "semble ainsi avaliser ce nouveau coup porté à l’indépendance des médias". La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a engagé avec les parlementaires "une réflexion" pour faire évoluer la loi Bloche de 2016 qui vise à renforcer l’indépendance des médias a depuis rappelé Olivier Véran. Mais le porte-parole du gouvernement a admis qu’à ce stade, la seule question qui se pose est de savoir si M. Bolloré prend "acte de la volonté ou non des salariés" du JDD. De son côté le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a lui clairement affiché dimanche dernier son soutien à la "mobilisation des personnels du JDD" en s’en prenant à Vincent Bolloré, un "personnage manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale" et à sa chaîne CNews, devenue "clairement d’extrême droite", tout comme la radio Europe 1. Des propos qui ont suscité la polémique jusque dans les rangs macronistes.
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique
- Louis Hausalter, journaliste politique - Marianne
- Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique - France Télévisions
- Jérôme Fourquet, directeur du pôle "opinion et stratégies d’entreprise" de l’Ifop
Présenté par : Caroline Roux
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions