5 nuits de violences… La République sous le choc
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Les émeutes déclenchées à la suite de la mort de Nahel, 17 ans, mardi dernier, s'essoufflent nettement. Seules 137 interpellations ont eu lieu la nuit dernière pour trois policiers blessés, portant à 3200 le nombre de jeunes qui ont été interpellés depuis le début des événements. Bien qu'il reste pleinement mobilisé en matière sécuritaire, le gouvernement commence à dresser de premiers bilans et cherche la réponse appropriée pour éviter de nouvelles violences.
Le président Emmanuel Macron a rassemblé ses troupes ce lundi. Avant une rencontre avec 220 maires demain, il a reçu en début d'après-midi les présidents des deux chambres parlementaires, Yaël Braun-Pivet pour l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher pour le Sénat. Il s'agit selon l'Élysée "d'entamer un travail" pour comprendre les évènements. Mais aussi de rassurer les élus locaux, deux jours après l'attaque perpétrée au domicile du maire LR de l'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun. Dans la nuit de samedi à dimanche, la maison de l'édile a été attaquée à la voiture bélier par un groupe d'assaillants qui auraient ainsi tenté d'y mettre le feu. Alors qu'elle se trouvait seule à la maison avec leurs deux enfants, la femme du maire a dû s'enfuir avec eux et s'est blessée à la jambe pendant sa course. Vincent Jeanbrun n'est pas le seul élu local à avoir été ciblé par les émeutiers. Selon le patron de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard, près de 150 mairies ou bâtiments municipaux ont été attaqués depuis mardi.... Des rassemblements de soutien aux élus ont ainsi été organisé à midi dans plusieurs villes de France.
Chez les commerçants, c'est aussi la stupeur, après plusieurs nuits de pillages dans les villes de France. À Montargis (Loiret), 300 casseurs ont envahi la commune aux cris de "on va brûler Montar". Deux bâtiments se sont effondrés dans la nuit du 29 au 30 juin, à la suite d'incendies qui ont été déclenchés pendant le pillage. Au total, quatre-vingts magasins ont été dégradés et quinze pillés, dans cette ville pourtant d'ordinaire tranquille et pas habituée aux émeutes. "La dernière catastrophe, c’était en 2016, quand le Loing a quitté son lit, les poissons nageaient dans les rues. Et puis, on a eu le Covid-19, mais ça…", a déclaré le maire LR de la ville, Benoît Digeon.
À Marseille, de nombreux commerces ont subi de lourdes séquelles durant ce week-end et certains ne savant pas s'ils vont s'en relever. Selon l'organisme France Assureurs, seul un commerce sur deux est assuré contre les pertes d’exploitation et pourra donc être indemnisé pour le manque à gagner lié à la fermeture, jusqu’à une réouverture. Face à cette situation dramatique, le maire socialiste de la cité phocéenne Benoît Payan a annoncé dimanche le déblocage d'un fonds de 2 millions d'euros à destination des commerçants lésés, qui passera notamment par "une exonération de la Taxe locale sur la publicité extérieure qui devrait durer tout l'été". Au niveau national, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a reçu ce samedi les commerçants et restaurateurs et a demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels : "Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures", a-t-il déclaré.
Comment mettre fin aux émeutes ? Quelle sécurité pour les élus locaux ? Et que retenir de cette semaine d'embrasement dans les banlieues françaises ?
Nos experts :
- Alain Bauer, professeur au CNAM et responsable du pôle sécurité, défense et renseignement
- Raphaëlle Bacqué, grand reporter - Le Monde
- Elizabeth Pineau, correspondante à l’Elysée et Matignon - Reuters
- Jérôme Fourquet, directeur département Opinion et auteur de "La France sous nos yeux" (Seuil) - Institut de sondages IFOP
Présenté par : Caroline Roux
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions