Après la crise... Macron blâme les parents
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Trouver une réponse aux émeutes. Une semaine après le début des violences urbaines qui ont mis à sac plusieurs villes françaises, Emmanuel Macron a reçu ce mardi à l'Élysée près de 250 maires, victimes de pillages ou violences, pour tenter de comprendre ce phénomène de révolte en profondeur. "Le pic" des émeutes "est passé", a déclaré le chef de l'État devant l'assemblée de maires. Il est vrai que 72 interpellations ont eu lieu ce lundi, contre le double la veille et encore plus les jours précédents. Emmanuel Macron a aussi exprimé aux élus "le soutien, l’estime et la reconnaissance de la Nation" pour leur "action" ces derniers jours.
La veille, le chef de l'État a effectué une visite surprise dans un commissariat du XVIIe arrondissement, accompagné de son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour "assurer les forces de l'ordre de son soutien". De son côté, la Première ministre Elisabeth Borne, s'est entretenue hier avec les présidents des différents groupes parlementaires et a annoncé que la priorité "est d'assurer le retour à l'ordre républicain". Elle a également estimé que la cagnotte de soutien au policier auteur du tir mortel sur Nahel "ne contribue pas sans doute à apporter l’apaisement". Enfin, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire s'est déplacé dans l'Essonne pour rassurer les commerçants et demander aux assureurs d'accélérer les procédures de dédommagement pour les professionnels pillés lors des émeutes.
Derrière les émeutiers, pour la plupart très jeunes (les interpellés ont en moyenne 17 ans), ce sont aussi les parents qui ont été visés par le gouvernement ces derniers jours. Emmanuel Macron a d'ailleurs glissé aux policiers rencontrés qu'il envisageait de "sanctionner financièrement" les parents en mettant en place "une sorte de tarif minimum dès la première connerie". Le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti juge pour sa part que "les parents ont des droits mais aussi des devoirs".
Certains parents n'avaient pourtant pas attendu la mort de Nahel, mardi dernier, pour patrouiller dans les quartiers sensibles. C'est notamment le cas des "Gilets roses", ce collectif de mères de famille créé aux Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, en 2021. Même elles, habituées aux tensions entre les jeunes de quartiers et les forces de l'ordre, se sont retrouvées démunies face à la détermination des émeutiers : "Ils veulent vraiment en découdre. On n’avait jamais vu ça", a notamment déclaré Fatimata Sy, la patronne du collectif, au Parisien. "Ils sont très en colère contre le système, la police, qui les martyrise depuis toujours, contre les discriminations… Ils ne digèrent pas que l’on puisse tuer pour un défaut de permis." À Aulnay-sous-Bois, et dans d'autres banlieues, des mères de famille ont aussi tenté d'apaiser la tension en manifestant dans la rue et en allant à la rencontre des jeunes, tandis que la grand-mère de Nahel a demandé aux casseurs d'arrêter leurs méfaits : "Ce sont des mamans qui prennent les bus, des mamans qui marchent dehors".
Une semaine après le début des émeutes, c'est aussi l'heure des règlements de compte politiques, notamment à gauche. Alors que le leader historique de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, refuse d'appeler au calme, sa position est critiquée. "Les chiens de garde nous ordonnent d’appeler au calme. Nous appelons à la justice", a-t-il tweeté le 28 juin, suscitant la distance des autres dirigeants de gauche. Invité à réagir ce mardi, le chef du parti communiste (PCF) Fabien Roussel s'est désolidarisé "des propos tenus par Jean-Luc Mélenchon et certains insoumis, qui ont refusé d’appeler au calme, certains allant jusqu’à dire que ces violences sont légitimes". Même réaction du patron du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a reconnu "un profond désaccord" avec Jean-Luc Mélenchon. Invité sur France Info ce mardi matin, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard a taclé en retour le socialiste : "J'ai un profond désaccord avec Olivier Faure qui a voté en 2017 la modification de loi assouplissant les règles de l'usage des armes à feu par les policiers".
Comment Emmanuel Macron peut-il regagner la confiance des maires ? Quelle réponse politique après les émeutes ? Quel impact cette crise va-t-elle avoir sur les partis ? Divisée suite aux positions de Jean-Luc Mélenchon, la Nupes va-t-elle se fissurer ?
Nos invités :
- Anne Rosencher - Directrice déléguée de la rédaction de L'Express
- Jérôme Jaffré - Politologue - chercheur associé au CEVIPOF
- Vincent Brengarth - Avocat pénaliste
- Julie Marie-Leconte - Cheffe du service politique à franceinfo
Présenté par : Caroline Roux
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions