Fonctionnaires, aides sociales : où seront les coupes ?
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Plusieurs manifestations sont prévues cette semaine, à commencer par celle des fonctionnaires. Pour la troisième fois depuis l'élection d'Emmanuel Macron, les agents de la fonction publique battent le pavé et font grève ce mardi pour dénoncer la politique de réduction des coûts menée par le gouvernement. Les neuf syndicats - qui ont lancé un appel commun pour cette journée d’opposition - reprochent à l’exécutif une « approche budgétaire » qui ne tiendrait pas compte de la mission de service public des plus de cinq millions de fonctionnaires. Ils dénoncent ainsi la suppression programmée de 120 000 postes et le gel du point d'indice, en clair du salaire des fonctionnaires, mais aussi un recours de plus en plus important aux contractuels.
Petite enfance, éducation, transports, énergie, santé, action sociale, Pôle Emploi, Météo France, postiers, salariés de la culture et de l’audiovisuel public, personnels territoriaux dans les médiathèques… la grève a impacté de nombreux secteurs alors qu’en soirée débute un nouveau mouvement de 48 heures à la SNCF.
Dans ce climat social déjà bien chargé, Bercy a décidé de s'attaquer à un autre dossier sensible : les aides sociales. Le gouvernement planche en effet sur une réduction de ce poste très important dans les dépenses publiques, comme l'a laissé entendre le ministre de l’Économie dimanche au micro d'Europe 1. « À partir du moment où nous réussissons à créer des emplois dans le secteur privé, il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi », a estimé Bruno Le Maire, avant d’ajouter : « Il y a des inégalités importantes et nous les compensons par des aides sociales toujours plus élevées. Nous voulons rompre avec ça et traiter ces inégalités à la racine, en formant mieux, en qualifiant mieux, en donnant des emplois. C’est ce que nous avons commencé à faire. Ça nous autorise ensuite à réduire le montant des aides sociales. »
Ces déclarations rejoignent les pistes esquissées dans une note technique de la direction du Budget, rendue publique par Le Monde vendredi 18 mai. Dans ce document intitulé « Transformer les prestations sociales », l’administration indique que les prestations sociales constituent « un poids croissant ». Elles représentaient selon elle 26 % des dépenses publiques en 2016, soit près de cinq points supplémentaires en une quinzaine d’années.
Pour permettre au gouvernement de tenir ses engagements budgétaires, elle a étudié une série de pistes, notamment l'idée de revoir les critères d'attribution de certaines aides sociales ou de réduire leur montant. Ainsi il est question de prendre en compte le revenu, mais aussi le capital, pour le calcul du versement de certains minima sociaux, comme l’allocation personnalisée pour l’autonomie (APA), destinée aux personnes âgées. Les aides personnelles au logement (APL), dont la récente réduction de 5 € avait fait polémique, seraient à nouveau dans le viseur de Bercy en ce qui concerne les étudiants. Les minima sociaux et les prestations familiales pourraient désormais être pris en compte pour évaluer leur montant, indique le document. Les allocations adultes handicapés pourraient être aussi dans le viseur de Bercy, avec l'idée d'une révision des critères d'attribution.
Alors les aides sociales vont-elles baisser ? Quelles sont les pistes avancées par Bercy ? Que représentent-elles en termes d'économie ? Enfin, ce mardi les fonctionnaires ont répondu nombreux à l’appel à la grève lancé par les syndicats. Que prévoit la réforme de la fonction publique voulue par le gouvernement ?
Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Fanny Guinochet, journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion
- Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (O.F.C.E)
- François Ecalle, ancien rapporteur géneral de la Cour des Comptes
Présenté par : Caroline Roux, Bruce Toussaint