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Prix : ça baisse... vraiment ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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L'inflation a ralenti en mai en France, à 5,1 % sur un an, après avoir atteint 5,9 % en avril et plus de 6 % en début d'année, selon la première estimation de l'Insee dévoilée ce mercredi. Un léger reflux en raison essentiellement de la baisse des prix de l’énergie, 2 % sur un an en mai, contre 6,8 % en avril, salué mercredi par le ministre de l’Economie. "C'est la première fois depuis plusieurs mois que nous voyons que l'inflation ralentit en France", a déclaré Bruno Le Maire. "Nous avons toujours indiqué avec le gouvernement qu'à l'entrée de l'été nous verrions l'inflation ralentir, nous y sommes, l'inflation ralentit, et il y a un certain nombre de prix qui vont commencer à baisser." Depuis plusieurs semaines, le locataire de Bercy répète en effet anticiper un pic de l'inflation à la mi-2023, après avoir maintes fois avancé, à tort, cette promesse depuis un an. Cette fois la baisse constatée est supérieure à celle qui était anticipée par l'Insee dans sa dernière note de conjoncture, publiée début mai. L'institut prévoyait une inflation à + 5,7 % en mai et + 5,4 % en juin sur un an. Le niveau de l'indice le mois prochain dépendra en partie de l’évolution des prix dans l’alimentation qui s’ils ont eux aussi ralenti, ont néanmoins encore connu une inflation de 14,1 % en mai, après avoir atteint 15 % en avril. Des denrées alimentaires aujourd’hui dans le viseur de Bercy. Car si les prix des matières premières, comme le blé, ne cessent de chuter, la répercutions dans les rayons tardent à se faire ressentir. Il est temps "d’accélérer la baisse", a lancé Bruno Le Maire. Pour le ministre, "les distributeurs ont tenu leur engagement", en acceptant de mettre en place le "trimestre inflation". Les grandes surfaces ont d'ailleurs accepté de prolonger la mesure au-delà du 1er juin. Au tour des industriels de fournir des efforts, et vite. Car si rien ne bouge dans les prochains jours, le ministre de l'Économie et Olivia Grégoire, chargée du Commerce, se disent prêts à actionner le levier fiscal : ils pourraient subir une taxe exceptionnelle dans le projet de loi de finances 2024. En attendant, la flambée des prix se fait toujours sentir dans le budget des ménages. Ainsi d’après le dernier rapport du Crédoc 16 % des Français déclarent ne pas assez manger (+ 4 % en cinq mois), 45 % de manger suffisamment mais pas tous les aliments qu’ils souhaiteraient, et 41 % ont le sentiment de se restreindre sur les dépenses alimentaires. La consommation alimentaire baisse (-1,8% en avril, -2,4% en mars) et certaines communes, comme Denain, ont décidé de donner un coup pouce au pouvoir d’achat de leurs habitants, en distribuant des chèques cadeaux à utiliser dans les magasins de la ville. Mais au niveau national, la précarité alimentaire progresse, l’association Les Restos du Cœur le constate chaque jour. Paradoxalement, la série des week-ends fériés prolongés a encore permis aux hôtels, campings, restaurants de faire le plein et la période estivale s’annonce aussi dynamique selon les professionnels du secteur. Avec l’inflation "les gens se sont adaptés : 30 % ont sécurisé leur séjour en réservant dès février. Les 25 % qui ont un budget plus restreint vont moins loin, moins longtemps ou misent sur la dernière semaine d’août, moins chère" explique Didier Arino, directeur du cabinet conseil Protourisme. Un secteur qui a l’approche de l’été cherchent néanmoins toujours activement à recruter des saisonniers. En France, il resterait 200.000 postes à pourvoir dans l’hôtellerie-restauration. Nos experts : Emmanuel Duteil, Directeur de la rédaction - "L’Usine Nouvelle" Pascale Hébel, Directrice associée chez C-Ways et spécialiste des questions de consommation Olivia Detroyat, Journaliste économique - "Le Figaro" et spécialiste de la grande distribution Flavien Neuvy, Économiste - Directeur de l’Observatoire Cetelem
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L'inflation a ralenti en mai en France, à 5,1 % sur un an, après avoir atteint 5,9 % en avril et plus de 6 % en début d'année, selon la première estimation de l'Insee dévoilée ce mercredi. Un léger reflux en raison essentiellement de la baisse des prix de l’énergie, 2 % sur un an en mai, contre 6,8 % en avril, salué mercredi par le ministre de l’Economie. "C'est la première fois depuis plusieurs mois que nous voyons que l'inflation ralentit en France", a déclaré Bruno Le Maire. "Nous avons toujours indiqué avec le gouvernement qu'à l'entrée de l'été nous verrions l'inflation ralentir, nous y sommes, l'inflation ralentit, et il y a un certain nombre de prix qui vont commencer à baisser." Depuis plusieurs semaines, le locataire de Bercy répète en effet anticiper un pic de l'inflation à la mi-2023, après avoir maintes fois avancé, à tort, cette promesse depuis un an.
Cette fois la baisse constatée est supérieure à celle qui était anticipée par l'Insee dans sa dernière note de conjoncture, publiée début mai. L'institut prévoyait une inflation à + 5,7 % en mai et + 5,4 % en juin sur un an. Le niveau de l'indice le mois prochain dépendra en partie de l’évolution des prix dans l’alimentation qui s’ils ont eux aussi ralenti, ont néanmoins encore connu une inflation de 14,1 % en mai, après avoir atteint 15 % en avril. Des denrées alimentaires aujourd’hui dans le viseur de Bercy. Car si les prix des matières premières, comme le blé, ne cessent de chuter, la répercutions dans les rayons tardent à se faire ressentir. Il est temps "d’accélérer la baisse", a lancé Bruno Le Maire. Pour le ministre, "les distributeurs ont tenu leur engagement", en acceptant de mettre en place le "trimestre inflation". Les grandes surfaces ont d'ailleurs accepté de prolonger la mesure au-delà du 1er juin. Au tour des industriels de fournir des efforts, et vite. Car si rien ne bouge dans les prochains jours, le ministre de l'Économie et Olivia Grégoire, chargée du Commerce, se disent prêts à actionner le levier fiscal : ils pourraient subir une taxe exceptionnelle dans le projet de loi de finances 2024.
En attendant, la flambée des prix se fait toujours sentir dans le budget des ménages. Ainsi d’après le dernier rapport du Crédoc 16 % des Français déclarent ne pas assez manger (+ 4 % en cinq mois), 45 % de manger suffisamment mais pas tous les aliments qu’ils souhaiteraient, et 41 % ont le sentiment de se restreindre sur les dépenses alimentaires. La consommation alimentaire baisse (-1,8% en avril, -2,4% en mars) et certaines communes, comme Denain, ont décidé de donner un coup pouce au pouvoir d’achat de leurs habitants, en distribuant des chèques cadeaux à utiliser dans les magasins de la ville. Mais au niveau national, la précarité alimentaire progresse, l’association Les Restos du Cœur le constate chaque jour.
Paradoxalement, la série des week-ends fériés prolongés a encore permis aux hôtels, campings, restaurants de faire le plein et la période estivale s’annonce aussi dynamique selon les professionnels du secteur. Avec l’inflation "les gens se sont adaptés : 30 % ont sécurisé leur séjour en réservant dès février. Les 25 % qui ont un budget plus restreint vont moins loin, moins longtemps ou misent sur la dernière semaine d’août, moins chère" explique Didier Arino, directeur du cabinet conseil Protourisme. Un secteur qui a l’approche de l’été cherchent néanmoins toujours activement à recruter des saisonniers. En France, il resterait 200.000 postes à pourvoir dans l’hôtellerie-restauration.
Nos experts :
Emmanuel Duteil, Directeur de la rédaction - "L’Usine Nouvelle"
Pascale Hébel, Directrice associée chez C-Ways et spécialiste des questions de consommation
Olivia Detroyat, Journaliste économique - "Le Figaro" et spécialiste de la grande distribution
Flavien Neuvy, Économiste - Directeur de l’Observatoire Cetelem
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé