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Macron déclenche un tollé diplomatique !
C dans l'air- 1 h 4 min
- Français
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"Il n'y a pas de volonté de laisser Taïwan envahi par la Chine. Il y a, au contraire, la volonté de faire baisser les tensions". Stéphane Séjourné, député européen et secrétaire général du parti Renaissance, était ce mardi 11 avril au matin sur France Inter, pour tenter d'éteindre la polémique déclenchée par les propos d'Emmanuel Macron, dans un entretien accordé aux Échos et au site Politico, qui ont provoqué des remous à Bruxelles, Berlin et Washington. Lors du vol qui le ramenait vendredi à Paris après une visite d’État de trois jours en Chine, le chef de l’État a jugé que l’Europe devait incarner une troisième voie sur la question de Taïwan : "La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise". "Le grand risque" pour le Vieux Continent serait "de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique". "Le paradoxe", selon le président, "serait que nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique". Un message qui suscite depuis de très nombreuses critiques alors que Pékin a enclenché des exercices militaires autour de l’île. Ainsi l'Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), un groupe de parlementaires européens et internationaux, a fustigé les propos d’Emmanuel macron, par le biais d'un communiqué, affirmant que le président français "ne parle pas pour l'Europe". En Allemagne, le quotidien populaire Bild Zeitung titre sur "Le dangereux agenouillement de Macron devant la Chine". Le Tagesspiegel de Berlin dénonce "la folie des grandeurs du président français" et s’interroge : "Macron croît-il vraiment qu'il peut parler d'égal à égal avec Xi ? Qu'a-t-il atteint pour la France et pour l'Europe en Chine ? Et pour l'Ukraine ? Quelle est la contrepartie chinoise pour les flatteries de Macron à l'égard de Pékin ?" Et dans la classe politique allemande, on n’est pas plus tendre alors qu’Outre-Atlantique la sortie du chef de l'État a fait également vivement réagir. En plus d’articles de presse qui relatent une visite complaisante à l’égard des autorités chinoises, des élus américains s’étonnent ou demandent des clarifications. C’est le cas par exemple de Marco Rubio, l’ancien rival de Donald Trump en 2016 au sein du parti républicain, qui dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux demande aux Européens si Emmanuel Macron parle en leur nom, tout en moquant un revirement diplomatique après "six heures de visite". Toujours sur les réseaux sociaux, Garry Kasparov, opposant russe au pouvoir de Vladimir Poutine, en exil à New York, use d’un langage peu diplomatique pour fustiger la sortie du président français. "Pathétique de la part de Macron, comme d’habitude", écrit-il, surtout aujourd’hui "alors qu’il vient de rencontrer le dictateur chinois". Selon l’ancien champion du monde d’échecs, "l’Europe est en guerre aujourd’hui précisément parce qu’elle a essayé d’éviter de s’impliquer dans une crise, lorsque Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine pour la première fois en 2014." Alors quelle est la stratégie défendue par le chef de l’État ? Quels sont les contours de cette troisième voie qu’il tente d’incarner sur la scène internationale ? L’Europe peut-elle rester neutre sur le sort de Taïwan ? Emmanuel Macron se rend ce mardi au Pays-Bas pour une visite d’Etat de deux jours, largement axée sur l’UE. L’occasion sans doute de préciser ses propos. Car les mots utilisés sur Taïwan, comme ceux en 2019 sur la mort cérébrale de l’Otan, ou encore ceux appelant "à ne pas humilier la Russie", ont suscité un nouveau malaise aux Etats-Unis comme parmi les "27" où de nombreuses voix l’accusent de rompre encore une fois la solidarité atlantique ou de conduire l’Europe dans une "impasse géopolitique". Pendant ce temps en France, Élisabeth Borne consulte à Matignon. Le Première ministre reçoit ce mardi Marine Le Pen à deux jours de la douzième mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi, veille de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi. Une étape cruciale très attendue. Nos invités : - Bruno Tertrais, politologue spécialiste de l’analyse géopolitique et stratégique, directeur adjoint de la FRS - Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de "Le grand basculement" - Sylvie Matelly, économiste, Directrice adjointe de l’Iris, Institut de relations internationales et strategiques - Frédéric Says, journaliste à la rédaction internationale – "Radio France"
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"Il n'y a pas de volonté de laisser Taïwan envahi par la Chine. Il y a, au contraire, la volonté de faire baisser les tensions". Stéphane Séjourné, député européen et secrétaire général du parti Renaissance, était ce mardi 11 avril au matin sur France Inter, pour tenter d'éteindre la polémique déclenchée par les propos d'Emmanuel Macron, dans un entretien accordé aux Échos et au site Politico, qui ont provoqué des remous à Bruxelles, Berlin et Washington.
Lors du vol qui le ramenait vendredi à Paris après une visite d’État de trois jours en Chine, le chef de l’État a jugé que l’Europe devait incarner une troisième voie sur la question de Taïwan : "La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise". "Le grand risque" pour le Vieux Continent serait "de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique". "Le paradoxe", selon le président, "serait que nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique".
Un message qui suscite depuis de très nombreuses critiques alors que Pékin a enclenché des exercices militaires autour de l’île. Ainsi l'Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), un groupe de parlementaires européens et internationaux, a fustigé les propos d’Emmanuel macron, par le biais d'un communiqué, affirmant que le président français "ne parle pas pour l'Europe". En Allemagne, le quotidien populaire Bild Zeitung titre sur "Le dangereux agenouillement de Macron devant la Chine". Le Tagesspiegel de Berlin dénonce "la folie des grandeurs du président français" et s’interroge : "Macron croît-il vraiment qu'il peut parler d'égal à égal avec Xi ? Qu'a-t-il atteint pour la France et pour l'Europe en Chine ? Et pour l'Ukraine ? Quelle est la contrepartie chinoise pour les flatteries de Macron à l'égard de Pékin ?" Et dans la classe politique allemande, on n’est pas plus tendre alors qu’Outre-Atlantique la sortie du chef de l'État a fait également vivement réagir.
En plus d’articles de presse qui relatent une visite complaisante à l’égard des autorités chinoises, des élus américains s’étonnent ou demandent des clarifications. C’est le cas par exemple de Marco Rubio, l’ancien rival de Donald Trump en 2016 au sein du parti républicain, qui dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux demande aux Européens si Emmanuel Macron parle en leur nom, tout en moquant un revirement diplomatique après "six heures de visite".
Toujours sur les réseaux sociaux, Garry Kasparov, opposant russe au pouvoir de Vladimir Poutine, en exil à New York, use d’un langage peu diplomatique pour fustiger la sortie du président français. "Pathétique de la part de Macron, comme d’habitude", écrit-il, surtout aujourd’hui "alors qu’il vient de rencontrer le dictateur chinois". Selon l’ancien champion du monde d’échecs, "l’Europe est en guerre aujourd’hui précisément parce qu’elle a essayé d’éviter de s’impliquer dans une crise, lorsque Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine pour la première fois en 2014."
Alors quelle est la stratégie défendue par le chef de l’État ? Quels sont les contours de cette troisième voie qu’il tente d’incarner sur la scène internationale ? L’Europe peut-elle rester neutre sur le sort de Taïwan ? Emmanuel Macron se rend ce mardi au Pays-Bas pour une visite d’Etat de deux jours, largement axée sur l’UE. L’occasion sans doute de préciser ses propos. Car les mots utilisés sur Taïwan, comme ceux en 2019 sur la mort cérébrale de l’Otan, ou encore ceux appelant "à ne pas humilier la Russie", ont suscité un nouveau malaise aux Etats-Unis comme parmi les "27" où de nombreuses voix l’accusent de rompre encore une fois la solidarité atlantique ou de conduire l’Europe dans une "impasse géopolitique".
Pendant ce temps en France, Élisabeth Borne consulte à Matignon. Le Première ministre reçoit ce mardi Marine Le Pen à deux jours de la douzième mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi, veille de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi. Une étape cruciale très attendue.
Nos invités :
- Bruno Tertrais, politologue spécialiste de l’analyse géopolitique et stratégique, directeur adjoint de la FRS
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de "Le grand basculement"
- Sylvie Matelly, économiste, Directrice adjointe de l’Iris, Institut de relations internationales et strategiques
- Frédéric Says, journaliste à la rédaction internationale – "Radio France"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé