Coup de théâtre à la CGT… L’épreuve de Borne
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Son élection est une surprise. À l’issue d’une nuit et d’une matinée mouvementées, les instances de la CGT se sont finalement mises d’accord sur un nom pour succéder à Philippe Martinez, en ce dernier jour de congrès, et ce ne sera finalement ni Marie Buisson, candidate de l’équipe sortante, ni Céline Verzeletti, mais Sophie Binet. À 41 ans, la secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict), le syndicat des cadres de la CGT, prend les rênes de l’organisation. Et ce n’est pas anodin en plein conflit social.
D’ailleurs, la nouvelle patronne de la CGT, une première depuis la création de la Centrale, a tout de suite levé le doute sur la ligne du syndicat. "L’intersyndicale unie" rencontrera ce lundi 5 avril Élisabeth Borne "pour exiger le retrait de la réforme" des retraites, a-t-elle lancé depuis la tribune. Hier, le leader de la CFDT avait lui aussi répété que les 64 ans devaient être au cœur des discussions avec la Première ministre. "J'en parlerai et si on me dit 'vous ne pouvez pas en parler’, alors on partira. Il y a une profonde contestation, un ressentiment qui monte. De quoi voulez-vous parler d’autre ? On ne va pas aller discuter d’autre chose" avait insisté Laurent Berger sur Franceinfo.
La Première ministre qui y effectuait ce vendredi dans la Nièvre son premier déplacement en province depuis deux mois est donc prévenue. Si le gouvernement entend passer à autre chose, les syndicats restent eux déterminés sur le dossier des retraites alors que sur le terrain les blocages se poursuivent soutenus par des caisses de grève qui font le plein. Jeudi, la cagnotte solidarité de l'intersyndicale a dépassé le montant inédit de 3,21 millions d'euros, surpassant le seuil des 3,2 millions d'euros collectés en 2020 lors du précédent mouvement de grève massif. Et elle est loin d’être la seule à atteindre un montant record.
Pour prêter main-forte aux grévistes, de nombreuses personnes font des dons aux syndicats via les 400 cagnottes en ligne qui ont été créées pour les éboueurs, les salariés de l’énergie, les professeurs, les cheminots… Il est aujourd’hui impossible de toutes les recenser mais rien qu’en additionnant les montants récoltés par les plus grosses, la barre des cinq millions d’euros est largement dépassée. Preuve que la contestation sociale de la réforme des retraites demeure forte et que de nombreux Français ont décidé d’adopter la stratégie du temps long en finançant notamment la grève dans des secteurs stratégiques.
Une avalanche de dons qui survient pourtant dans une période où les ménages sont de plus en plus impactés par l’inflation. Car si en mars, on assiste à un ralentissement de la hausse des prix à 5,6 %, dans l’alimentation ils continuent de flamber, poussant notamment 200 000 nouvelles personnes vers les Restos du cœur. L’association qui a distribué 142 millions de repas l’an dernier pense cette année, qu'à la fin de la campagne qui est en cours, elle en aura distribué 170 millions. Une précarité qui touche tous les publics, dans les villes mais aussi dans les campagnes où les bénévoles ont décidé d'aller au-devant des bénéficiaires en organisant des distributions itinérantes. L'association prévoit d'ouvrir 600 centres itinérants d'ici l'année prochaine.
Nos experts :
- Bruno Jeudy, éditorialiste politique
- Jean-Claude Mailly, vice-président du think tank Synopia et ancien secrétaire général de Force Ouvrière
- Stéphanie Matteudi-Lecocq, directrice du département formation, conseil et dialogue social - Alixio
- Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique - France Télévisions
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé