Poutine : ses armes nucléaires aux portes de l'Europe
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Vladimir Poutine agite une nouvelle fois la menace de l'arme nucléaire dans le contexte du conflit ukrainien. Lors d'un entretien à la télévision russe diffusé samedi 25 mars, le maître du Kremlin a annoncé le déploiement d'armes nucléaires tactiques sur le territoire de son allié biélorusse. "A partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie", a détaillé le dirigeant russe, ajoutant avoir l'accord de Minsk pour mener cette opération.
Le président russe présente cette décision comme une réponse à l'envoi de munitions à uranium appauvri à l'Ukraine par Londres, évoqué par la vice-ministre de la Défense britannique le 20 mars. Mais qu’est-ce qu’une arme nucléaire tactique ou des munitions à uranium appauvri ? Pourquoi Vladimir Poutine brandit-il encore la menace de l’apocalypse nucléaire ? Si l’annonce n’a pas d’effet immédiat puisque les silos de stockage ne seront terminés qu’en juillet prochain, le dirigeant russe entend ainsi, une fois de plus, maintenir le climat de peur qu’il entretient depuis un an. Et ce alors que la veille, il a signé avec le numéro un chinois Xi Jinping une déclaration affirmant que "les puissances nucléaires ne doivent pas déployer d’armes nucléaires en dehors de leur territoire".
En réalité pour les Etats-Unis, qui surveillent cette question au plus près, depuis le début de l’invasion, il y a treize mois, la posture de la Russie n’a pas changé et il n’y aucune raison de penser que la Russie se préparerait à utiliser l'arme nucléaire. En revanche, cette annonce est un signe de plus que la Biélorussie dirigée d'une main de fer par Loukachenko devient le vassal de Moscou tandis que sur le sol ukrainien, la guerre continue et ne semble pas près de s’arrêter.
Ainsi alors qu’en février, la crainte d'une grande offensive russe menaçait en Ukraine, désormais c'est une contre-attaque ukrainienne qui se profile. Lundi Kiev a reçu les premiers blindés lourds promis cet hiver par les Occidentaux : des chars britanniques Challenger 2 et allemand Leopard 2, des véhicules de combat d’infanterie allemands Marder, des transports de troupes américains Stryker… Des interrogations planent toujours sur la date et sur la zone choisie pour contre-attaquer mais plusieurs hypothèses sont formulées. Un mouvement est possible dans la région de Vouhledar par exemple, pour rejoindre Marioupol. On entend également beaucoup parler de la région de Zaporijia, au sud du pays, où se trouve la plus grande centrale nucléaire d'Europe, au cœur des tensions entre l'Ukraine et la Russie depuis de longs mois. Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s’y est rendu ce mercredi pour examiner la situation en matière de sûreté alors que l'Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées d'avoir compromis la sécurité des réacteurs nucléaires en bombardant les abords du site. Du côté de la Russie, on évoque le regroupement de 75 000 soldats ukrainiens vers Zaporijia et on envisage une offensive ukrainienne bien plus large que dans le seul Donbass. D’après les services de renseignements britanniques, Moscou se prépare à envoyer de nouvelles troupes mobilisées.
Nos experts :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales - France Inter
- Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d’état-major / Ancien commandant suprême de la transformation de l’OTAN
- François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche Stratégique et auteur de "Les Leçons d’une guerre"
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé