Charles III : visite annulée... shocking !
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See you later… Le roi Charles III et la reine consort Camilla ne viendront pas finalement en France comme prévu à partir de dimanche. En raison du contexte social tendu, et de l’annonce d’une nouvelle journée de mobilisation mardi prochain, Emmanuel Macron s’est finalement résolu à appeler son "ami" pour lui proposer de décaler sa visite. "Le bon sens et l’amitié nous conduisent à proposer un report" vers le "début de l’été", a expliqué le chef de l’État vendredi depuis Bruxelles, où il participait à un Conseil européen répondant à un journaliste britannique qui l’interrogeait sur "l’humiliation" infligée à l’Élysée.
Le monarque britannique destinait à l'Hexagone sa première visite d'État à l'étranger en tant que souverain, de dimanche à mercredi. Au programme du couple royal figuraient notamment une cérémonie à l’Arc de Triomphe, un discours du souverain au Sénat et un déplacement à Bordeaux. Pour l’Elysée, la visite devait notablement permettre en scène le nouveau départ des relations franco-britanniques, illustré aussi par une récente visite à Paris du Premier ministre Rishi Sunak.
S'exprimant le vendredi matin sur Cnews, Gérald Darmanin avait d’ailleurs affirmé que "nous serons prêts à accueillir dans d'excellentes conditions" le souverain britannique alors que plusieurs responsables politiques, notamment à gauche, avaient appelé Emmanuel Macron à annuler cette rencontre en raison de la colère sociale générée par la réforme des retraites. "Ce n'était pas le bon moment", avait souligné Jean-Luc Mélenchon, tandis que la députée écologiste Sandrine Rousseau s'était offusquée de cette décision "incroyable".
Finalement la visite du monarque britannique est reportée et c’est à l’Allemagne que reviendra l’honneur d’accueillir le premier déplacement international du couple royal. Une annonce qui là encore a suscité de nombreuses réactions. "Quelle image pour notre pays de n’être même pas en capacité d’assurer la sécurité d’un chef d’État", a déploré le président des Républicains, Eric Ciotti, tandis que le secrétaire général du Parti Communiste, Fabien Roussel, s’est amusé qu’Emmanuel Macron ait, sur ce sujet au moins, "trouvé la marche arrière".
Outre-Manche le palais de Buckingham a fait savoir que le roi Charles et Camilla se réjouissent d'aller en France "dès que des dates pourront être trouvées", mais la presse anglaise n’a pas laissé passer l’occasion d’égratigner la France et Emmanuel Macron. "Révolution", "chaos", "humiliation" peut-on lire ce samedi en Une des quotidiens britanniques.
Pour autant le Royaume-Uni connaît aussi d’importants mouvements de grève depuis des mois sur fond de flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie, devenue intenable pour des milliers de Britanniques. Sur les chaînes de télévision du pays, les représentants des salariés sont excédés. Des professeurs, des soignants, des cheminots, des postiers… Il y a des arrêts de travail qui perturbent parfois le quotidien mais pas de manifestations d’ampleur et aucune violence. Alors parmi les Britanniques certains se disent affligés de voir leur Roi contraint de reporter son voyage quand d’autres envient le système politique la France.
Car si l'institution monarchique est encore largement populaire au Royaume-Uni – 62 % sont pour son maintien, selon un sondage publié en juin 2022 – mais son aura baisse d'année en année, notamment chez les jeunes. D'après cette même étude, seuls 33 % des 18-24 ans veulent ainsi préserver l'institution, contre 59 % en 2011. La cause de ce désamour grandissant : les scandales à répétition qui ont éclaboussé la couronne britannique. Parmi elles, les allégations de racisme visant la famille royale, de la part d’Harry et de son épouse Meghan Markle. Parallèlement en ces temps d’inflation record au Royaume-Uni, qui poussent des millions de Britannique à couper le chauffage et sauter des repas, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer une institution jugée trop coûteuse et archaïque.
Nos experts :
- Florentin Collomp, Journaliste "Le Figaro", spécialiste Europe, ex-correspondant à Londres
- Christian Roudaut, Journaliste, ancien correspondant en Grande Bretagne pour "Radio France"
- Sophie Aurenche, Rédactrice en chef "RTL"
- Catherine Norris-Trent, Journaliste britannique, grand reporter en charge des questions internationales "France 24"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé