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Retraites : vers "une France à l'arrêt" ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
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- tous publics
Après trois grandes journées de grève contre la réforme des retraites, les syndicats ont fait le choix d’organiser une manifestation ce samedi sans appeler à la grève. L'objectif est double : permettre que les personnes souhaitant se mobiliser puissent facilement rejoindre le cortège, mais également offrir la possibilité aux gens pour qui la grève coûterait trop cher de participer, eux aussi, à cette mobilisation dans la rue. Les trois premières journées d’action ont réuni entre 757 000 et 1,27 million de personnes selon les autorités, entre "près de deux millions" et "plus de 2,5 millions" selon l’intersyndicale. Pour l'heure, cela n'a pas infléchi le choix de l’exécutif, qui tient sur la mesure clé de la réforme, le recul de l’âge légal de départ à 64 ans. La bataille autour de cette réforme a également lieu à l'Assemblée nationale, où l’examen du projet de loi se poursuit. Le premier article, qui prévoit la suppression des régimes spéciaux, a été adopté jeudi. Les débats sont houleux. Il ne se passe pas un jour sans son lot de polémiques et d'invectives. Hier, le député LFI-Nupes Thomas Portes a été exclu pour 15 jours après un tweet litigieux le présentant le pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, ministre en charge de la réforme. La France Insoumise explique y voir une manœuvre visant à priver d'une voix supplémentaire l'opposition. Au sein de l'opposition politique à l'Assemblée, c'est le groupe LR qui semble plus que jamais avoir en main le destin de la réforme. Le nouveau président du parti, Éric Ciotti, a assuré le gouvernement de son appui lors du vote à la Chambre. Ce soutien des Républicains est indispensable pour l'exécutif afin d'éviter d'avoir à recourir à l'article 49-3 pour faire adopter son texte. Seulement, plusieurs députés LR expliquent qu'en l'état ils ne voteront pas le texte. Plusieurs points justifient selon eux ce refus. La question des carrières longues, tout d'abord. Ce dispositif est censé permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans de partir plus tôt. Le député du Lot Aurélien Pradié a affirmé qu'il ne soutiendra la réforme qu'à la condition de réduire de 5 à 1 le nombre de trimestres nécessaires pour y être éligible. Mais la question de la pénibilité au travail est également au cœur des débats. Car si le gouvernement assure que son projet permettra d’"améliorer la prise en compte de la pénibilité", les syndicats estiment qu'elle est encore loin d’être reconnue, et même que les dispositifs existants ont été affaiblis depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017. Dans la rue, les cortèges d'opposants à la réforme sont fournis, et pas uniquement dans les grandes métropoles. Le mouvement social est en effet marqué par une forte mobilisation dans les petites et moyennes communes. C'est même l'un de ses grands succès. À Alès, dans le Gard, malgré une moindre mobilisation mardi dernier, on comptait quand même 4 500 participants. C'est important pour une commune d'un peu plus de 40 000 habitants. Dans cette France des sous-préfectures, frappée par la désindustrialisation, beaucoup manifestent pour la première fois. Si tous sont préoccupés par la réforme des retraites, le climat économique ambiant, marqué par la forte inflation, est également dans tous les esprits. Qui du mouvement social ou de l'exécutif est le mieux armé pour remporter ce bras de fer ? Le gouvernement peut-il éviter le recours au 49-3 pour faire adopter sa réforme ? La mobilisation des petites et moyennes communes est-elle la clé du succès pour le mouvement social ? Invités : - Pascal Perrineau, politologue - Professeur des universités à Sciences Po et auteur de "Le populisme" - Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions - Astrid De Villaines, cheffe du service politique - Huffington Post et auteure de "Les 7 péchés capitaux de la gauche" - Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail et spécialiste du dialogue social
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Après trois grandes journées de grève contre la réforme des retraites, les syndicats ont fait le choix d’organiser une manifestation ce samedi sans appeler à la grève. L'objectif est double : permettre que les personnes souhaitant se mobiliser puissent facilement rejoindre le cortège, mais également offrir la possibilité aux gens pour qui la grève coûterait trop cher de participer, eux aussi, à cette mobilisation dans la rue.
Les trois premières journées d’action ont réuni entre 757 000 et 1,27 million de personnes selon les autorités, entre "près de deux millions" et "plus de 2,5 millions" selon l’intersyndicale. Pour l'heure, cela n'a pas infléchi le choix de l’exécutif, qui tient sur la mesure clé de la réforme, le recul de l’âge légal de départ à 64 ans.
La bataille autour de cette réforme a également lieu à l'Assemblée nationale, où l’examen du projet de loi se poursuit. Le premier article, qui prévoit la suppression des régimes spéciaux, a été adopté jeudi. Les débats sont houleux. Il ne se passe pas un jour sans son lot de polémiques et d'invectives. Hier, le député LFI-Nupes Thomas Portes a été exclu pour 15 jours après un tweet litigieux le présentant le pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, ministre en charge de la réforme. La France Insoumise explique y voir une manœuvre visant à priver d'une voix supplémentaire l'opposition.
Au sein de l'opposition politique à l'Assemblée, c'est le groupe LR qui semble plus que jamais avoir en main le destin de la réforme. Le nouveau président du parti, Éric Ciotti, a assuré le gouvernement de son appui lors du vote à la Chambre. Ce soutien des Républicains est indispensable pour l'exécutif afin d'éviter d'avoir à recourir à l'article 49-3 pour faire adopter son texte. Seulement, plusieurs députés LR expliquent qu'en l'état ils ne voteront pas le texte. Plusieurs points justifient selon eux ce refus. La question des carrières longues, tout d'abord. Ce dispositif est censé permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans de partir plus tôt. Le député du Lot Aurélien Pradié a affirmé qu'il ne soutiendra la réforme qu'à la condition de réduire de 5 à 1 le nombre de trimestres nécessaires pour y être éligible. Mais la question de la pénibilité au travail est également au cœur des débats. Car si le gouvernement assure que son projet permettra d’"améliorer la prise en compte de la pénibilité", les syndicats estiment qu'elle est encore loin d’être reconnue, et même que les dispositifs existants ont été affaiblis depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017.
Dans la rue, les cortèges d'opposants à la réforme sont fournis, et pas uniquement dans les grandes métropoles. Le mouvement social est en effet marqué par une forte mobilisation dans les petites et moyennes communes. C'est même l'un de ses grands succès. À Alès, dans le Gard, malgré une moindre mobilisation mardi dernier, on comptait quand même 4 500 participants. C'est important pour une commune d'un peu plus de 40 000 habitants. Dans cette France des sous-préfectures, frappée par la désindustrialisation, beaucoup manifestent pour la première fois. Si tous sont préoccupés par la réforme des retraites, le climat économique ambiant, marqué par la forte inflation, est également dans tous les esprits.
Qui du mouvement social ou de l'exécutif est le mieux armé pour remporter ce bras de fer ?
Le gouvernement peut-il éviter le recours au 49-3 pour faire adopter sa réforme ?
La mobilisation des petites et moyennes communes est-elle la clé du succès pour le mouvement social ?
Invités :
- Pascal Perrineau, politologue - Professeur des universités à Sciences Po et auteur de "Le populisme"
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Astrid De Villaines, cheffe du service politique - Huffington Post et auteure de "Les 7 péchés capitaux de la gauche"
- Bernard Vivier, directeur de l’Institut Supérieur du Travail et spécialiste du dialogue social
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé