"La France à l’arrêt" : l’ultimatum des syndicats
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Les députés reprennent ce lundi après-midi l'examen de la réforme des retraites, sous la pression de la rue et des syndicats, qui appellent à durcir le mouvement et à mettre la "France à l'arrêt" le 7 mars si le projet n’est pas retiré par le gouvernement.
D’ici là, une cinquième journée de mobilisation est prévue ce jeudi 16 février. Les leaders syndicaux ont choisi de manifester ensemble à Albi, ville moyenne fortement mobilisée depuis le début de la contestation, "pour appuyer l'ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire, dans les petites villes comme dans les plus grandes". Les syndicats qui réclament qu'à l'Assemblée, l'article 7 repoussant l’âge de départ de 62 ans à 64 ans soit débattu, comptent également toute cette semaine "interpeller" les parlementaires de l'arc républicain pour qu'ils mesurent "leur responsabilité".
Les députés ont en effet jusqu’à vendredi minuit pour examiner le texte en première lecture. Près de 16 000 amendements doivent encore être étudiés, majoritairement déposés par la Nupes, et l’ambiance ne s’annonce pas meilleure que la semaine dernière. Alors arriveront-ils jusqu’à l’article 7 ? Maîtres des horloges avec leurs milliers d’amendements, les élus de la Nupes imposent désormais le tempo de l'examen du texte. En défendant leurs amendements ou en les retirant, ils ont la possibilité de faire traîner les débats ou de les accélérer. Ce que réclament en chœur les syndicats.
Dimanche, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dénoncé sur RTL la "connerie" de l'obstruction, visant La France Insoumise à l'origine de la grande majorité des amendements déposés. Du côté du gouvernement, plusieurs ministres ont également demandé ce lundi le retrait des milliers d’amendements et la patronne des députés Renaissance d’expliquer : "Il faut qu'il y ait un vote solennel. On a fait nos comptes, ça passe. Il y aura quelques défections chez les LR mais très peu, ils ne peuvent pas refuser à l'Assemblée nationale ce qu'ils font voter tous les ans au Sénat [le recul de l'âge légal à 64 ans, NDLR]".
Que va faire la Nupes ? À gauche, on tient également à ce qu’un débat ait lieu dans l’hémicycle, alors en fin de semaine les députés de la Nupes pourraient décider de retirer massivement leurs amendements pour que l’article 7 soit discuté mais pas voté. Toute la difficulté pour la Nupes est de parvenir à prolonger suffisamment les débats pour que le vote ne puisse pas avoir lieu, afin de ne pas offrir au gouvernement une éventuelle victoire qui pourrait décourager les prochaines mobilisations dans la rue. Sachant que vendredi à minuit, les débats seront clos, et l’ensemble du texte sera transmis, avec ou sans vote, au Sénat à partir du 6 mars. D’ailleurs ce lundi, plusieurs députés LFI ont assuré à Franceinfo que les amendements du groupe ne seraient pas massivement retirés avant mardi.
La bataille parlementaire se poursuit donc, avec aujourd’hui la question de l’emploi des salariés âgés, et une rafale d’amendements dans tous les camps.
Nos experts :
- Dominique Reynié, directeur général de Fondapol, fondation pour l’innovation politique
- Neïla Latrous, cheffe adjointe du service politique à France Info
- Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde
- Brice Teinturier, directeur général délégué de l’ Institut de sondages Ipsos et enseignant délégué à Sciences-Po.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé