Brexit, 3 ans après : grèves et regrets
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La crise sociale continue au Royaume-Uni. Débuté il y a plusieurs mois, le mouvement de grève pour de meilleurs salaires s’étend désormais à presque tous les secteurs d’activité, menaçant de paralyser le pays. Trois ans après la mise en œuvre du Brexit, l’embellie économique promise est donc loin d'être au rendez-vous. L’inflation outre-manche atteint 11 % en un an, et le PIB a reculé de 0,3 % au troisième trimestre 2022 selon la Banque d’Angleterre. En récession, le Royaume-Uni est aussi le seul pays du G7 à n’avoir pas encore retrouvé son PIB d’avant Covid-19.
Le gouvernement de Rishi Sunak est empêtré dans ce marasme et semble incapable de mettre fin à ces grèves historiques. Une aubaine pour Boris Johnson qui tente actuellement un retour médiatique. L'ancien premier ministre veut en effet se poser en recours pour sauver un Parti conservateur en difficulté, crédité de seulement 26 % des intentions de vote en cas d’élections parlementaires, contre 47 % pour le Labour.
Pour beaucoup, le Brexit a une part de responsabilité dans l'état actuel de la Grande-Bretagne. Formalités administratives, contrôles, frais de douane... les coûts supplémentaires et la perte de temps sont palpables dans tous les domaines économiques. En janvier, un sondage publié par le journal The Independant a révélé que 65 % des Britanniques souhaitent à présent un nouveau référendum pour retourner dans l’UE. Parmi eux, des votants pour le Brexit en 2016 qui regrettent leur choix. Un regret qui a trouvé son expression dans les médias britanniques : le “Bregret”. Mais face à ce mécontentement, Rishi Sunak a évacué l'idée d'un nouveau vote : “sous mon autorité, le Royaume-Uni ne cherchera aucune relation avec l’Europe qui repose sur l’alignement sur les lois de l’UE”.
Dans ce contexte, une autre question est délicate pour l’exécutif britannique : celle de la gestion de l'immigration. Si certains veulent rendre plus dure encore la politique envers les migrants, le patronat voudrait lui se servir de l'immigration pour résoudre les problèmes de pénuries de personnel. Le divorce avec l'Union européenne ayant aussi entraîné une forte pénurie de main-d’œuvre, avec une immigration rendue plus difficile pour les Européens.
Alors, comment le Royaume-Uni peut-il faire face à la crise sociale et économique qu'il traverse ? Boris Johnson peut-il faire son retour politique ? Un nouveau référendum sur le Brexit est-il envisageable dans un futur proche ? Qu'en est-il de la politique migratoire britannique ?
Les experts :
- Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph
- Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international à France 24
- Nicolas Bouzou, économiste, directeur du cabinet de conseil Asterès
- Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
- Agnès-Catherine Poirier (en Skype de Londres), correspondante en Grande-Bretagne pour L’Express
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé