Retraites : les syndicats peuvent-ils gagner ?
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Avant la journée nationale du 31 janvier contre la réforme des retraites, la grève a repris dès ce jeudi 26 janvier et jusqu’à ce vendredi dans les raffineries, les centrales électriques mais également les ports et les docks à l’appel de la CGT. La Confédération Générale du Travail veut faire vivre la mobilisation contre la réforme d’Emmanuel Macron qui arrivera lundi au Parlement, entre les grandes journées de mobilisation, en menant notamment des opérations dites "Robin des bois" .
Ainsi en parallèle de la grève, des agents de l'énergie ont "placé en gratuité d'électricité ou de gaz" écoles, HLM et hôpitaux, accordé des tarifs réduits aux petits commerces, et rétabli le courant pour des usagers qui en avaient été privés partout en France. Des actions destinées, selon la CGT à "intensifier le rapport de force" dans la lutte contre la réforme des retraites mais aussi à maintenir l'adhésion majoritaire de l'opinion publique au mouvement initié par l’ensemble des syndicats. 72 % des Français sont aujourd’hui contre la réforme des retraites, selon un dernier sondage de l'institut Elabe. Un rejet qui progresse de 6 points en une semaine et de 13 points en quinze jours. De son côté, la CFDT milite contre le blocage du pays car pour son leader Laurent Berger "durcir le mouvement, c’est perdre une partie de l’opinion » et opte « pour une stratégie d’action" fondée sur "des mobilisations, de la sensibilisation et aussi le travail auprès des parlementaires".
Au Parlement, justement, la bataille se prépare. Environ 7000 amendements sur le projet de réforme des retraites ont été déposés en vue de l’examen en commission des Affaires sociales de l’Assemblée, à partir de lundi. LFI n’a pas reproduit sa stratégie d’obstruction massive de 2020, quand les Insoumis déposaient à eux seuls 19.000 amendements en commission et 23.000 en séance, contre la précédente tentative de réforme des retraites. Mais les députés de la coalition de gauche Nupes en ont tout de même déposé plus de 5950 : 3345 amendements pour LFI, 1282 pour les écologistes, 1053 pour les socialistes, 272 pour les communistes.
Du côté de LR, si les dirigeants du Parti se sont réjouis de s’être mis d’accord avec le gouvernement pour repousser l’âge de départ à 64 ans, une partie du groupe parlementaire continue de s'opposer à la réforme et 617 amendements ont été déposés. Les élus réfractaires, souvent des proches d'Aurélien Pradié, devenu co-numéro deux du parti et chantre d'une "droite populaire", estiment notamment que le gouvernement et la majorité n'ont pas été assez loin sur certaines propositions concernant les carrières longues ou la prise en compte des femmes. Opposé à la réforme du gouvernement, le RN a, lui, déposé 75 amendements et s’est dit prêt à voter la motion déposée par la Nupes qui vise à suspendre l’examen d’un texte afin de le soumettre à un référendum.
Enfin dans la majorité présidentielle où plusieurs voix s'élèvent également contre la retraite à 64 ans, 140 amendements ont été déposés. Un embarras supplémentaire pour l'exécutif qui souhaite voter le texte sans recours au 49.3, et qui doit également faire face à d’autres colères dans la rue, notamment celle des boulangers et des artisans fortement impactés par l’inflation.
Invités :
-Bruno Jeudy, éditorialiste politique
- Adelaïde Zulfikarpasic, directrice générale de BVA France
- Jean-Claude Mailly, vice-président du think tank Synopia et ancien secrétaire général de Force Ouvrière
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique - Les Échos
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé