Grèves : c’est parti pour durer ?
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Faire sortir les jeunes dans la rue. C'est l'objectif aujourd'hui à Paris avec la mobilisation contre la réforme des retraites de la jeunesse de gauche, largement soutenue par la France insoumise. Aujourd'hui, si cette mobilisation parisienne n'est pas suivie par les syndicats, tous espèrent donc que les jeunes soient au rendez-vous.
Sur le plan politique, LFI est accusée de vouloir profiter de la colère sociale pour tirer la couverture à elle. Un pari risqué pour Jean-Luc Mélenchon, car cette mobilisation donnera des chiffres bien moindres que celle de jeudi. La Nupes est de surcroît divisée sur cette nouvelle manifestation : EELV, PCF et PS estiment qu’il faut laisser le combat aux mains des syndicats. "Il va falloir que nous respections le calendrier des organisations syndicalessans se disperser", a averti le communiste Fabien Roussel. Une position visiblement partagée par le syndicat étudiant UNEF, qui n'a pas appelé à manifester aujourd'hui.
Pendant ce temps, le gouvernement ne lâche rien, mais des doutes semblent poindre dans les rangs de la majorité. Certains députés Renaissance assument à visage découvert, comme Barbara Pompili, qu'ils n'apporteront pas leur voix à ce texte si celui-ci reste en l'état. Côté Républicains, la réforme semble aussi diviser, une douzaine de députés pourraient voter contre. Le gouvernement a pourtant besoin de quarante voix à l'Assemblée nationale, en plus de celles des 250 députés de la majorité présidentielle. La fenêtre de tir est donc étroite.
Côté grévistes, c'est dans le secteur de l'énergie que les blocages peuvent avoir le plus d'impact. Le mouvement social de l'automne dernier a montré toute la force de frappe des salariés de raffineries et c'est le scénario qui est craint aujourd'hui par l’exécutif. Mais la paralysie du pays peut aussi faire basculer l'opinion publique de son côté. La fédération CGT des mines et de l'énergie va jusqu'à envisager des coupures d'électricité chez certains élus favorables à la réforme.
Pendant ce temps, outre-manche, les colères sociales font rage depuis l'été dernier. Dans de nombreux services publics, les grèves se succèdent mais le gouvernement ne faiblit pas. Celui-ci souhaite même instaurer un service minimum pour contrer le mouvement. La Grande-Bretagne semble en tout cas plongée dans une crise économique dramatique qui se traduit par une angoisse généralisée du déclassement.
Alors, la mobilisation de la jeunesse aujourd'hui est-elle bénéfique aux mouvements syndicaux ? Quelle suite pour la bataille contre la réforme des retraites ? Le gouvernement peut-il céder ? Un blocage du pays peut-il retourner l'opinion publique contre les grévistes ? Comment le Royaume-Uni peut-il se sortir du marasme économique ?
Les experts :
- Jean Viard, sociologue, directeur de recherche au Cevipof / CNRS et auteur de "Un juste regard : se souvenir pour changer le monde"
- Christophe Barbier, éditorialiste politique, conseiller de la rédaction à Franc-Tireur
- Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique à France Télévisions
- Emmanuelle Anizon, grand reporter à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé