La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
Harry, le prince qui fait trembler le Royaume-Uni
C dans l'air- 1 h 7 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Séisme au Royaume-Uni. L'autobiographie du prince Harry fait déjà l'effet d'une bombe, et ce, avant même sa publication officielle, prévue le mardi 10 janvier prochain. Plusieurs médias ont en effet réussi à obtenir une copie de l'ouvrage après que des libraires espagnoles l'ont mis par erreur en vente jeudi dernier. Les extraits les plus chocs n'ont pas manqué de faire rapidement la Une de la presse en Grande-Bretagne. Au menu de cet ouvrage : des révélations fracassantes et en nombre sur l'engagement militaire de Harry en Afghanistan, sa jeunesse compliquée par les drogues et l'alcool ainsi que son rapport plus que tendu avec son frère William, le prince héritier, et la famille royale. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le cadet de Charles III et de la princesse Diana n'est pas près d'enterrer la hache de guerre. Alors que son père doit être couronné le 6 mai prochain, Harry n'hésite pas à dénoncer les fractures de la Maison Windsor, déjà largement décrite dans la série "The Crown". Intitulées "Spare", soit "Le Suppléant" en français, ces mémoires mettent au pilori une institution souvent jugée dépassée. Ce livre au vitriol est la deuxième vague d'une charge qui a commencé en décembre avec la diffusion d'un documentaire sur la plateforme Netflix. Si la monarchie se préparait depuis des mois à cette charge, qui intervient en pleine période de transition, le coup est rude. Et Harry est vertement critiqué par les médias britanniques. Le duc de Sussex est accusé de manquer de décence avec ce grand déballage. La population, elle, est agacée par ces nouvelles révélations. C'est que ces secousses interviennent dans une situation sociale très compliquée dans le pays. À en croire plusieurs sondages d’opinion réalisés ces dernières semaines, les Britanniques font grise mine deux ans après le Brexit. Le dernier en date, publié le 1er janvier par The Independent, révèle que près des deux tiers de la population outre-Manche est désormais favorable à un référendum sur un retour dans l'UE. Selon le journal, 56 % des électeurs pensent désormais que le Brexit a aggravé la situation économique outre-Manche. Ils n'étaient que 44 % il y a un an. Il faut dire que plusieurs indicateurs de l’économie britannique ont viré au rouge ces derniers mois : le PIB du Royaume-Uni a reculé de 0,3 % au troisième trimestre de l’année 2022, l’inflation a dépassé les 10 % et a même culminé à 11,1 % sur un an en octobre, provoquant une grave crise du coût de la vie. Deux ans après la fin de la période de transition mise en place à la suite du référendum de 2016 sur le Brexit, un terme s'impose dans les médias britanniques : celui de "Bregret". Un mot-valise composé des termes Brexit et regret. Selon un sondage dont les résultats ont été publiés à la fin décembre 2022, cité par le quotidien The Independent, 30 % des personnes ayant voté pour quitter l’UE en 2016 souhaitent aujourd’hui que le Royaume-Uni tisse des liens plus étroits avec Bruxelles. Ce qui, selon le journal britannique, peut être interprété comme un signe de Bregret. Ce sentiment "s’installe en Grande-Bretagne" de manière "rampante", notait le magazine The Spectator, le 23 décembre. Et ce phénomène est "en train de devenir un thème important dans la vie politique et la vie publique", constatait le magazine américain The Atlantic à la mi-décembre. Ce débat se déroule dans un pays durement touché par la pandémie de Covid-19, des soubresauts politiques, l’inflation, et des grèves massives, entre autres crises. La crise économique plonge, elle, des milliers de Britanniques dans le piège des crédits immobiliers à taux variable. Nombre d'entre eux ont en effet souscrit à ces crédits, leur permettant, lorsque les cours étaient bas, d'accéder à la propriété immobilière. Mais les turbulences économiques et financières du Royaume-Uni ont changé la donne. Les nombreux ménages britanniques qui se sont endettés à taux variable se retrouvent aujourd'hui étranglés par leur hausse. Devenu astronomique, leur crédit est même devenu, pour certains petits propriétaires, impossible à rembourser. Harry a-t-il planté le dernier clou dans le cercueil de l'institution monarchique au Royaume-Uni ? Dans quelle mesure le sentiment de "Bregret" est-il répandu dans la société britannique ? Des millions de ménages modestes britanniques sont-ils menacés de défaut de paiement de leur crédit immobilier ? Invités : - Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international - France 24 - Agnès Poirier, correspondante en Grande-Bretagne - L’Express - Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE et spécialiste du Royaume-Uni et des questions européennes - Jean-Marc Four, éditorialiste international - France Inter et ancien correspondant à Londres
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Séisme au Royaume-Uni. L'autobiographie du prince Harry fait déjà l'effet d'une bombe, et ce, avant même sa publication officielle, prévue le mardi 10 janvier prochain. Plusieurs médias ont en effet réussi à obtenir une copie de l'ouvrage après que des libraires espagnoles l'ont mis par erreur en vente jeudi dernier. Les extraits les plus chocs n'ont pas manqué de faire rapidement la Une de la presse en Grande-Bretagne. Au menu de cet ouvrage : des révélations fracassantes et en nombre sur l'engagement militaire de Harry en Afghanistan, sa jeunesse compliquée par les drogues et l'alcool ainsi que son rapport plus que tendu avec son frère William, le prince héritier, et la famille royale. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le cadet de Charles III et de la princesse Diana n'est pas près d'enterrer la hache de guerre.
Alors que son père doit être couronné le 6 mai prochain, Harry n'hésite pas à dénoncer les fractures de la Maison Windsor, déjà largement décrite dans la série "The Crown". Intitulées "Spare", soit "Le Suppléant" en français, ces mémoires mettent au pilori une institution souvent jugée dépassée. Ce livre au vitriol est la deuxième vague d'une charge qui a commencé en décembre avec la diffusion d'un documentaire sur la plateforme Netflix.
Si la monarchie se préparait depuis des mois à cette charge, qui intervient en pleine période de transition, le coup est rude. Et Harry est vertement critiqué par les médias britanniques. Le duc de Sussex est accusé de manquer de décence avec ce grand déballage. La population, elle, est agacée par ces nouvelles révélations.
C'est que ces secousses interviennent dans une situation sociale très compliquée dans le pays. À en croire plusieurs sondages d’opinion réalisés ces dernières semaines, les Britanniques font grise mine deux ans après le Brexit. Le dernier en date, publié le 1er janvier par The Independent, révèle que près des deux tiers de la population outre-Manche est désormais favorable à un référendum sur un retour dans l'UE. Selon le journal, 56 % des électeurs pensent désormais que le Brexit a aggravé la situation économique outre-Manche. Ils n'étaient que 44 % il y a un an.
Il faut dire que plusieurs indicateurs de l’économie britannique ont viré au rouge ces derniers mois : le PIB du Royaume-Uni a reculé de 0,3 % au troisième trimestre de l’année 2022, l’inflation a dépassé les 10 % et a même culminé à 11,1 % sur un an en octobre, provoquant une grave crise du coût de la vie. Deux ans après la fin de la période de transition mise en place à la suite du référendum de 2016 sur le Brexit, un terme s'impose dans les médias britanniques : celui de "Bregret". Un mot-valise composé des termes Brexit et regret. Selon un sondage dont les résultats ont été publiés à la fin décembre 2022, cité par le quotidien The Independent, 30 % des personnes ayant voté pour quitter l’UE en 2016 souhaitent aujourd’hui que le Royaume-Uni tisse des liens plus étroits avec Bruxelles. Ce qui, selon le journal britannique, peut être interprété comme un signe de Bregret.
Ce sentiment "s’installe en Grande-Bretagne" de manière "rampante", notait le magazine The Spectator, le 23 décembre. Et ce phénomène est "en train de devenir un thème important dans la vie politique et la vie publique", constatait le magazine américain The Atlantic à la mi-décembre. Ce débat se déroule dans un pays durement touché par la pandémie de Covid-19, des soubresauts politiques, l’inflation, et des grèves massives, entre autres crises.
La crise économique plonge, elle, des milliers de Britanniques dans le piège des crédits immobiliers à taux variable. Nombre d'entre eux ont en effet souscrit à ces crédits, leur permettant, lorsque les cours étaient bas, d'accéder à la propriété immobilière. Mais les turbulences économiques et financières du Royaume-Uni ont changé la donne. Les nombreux ménages britanniques qui se sont endettés à taux variable se retrouvent aujourd'hui étranglés par leur hausse. Devenu astronomique, leur crédit est même devenu, pour certains petits propriétaires, impossible à rembourser.
Harry a-t-il planté le dernier clou dans le cercueil de l'institution monarchique au Royaume-Uni ?
Dans quelle mesure le sentiment de "Bregret" est-il répandu dans la société britannique ?
Des millions de ménages modestes britanniques sont-ils menacés de défaut de paiement de leur crédit immobilier ?
- Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international - France 24
- Agnès Poirier, correspondante en Grande-Bretagne - L’Express
- Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE et spécialiste du Royaume-Uni et des questions européennes
- Jean-Marc Four, éditorialiste international - France Inter et ancien correspondant à Londres
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé