Brésil : chaos, violence...la démocratie attaquée
C dans l'air- 1 h 4 min
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Un dimanche noir pour la démocratie brésilienne. Hier, des milliers de partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, ont attaqué des lieux de pouvoir de la capitale une semaine après l'investiture du président de gauche Lula dont ils refusent l'élection. Brasilia s'est ainsi retrouvée plongée pendant plusieurs heures dans le chaos après qu’une marée humaine de manifestants vêtus de jaune et vert ai pris d'assaut et saccagé le Congrès brésilien, le palais présidentiel et la Cour suprême, situés sur la place des Trois pouvoir au cœur de la ville, débordant complètement les policiers présents sur place.
Vitres cassées, mobiliers vandalisés, œuvres d’art dégradées…Beaucoup de manifestants se sont filmés dans les bâtiments et ont diffusé les images en direct sur les réseaux sociaux. Ils y hurlent notamment à la fraude électorale et appellent à l’"intervention militaire". Après quelques heures, tous ont été finalement évacués et près de 200 manifestants ont été arrêtés. Le président Lula qui était absent ce dimanche de la capitale est rentré dans la soirée et a constaté les dégâts. Il a fermement condamné les agissements de "ces vandales fascistes" et a déploré des événements "sans précédent dans l'histoire du Brésil". "Nous allons découvrir qui a financé ces actions, qui a financé ces vandales qui sont allés à Brasilia et tous devront répondre devant la loi pour ces gestes antidémocratiques" a également promis le président brésilien.
Dans la soirée, les forces fédérales ont repris la main sur la sécurité à Brasilia mais certains s’interrogent aujourd’hui sur la passivité des agents de la police militaire qui étaient sur place au moment de l’assaut. Des vidéos montrant des militaires applaudis par les manifestants pro-Bolsonaro ou encore la complaisance de la police avec des protestataires commencent à devenir virales dans le pays. La gauche dénonce notamment l’irresponsabilité du gouverneur de Brasilia, qui a été démis cette nuit de ses fonctions tout comme le responsable de la sécurité de la capitale qui était l’ancien ministre de la Justice de Jair Bolsonaro.
L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro qui lui se trouve aux Etats-Unis, où il est parti deux jours avant l'investiture de Lula, se refusant à remettre l'écharpe présidentielle à celui qui l'a défait d'une courte tête à la présidentielle d'octobre, a publié une série de tweets. Il y condamne sans fermeté "les déprédations et invasions de bâtiments publics" et rejette "les accusations, sans preuve" de son successeur selon qui il aurait encouragé les violences. Alors que de Washington à Moscou en passant par Pékin et les capitales européennes, les dirigeants du monde ont affirmé leur soutien à Lula et condamné les violences des manifestants bolsonaristes durant le chaos qui a duré plusieurs heures à Brasilia et qui rappellent l'invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.
Ce jour-là, une foule de partisans pro-Trump envahissait le Capitole, symbole du pouvoir, faisant plusieurs morts et entachant durablement l'image de la démocratie américaine. Deux ans après, la commission chargée d’enquêter sur cet événement, vient de rendre ses conclusions. Initiée par des députés démocrates mais présidée par la républicaine Liz Cheney (sept démocrates et deux républicains au total), elle s’est prononcée à l’unanimité en faveur d’une inculpation de Donald Trump pour incitation à l'insurrection. C’est la première fois qu’une commission parlementaire demande la mise en examen d’un ex-président.
Alors que s’est-il passé ce dimanche à Brasilia ? Qui étaient les milliers de manifestants qui ont pris le contrôle, pendant quelques heures, des lieux de pouvoir du Brésil ? Qui les soutenait ? Pourquoi Jair Bolsonaro est-il parti aux Etats-Unis avant l’investiture de Lula ? Quel bilan tirer de son mandat ? Enfin quelles sont les conclusions de la commission du 6 janvier 2021 aux Etats-Unis ? Que risque Donald Trump ?
Invités :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales "France Inter"
- Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Christophe Ventura, chercheur, auteur de "Géopolitique de l’Amérique latine"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé