Retraites : une réforme à l'épreuve de la rue ?
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La réforme des retraites enfin dévoilée. La Première ministre Elisabeth Borne en détaillera les contours en fin d’après-midi lors d'une conférence de presse. Elle sera ensuite l'invitée du 20 Heures de France 2, puis de la chaîne franceinfo, où elle répondra aux questions d'internautes et de téléspectateurs. Mais on sait déjà qu’il faudra, avec cette sixième réforme des retraites en trente ans, travailler plus longtemps, sans doute jusqu’à 64 ans au lieu de 62 actuellement et que certains, qui ont commencé à travailler tôt ou ont des métiers pénibles, pourraient faire valoir leur droit avant. D’autre part, ce report devrait également être associé à une accélération de l'allongement de la durée de cotisation, qui passerait à 43 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, bien avant donc l’année 2035 fixée par la précédente réforme Touraine. L'exécutif espère ainsi réduire les dépenses à l'horizon 2030.
Opposés à cette réforme des retraites, tous les syndicats ont déjà prévu de se réunir ce soir pour annoncer la date de leur première journée d’action. Un front syndical inédit depuis douze ans dont la solidité sera l’une des principales inconnues de la bataille qui s'annonce. Mais pour l’heure, à défaut de convaincre les organisations syndicales, le gouvernement espère rallier les élus des Républicains, ce qui lui permettrait de la faire adopter sans recourir à l'arme constitutionnelle du 49.3. Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, Eric Ciotti s’est dit prêt à "voter une réforme juste" qui s'étalerait "sur deux quinquennats", avec un relèvement de l'âge légal de départ à 63 ans en 2027, puis 64 ans en 2032. Le patron de LR y réclame également que le minimum retraite à 1 200 euros programmé par l'exécutif s'applique "de façon rétroactive aux retraités actuels qui bénéficient des pensions les plus modestes", et non aux seuls nouveaux entrants.
A gauche, à l’inverse, toutes les composantes de la Nupes dénoncent le projet du gouvernement. La France insoumise souhaite, en outre, présenter un "contre-projet complet". "Nous n'avons pas besoin de faire travailler les gens plus longtemps", a insisté ce mardi sur franceinfo Mathilde Panot, la présidente du groupe à l'Assemblée nationale. (...) Au contraire, on pourrait aller vers une civilisation du temps libéré où on travaille moins, dans la semaine, l'année, avec la sixième semaine de congés payés et dans la vie, avec la retraite à 60 ans." Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a de son côté estimé que "rien ne justifie d'augmenter l'âge de départ en retraite. Nous voulons un grand débat parlementaire... et sans 49.3 au bout s'il vous plaît". Selon lui, "cette réforme va entraîner le pays dans une crise profonde". "Il faut ouvrir une nouvelle séquence, entamer la mobilisation contre le recul de l'âge légal de départ à la retraite" avait également lancé ces derniers jours le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, garantissant l'unité de la gauche face à ces propositions du gouvernement.
Après cette journée, le texte sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier. Les syndicats envisageraient de se mobiliser autour de cette date. La Nupes devrait tenir des meetings les 10 et 17 janvier, tandis que les organisations de jeunesse, soutenues par LFI, manifesteront le 21. Selon un dernier sondage Ipsos, 79 % des Français seraient opposés au report de l'âge légal de départ à la retraite.
Alors travailler jusqu’à quel âge ? Que prévoit la réforme des retraites du gouvernement ? Qui pourra partir plus tôt ? Et quel sera le niveau des pensions ? D’ores et déjà, si certains choisissent de garder une activité pour rester au contact de la société, de plus en plus de retraités sont contraints de travailler pour compléter une pension trop faible pour vivre.
Invités :
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction - Challenges
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Brice Teinturier, directeur général délégué - Institut de sondages Ipsos
- Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint du Département Analyse et Prévision – OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé