Grêve à Noël : la SNCF sous pression
C dans l'air- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Les fêtes risquent de rimer avec galère pour une partie des voyageurs de la SNCF. Après un premier mouvement social début décembre, les contrôleurs de la société de transport vont débrayer de nouveau, cette fois-ci, lors de ce week-end de Noël. Un tiers des TGV prévus vont donc rester à quai ce vendredi 23 décembre, soit 200.000 voyageurs privés de train qui vont recevoir un remboursement de 200 % de leur billet. Et on attend encore les prévisions pour samedi et dimanche. "Je veux présenter les excuses de l'entreprise", a déclaré ce mercredi matin sur Franceinfo Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. "Une grève pour les congés de Noël, c'est vraiment inacceptable, je suis en colère". Il a également prévenu que la grève "allait coûter plusieurs dizaines de millions d’euros".
Alors comment en est-on arrivé là ? Engagées depuis un mois, les négociations salariales patinent toujours. Les contrôleurs réclament "la reconnaissance de la spécificité de leur travail ainsi qu’une hausse des salaires" en ces temps d’inflation, et jugent insuffisantes les propositions émanant de la direction. Cette dernière proposerait une augmentation de leur prime de chef de bord de 600 euros brut par an pour reconnaître leur spécificité de métier en plus des augmentations annuelles prévues pour l’ensemble des salariés pour 2023 (2 % de hausse de salaire, une prime de 600 euros sur l’année).
Mais ces primes (de déplacement, de dimanche, etc ) qui représentent un quart de la rémunération touchée par les contrôleurs engendrent beaucoup de débats chez les contrôleurs de la SNCF qui se disent également trop souvent seuls à bord des trains pour gérer des centaines de passagers. Une situation dénoncée par le collectif de contrôleurs ASCT (CNA) à l'origine de ce mouvement social, qui demande l’intégration des primes au salaire comme pour les conducteurs de train, et a débordé les syndicats traditionnels. La CGT-Cheminots et SUD-rail, tout en maintenant le préavis, n'ont pas appelé à cesser le travail ce week-end.
Mais au moment où de nombreux voyageurs se retrouvent à chercher une alternative en urgence pour parvenir à rejoindre leurs proches pour Noël, l’indignation commence à gagner le monde politique, particulièrement du côté du gouvernement. Le ministre des Transport a appelé à la "responsabilité" et à "ne pas pénaliser" les Français, le porte-parole du gouvernement n’a pas caché son agacement ce mercredi matin sur France Inter. "À Noël, on ne fait pas la grève, on fait la trêve", a affirmé Olivier Véran. Une trêve qui était d’autant plus attendue par l’exécutif que ce dernier a repoussé la présentation de la réforme des retraites au 10 janvier, pensant ainsi écarter tout mouvement social d’ampleur pour la fin de l’année. Et ce alors que les syndicats se préparent à répliquer fermement à la réforme des retraites dès janvier, les regard tournés vers le Royaume-Uni où se déroulent des mouvements sociaux historiques. Cheminots, infirmières, ambulanciers, agents de la police aux frontières, des aéroports… outre-Manche les salariés de nombreux secteurs ont décidé de débrayer en cette fin d’année, et pour beaucoup aussi début janvier, afin de réclamer des augmentations de salaires.
Alors quelles sont les raisons de la grève la SNCF ? Pourquoi les syndicats de la compagnie ferroviaire sont-ils débordés par les grévistes ? Le gouvernement doit présenter le 10 janvier sa réforme des retraites. A quoi faut-il s’attendre sur le front social en début d’année ? Et que se passe-t-il au Royaume-Uni ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction - Les Echos
- Sophie Fay, journaliste - Le Monde
Spécialiste des questions de transports
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion - Institut de sondages IFOP
Auteur de "La France sous nos yeux"
Présenté par : Axel de Tarlé