Pourquoi Macron ménage (encore) Poutine ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Dix mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la communauté internationale était conviée, mardi 13 décembre, à Paris pour participer à une conférence internationale de soutien au pays. Près d’un milliard d’euros de dons ont été promis pour aider la population à passer l’hiver alors que de nombreux sites stratégiques ont été ravagés par les frappes russes, plongeant des millions d’Ukrainiens dans le noir et dans le froid.
L’objectif désormais pour l’Occident est de neutraliser la stratégie mise en œuvre depuis octobre par Moscou qui consiste à s'attaquer aux infrastructures civiles ukrainiennes pour faire souffrir la population ukrainienne et affaiblir la résistance. "La Russie, dont les faiblesses au plan militaire ont éclaté au grand jour, a opté pour une stratégie cynique [...] en vue de mettre l'Ukraine à genoux", a déploré Emmanuel Macron, répétant que ces frappes russes constituaient "des crimes de guerre" qui ne resteraient "pas impunis". Le chef de l’Etat a également annoncé une aide supplémentaire de la France de 76,5 millions, pour financer l’accès à l’électricité, à l’eau, à l’alimentation et à des soins. Cette nouvelle enveloppe financière s'ajoute aux 200 millions d'euros déjà engagés, dont les derniers 48,5 millions d'euros sont en cours de décaissement. Le président a par ailleurs appelé depuis Bercy, où se déroulait une deuxième conférence sur la reconstruction de l’Ukraine, les entreprises françaises à se mobiliser "sans attendre la fin de la guerre" dans les territoires libérés.
Mais si Paris a accueilli cette semaine deux réunions consacrées à l’aide économique à l’Ukraine, cela n’a pas suffi à lever ce que les Ukrainiens perçoivent comme ambigu dans la position politique française sur le conflit. Kiev ayant encore en tête la formule d’Emmanuel Macron prononcée début décembre à propos d’éventuelles négociations : "Il faudra des garanties de sécurité pour la Russie" pour trouver un bon équilibre avait-il souligné. Quelques personnalités ukrainiennes et responsables d'Europe de l'Est avaient alors exprimé un certain agacement, voire une franche opposition à ces propos. Depuis l’Elysée a assuré que "le dialogue entre le président de la République et le président ukrainien est excellent". "Il y a un décalage entre certains mouvements ou certaines personnes, qui cherchent à isoler un bout de phrase en dehors de son contexte, et la réalité du travail que nous menons qui véritablement se fait sans difficulté".
Parallèlement, le président ukrainien a demandé aux Occidentaux de livrer davantage d'armes à son pays pour lui permettre de "se battre tout l'hiver". Il réclame notamment plus de systèmes de défense antiaérienne et antimissile, pour neutraliser les attaques de missiles et de drones russes sur les villes et les infrastructures, ainsi que des véhicules blindés. Cette demande formulée depuis de long mois par Volodymir Zelensky vient de recevoir le feu vert de Washington. Les Etats-Unis viennent d’annoncer la livraison à l’Ukraine de batteries de missiles « Patriot », leur équipement de défense aérienne le plus performant. Ils hésitaient jusque-là car la Russie en faisait une sorte de "ligne rouge" à ne pas franchir. L’ancien président russe, Dimitri Medvedev affirmait, le 30 novembre dernier, que les pays de l’Otan deviendraient une "cible légitime" s’ils livraient des "Patriot" à Kiev. Washington a donc décidé de passer outre et d’envoyer un signal au Kremlin qui poursuit les bombardements en Ukraine et ne prévoit aucune trêve de Noël ou du Nouvel An.
Alors quelle est la situation en Ukraine ? Quels sont les besoins de la population ? Comment survivent-ils dans des villes, pour certaines, détruites à 80 %, parfois sans électricité, sans chauffage, sans eau ? Quelle est la position française dans ce conflit ? Pourquoi les Etats-Unis ont-ils décidé de donner leur feu vert à la livraison à l’Ukraine de batteries de missiles "Patriot" ? Quelle va être la réponse de la Russie ?
Invités :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales - France Inter
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Daphné Benoit, correspondante Défense - AFP
Ancienne correspondante au Pentagone
- Pierre Haroche, maître de conférences en sécurité internationale
Université Queen Mary de Londres
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé