Qatargate : les valises de cash...à Bruxelles !
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Scandale au Parlement européen. Depuis vendredi, une affaire de corruption présumée ébranle le cœur de la démocratie européenne, après des perquisitions menées aux domiciles de parlementaires et quatre arrestations dont un ancien élu italien et l’une des 14 vice-présidentes du Parlement, la socialiste grecque Eva Kaili, déchue depuis de ses fonctions pour "faute grave". Ces derniers sont soupçonnés par la police belge d’avoir favorisé le Qatar dans les décisions de l’UE, en échange de gros versements financiers. Les sommes saisies au cours des perquisitions réalisées sont spectaculaires : "600.000 euros au domicile de l'un des suspects, plusieurs centaines de milliers d'euros dans une valise dans une chambre d'un hôtel bruxellois et 150.000 euros environ dans un appartement appartenant à un député européen", selon le décompte du parquet fédéral.
"La démocratie européenne est attaquée" a lancé lundi la présidente du Parlement européen avant de promettre de réformer l'institution. Il s’agit de "voir qui a accès à nos locaux, comment ces organisations, ONG et personnes sont financées, quels liens ils entretiennent avec des pays tiers. Nous demanderons plus de transparence sur les réunions avec des acteurs étrangers" a-t-elle expliqué. "Ces allégations sont extrêmement préoccupantes. C'est une question de confiance dans les personnes au cœur de nos institutions", a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, rappelant avoir proposé la création d'une "autorité indépendante" sur les questions d'éthique.
De son côté, le Qatar a démenti être impliqué dans des tentatives de corruption. "Toute allégation de mauvaise conduite de la part de l'Etat du Qatar relève d'informations gravement erronées", a affirmé samedi un responsable du gouvernement qatari.
Hasard ou pas du calendrier, le Parlement européen devait se pencher sur la facilitation des visas pour le Koweït et le Qatar. Le sujet a été retiré de l'ordre du jour. Et le débat prévu mercredi sur "la défense des démocraties contre l'ingérence étrangère" promet d'être agité.
Alors le Qatar a-t-il payé des membres du Parlement européen pour obtenir des faveurs ? L’accusation est grave. Elle tombe en pleine Coupe du monde de football et elle relance les critiques de l’opposition dans l’hexagone sur la présence d’Emmanuel Macron dans le pays mercredi soir. Le chef de l’Etat entend se rendre dans l’émirat pour assister à la demi-finale et "soutenir les Bleus" face au Maroc. Manuel Bompard de LFI et l'écologiste Yannick Jadot lui ont de nouveau demandé de ne pas aller au Qatar "apporter sa caution politique". "Il s'agit de soutenir les Bleus dans ce qui sera un moment important du sport français et de l'amitié franco-marocaine" a fait savoir l’Elysée. Dès avant le début du Mondial, le chef de l'Etat avait annoncé sa présence pour la demi-finale ou la finale en cas de qualification des Bleus. Un engagement qui depuis le début fait polémique en raison des conditions de vie terribles des travailleurs migrants, l'impact sur l'environnement de ce Mondial et la place des femmes et minorités au Qatar. Il avait alors déjà appelé à ne "pas politiser" le sport, ajoutant que ces "questions-là, il faut se les poser quand on attribue l'événement".
Une attribution depuis 2010 sous le feu des critiques mais aussi au cœur de plusieurs affaires judiciaires. Documentés par une enquête interne de la Fifa, les soupçons d'achats de voix lors du vote du 2 décembre 2010 ont justifié une plainte fin 2014 auprès de la justice suisse, qui enquête depuis mai 2015 pour "blanchiment d'argent et gestion déloyale". Parallèlement, en France une information judiciaire a été ouverte par le parquet national financier (PNF) en 2019 notamment pour "corruption active et passive". La justice française s’intéresse en particulier à une réunion tenue le 23 novembre 2010 à l’Elysée entre Nicolas Sarkozy, alors président de la République, deux hauts dirigeants qatariens et Michel Platini, à l'époque patron de l'UEFA. À ce sujet, Sepp Blatter, l’ancien président de la FIFA, a été entendu comme "témoin" par les enquêteurs français en novembre 2021.
Invités :
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé