65 ans : la réforme des retraites à tout prix ?
C dans l'air- 1 h 3 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
La Première ministre a dévoilé, ce vendredi dans les colonnes du Parisien, les premières mesures prévues dans la future réforme des retraites. Il y aura bien le passage progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031. Élisabeth Borne a confirmé aussi que le minimum de pension pour une carrière complète sera, à l'entrée en vigueur de la réforme, de 1.200 euros, soit 85 % du SMIC. Ce projet doit être présenté le 15 décembre prochain aux partenaires sociaux, après le dernier cycle de concertations, entamé ce jeudi par le ministre du Travail. Il devrait commencer à s’appliquer à partir de l'été 2023. Premier concernés, les salariés nés au deuxième semestre 1961. Ils pourraient travailler 4 mois supplémentaires.
Travailler plus longtemps pour toucher sa retraite, c’est donc le grand principe de la réforme voulue par l’exécutif. Mais les syndicats ont toujours dit leur opposition au report de l'âge légal de départ à 65 ans, et préviennent : si le gouvernement a déjà prévu de faire passer le texte en force, la réaction pourrait être aussi radicale. "Il y a une incandescence extrêmement forte aujourd'hui dans notre pays, avec beaucoup de difficultés sociales et d'inquiétudes (...) mettre l'âge légal à 64 ou à 65 ans, c'est mettre beaucoup de conflits dans le pays", soulignait ainsi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT sur RTL le 28 novembre dernier. Le syndicat espère durant ces quinze prochains jours faire bouger les lignes et attend des réponses "de justice sociale" sur la pénibilité et l’emploi des séniors. "La CFDT se mobilisera si ce n'est le cas". "Si la Première ministre et le gouvernement cherchent la confrontation avec les organisations syndicales, ils vont la trouver", a promis de son côté Michel Beaugas, le négociateur de Force ouvrière.
Une réunion intersyndicale doit avoir lieu lundi 5 décembre pour décider d'actions communes. Seule certitude, si les manifestations ne se déroulent pas lors des fêtes de fin d'année, elles seront programmées dès le mois de janvier. Et elles pourraient être très suivies tant la réforme des retraites est loin de convaincre les Français. Selon une enquête réalisée début octobre pour le HuffPost, plus de 6 Français sur 10 se disent défavorables au projet de réforme des retraites et 77 % désapprouvent les propositions envisagées, comme le décalage de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Trois Français sur quatre jugent également que le recul de l'âge n'augmentera pas le taux d'emploi des seniors, d’après un dernier sondage Elabe pour Les Echos , Radio Classique et l'Institut Montaigne. Au dernier bilan du ministère du travail, à fin décembre 2021, 56 % des 55-64 ans étaient en emploi.
Sans majorité absolue à l’Assemblée, le gouvernement espère "trouver un chemin" avec les Républicains pour faire voter sa réforme des retraites au printemps prochain. Mais avec une levée de bouclier de l’ensemble des syndicats, la conduite de ce projet s’annonce difficile dès janvier sur fond d’inflation et de possibles coupures d’électricité.
Alors quelles sont les premières mesures de la réforme des retraites dévoilées par la Première ministre ? Les Républicains voteront-ils le texte à l'Assemblée ? Pourquoi le recrutement de salariés "seniors" est-il encore difficile dans le pays ? Qui sera touché par les éventuelles "coupures d’électricité temporaires" anticipées par le gouvernement ? Ecoles fermées, trains annulés, réseau mobile coupé… à quoi doit-on s’attendre cet hiver ?
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé