Chine : la révolte qui inquiète Xi Jinping
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Shanghai, Pékin, Wuhan... Des centaines de Chinois, dont de nombreux étudiants, sont descendues dans les rues, ce dimanche, dans plusieurs villes du pays pour dénoncer la politique du zéro Covid imposée par le gouvernement chinois. Une contestation inédite depuis des décennies en Chine, après trois ans de confinements à répétition, avec des slogans hostiles au pouvoir et des appels à la démission de Xi Jinping lancés par les manifestants munis de feuilles blanches pour symboliser la censure. Du jamais vu depuis 1989, lors du mouvement démocratique de la place Tiananmen, écrasé par les chars et dans le sang le 4 juin. Depuis la Chine a connu des mouvements de protestation, mais aucun de cette ampleur.
Alors quelles sont les raisons de la colère ? Il y a la reprise épidémique et la politique zéro Covid appliquée de façon drastique dans le pays. Doté d’un vaccin chinois inefficace face à Omicron, Xi Jinping refuse depuis des mois pour des questions idéologiques d’importer des vaccins occidentaux qui permettent aujourd’hui au reste du monde de "vivre avec le virus". Dès lors sa population, très peu vaccinée, se voit contrainte à des confinements interminables qui deviennent insupportables et conduisent à des drames. Ainsi le suicide par défenestration d'une femme de 55 ans dans la ville confinée de Hohhot, en Mongolie intérieure, a provoqué un tollé car, de l'aveu même des autorités, les restrictions anti-Covid ont entravé l'intervention des secours. Mais c’est surtout l’incendie meurtrier d’un immeuble à Urumqi, la capitale du Xinjiang où un confinement est décrété depuis plus de 100 jours, qui a provoqué cette flambée de colère. Des messages sur les réseaux sociaux affirment que les mesures de confinement ont empêché les pompiers d’arriver plus vite et de sauver les habitants. Dix sont décédés.
Partout dans la Chine, cette tragédie a soulevé un vent de révolte et une demande de liberté parmi la population, également impactée par la crise immobilière et le ralentissement de l’économie du pays.
Face à ces manifestations historiques, que va faire Xi Jinping ? Si ce lundi à Urumqi et dans la province du Xinjiang, les mesures de restriction ont été un peu allégées, dans les autres villes concernées, les policiers ont remplacé les manifestants dans les rues. La censure semble également à l’œuvre pour effacer toute trace de la vague de manifestations sur les réseaux sociaux. Le groupe de médias britannique BBC a par ailleurs indiqué dimanche qu’un de ses journalistes, qui couvrait à Shanghai les manifestations, a été arrêté. "Il a été battu et frappé par la police", alors qu'il travaillait en tant que journaliste accrédité dans le pays.
Alors que se passe-t-il en Chine ? Jusqu’où peut aller ce mouvement de contestation ? Qu'est devenue "la révolution des parapluies" à Hongkong ? Enfin la contestation contre la guerre en Ukraine est-elle en train de prendre de l’ampleur en Russie avec la colère des mères de soldats ? Depuis plusieurs jours, dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux, mères et femmes de Russes mobilisés demandent à ce que leurs proches combattent dans des conditions dignes. Plusieurs milliers d'entre elles ont également signé une pétition appelant au retrait des troupes de l'armée de Vladimir Poutine en Ukraine.
Invités :
- Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la Recherche Stratégique et auteure de "La puissance chinoise en 100 questions"
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance et auteur de "Le grand basculement"
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales à France Inter
- Agnès Gaudu, cheffe du service Asie - Courrier International
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé