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Iran : la révolte s’étend, les Mollahs s’inquiètent
C dans l'air- 1 h 3 min
- Français
- indisponible
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Plus de deux mois après la mort de Mahsa Amani, le mouvement iranien ne cesse de prendre de l’ampleur, malgré la répression féroce du régime et les balles. Un vent de contestation qui loin de s’éteindre commence à provoquer des dissensions au sein du régime alors que les quelques vidéos tournées par des Iraniens qui nous parviennent ces derniers jours sont stupéfiantes.Ainsi samedi une foule immense a participé aux funérailles d’un enfant de neuf ans, Kian Pirfalak, dont la mort indigne le peuple iranien. Le régime a tenté d’accréditer l’idée qu’il avait été tué par des " terroristes armés " et que l’attaque avait été revendiquée par l’organisation Etat islamique – ce que le groupe djihadiste n’a jamais fait. Mais cette version est réfutée par la mère de la victime. Cette dernière a expliqué que Kian revenait de l'école en voiture avec son père, qui tentait de se frayer un chemin à travers une manifestation, quand des membres des forces de sécurité en civil circulant à moto ont tiré. L’enfant est décédé, son père est grièvement blessé.Cette tragédie est devenue l'un des nouveaux symboles de la répression contre le soulèvement en cours en Iran. Une mobilisation notamment dirigée par les femmes, qui refusent l'obligation du port du voile, qu'elles brandissent en l'air ou qu'elles brûlent, mais aussi par les hommes, tous contestant à l'unisson le régime oppressif de la République islamique des mollahs. En octobre dernier, le journal d'information de la chaîne de télévision d'État iranienne avait été piraté et des images du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei, entouré de flammes, la tête dans un viseur, avaient été diffusées. Lors des funérailles du petit Kian, on a pu entendre la foule scander : "Mort à Khamenei". Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont également montré ces derniers jours l'ancienne maison de l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, en train de brûler, des rues envahies par les contestataires à Khomein, la ville où il est né. Mais trente-trois ans après sa mort, le régime qu’il a mis en place continue de réprimer celles et ceux qui le contestent.Au moins 326 personnes ont été tuées, dont une cinquantaine d’enfants, selon les défenseurs des droits de l’homme, plus de 14 000 autres ont été arrêtées… Mais ces chiffres seraient bien en deçà de la réalité alors que le régime fait tout pour contenir la révolte, sans pour le moment y parvenir.Dans ce contexte, la famille de Cécile Kohler, enseignante française et syndicaliste, détenue en Iran depuis mai dernier, est sortie de son silence pour faire part de son inquiétude. Depuis son arrestation, elle n'a aucun contact avec elle et aucun représentant consulaire français n'a pu la voir. "Est-on sûr qu'elle est en vie alors qu'on ne sait même pas où elle est retenue ? Leur intérêt n'est pas de la tuer et elle est sûrement mieux traitée que les détenus iraniens sur le plan matériel, mais ce traitement est inhumain", a déclaré son père, Pascal Kohler, au quotidien régional DNA. Ses proches ont décidé de s'exprimer publiquement après la diffusion, début octobre, par Téhéran, d'une vidéo présentée comme des "aveux", selon laquelle Cécile Kohler travaillait pour les services secrets français. Paris avait dénoncé une "mise en scène indigne" et évoqué pour la première fois des "otages d'État". Le Quai d'Orsay avait aussi appelé les Français de passage en Iran à "quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s'exposent". Plus récemment, Emmanuel Macron a pris la parole lors du sommet du G20 en Indonésie, et a dénoncé les "prises d’otages inadmissibles" de Français par l’Iran.Sept Français sont actuellement détenus en Iran. Parmi eux figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Benjamin Brière y est aussi détenu, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, ainsi que Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai dernier.Alors quelle est la situation en Iran ? Quel avenir pour le mouvement de contestation et le régime ? Que sait-on de la situation des Français détenus dans le pays ? Enfin, selon le Washington Post, une nouvelle étape aurait été franchie dans le rapprochement militaire entre Téhéran et Moscou. La Russie va-t-elle bientôt fabriquer elle-même des drones iraniens ? Invités : - Frédéric Encel, docteur en géopolitique et auteur de "Les voies de la puissance" - Agnès Levallois, vice-présidente de l’IREMMO, Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient - Mariam Pirzadeh, rédactrice en chef, ancienne correspondante à Téhéran - France 24 - Azadeh Kian, sociologue et spécialiste de l’Iran
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Plus de deux mois après la mort de Mahsa Amani, le mouvement iranien ne cesse de prendre de l’ampleur, malgré la répression féroce du régime et les balles. Un vent de contestation qui loin de s’éteindre commence à provoquer des dissensions au sein du régime alors que les quelques vidéos tournées par des Iraniens qui nous parviennent ces derniers jours sont stupéfiantes.
Ainsi samedi une foule immense a participé aux funérailles d’un enfant de neuf ans, Kian Pirfalak, dont la mort indigne le peuple iranien. Le régime a tenté d’accréditer l’idée qu’il avait été tué par des " terroristes armés " et que l’attaque avait été revendiquée par l’organisation Etat islamique – ce que le groupe djihadiste n’a jamais fait. Mais cette version est réfutée par la mère de la victime. Cette dernière a expliqué que Kian revenait de l'école en voiture avec son père, qui tentait de se frayer un chemin à travers une manifestation, quand des membres des forces de sécurité en civil circulant à moto ont tiré. L’enfant est décédé, son père est grièvement blessé.
Cette tragédie est devenue l'un des nouveaux symboles de la répression contre le soulèvement en cours en Iran. Une mobilisation notamment dirigée par les femmes, qui refusent l'obligation du port du voile, qu'elles brandissent en l'air ou qu'elles brûlent, mais aussi par les hommes, tous contestant à l'unisson le régime oppressif de la République islamique des mollahs. En octobre dernier, le journal d'information de la chaîne de télévision d'État iranienne avait été piraté et des images du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei, entouré de flammes, la tête dans un viseur, avaient été diffusées. Lors des funérailles du petit Kian, on a pu entendre la foule scander : "Mort à Khamenei". Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont également montré ces derniers jours l'ancienne maison de l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, en train de brûler, des rues envahies par les contestataires à Khomein, la ville où il est né. Mais trente-trois ans après sa mort, le régime qu’il a mis en place continue de réprimer celles et ceux qui le contestent.
Au moins 326 personnes ont été tuées, dont une cinquantaine d’enfants, selon les défenseurs des droits de l’homme, plus de 14 000 autres ont été arrêtées… Mais ces chiffres seraient bien en deçà de la réalité alors que le régime fait tout pour contenir la révolte, sans pour le moment y parvenir.
Dans ce contexte, la famille de Cécile Kohler, enseignante française et syndicaliste, détenue en Iran depuis mai dernier, est sortie de son silence pour faire part de son inquiétude. Depuis son arrestation, elle n'a aucun contact avec elle et aucun représentant consulaire français n'a pu la voir. "Est-on sûr qu'elle est en vie alors qu'on ne sait même pas où elle est retenue ? Leur intérêt n'est pas de la tuer et elle est sûrement mieux traitée que les détenus iraniens sur le plan matériel, mais ce traitement est inhumain", a déclaré son père, Pascal Kohler, au quotidien régional DNA. Ses proches ont décidé de s'exprimer publiquement après la diffusion, début octobre, par Téhéran, d'une vidéo présentée comme des "aveux", selon laquelle Cécile Kohler travaillait pour les services secrets français. Paris avait dénoncé une "mise en scène indigne" et évoqué pour la première fois des "otages d'État". Le Quai d'Orsay avait aussi appelé les Français de passage en Iran à "quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s'exposent". Plus récemment, Emmanuel Macron a pris la parole lors du sommet du G20 en Indonésie, et a dénoncé les "prises d’otages inadmissibles" de Français par l’Iran.
Sept Français sont actuellement détenus en Iran. Parmi eux figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Benjamin Brière y est aussi détenu, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, ainsi que Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai dernier.
Alors quelle est la situation en Iran ? Quel avenir pour le mouvement de contestation et le régime ? Que sait-on de la situation des Français détenus dans le pays ? Enfin, selon le Washington Post, une nouvelle étape aurait été franchie dans le rapprochement militaire entre Téhéran et Moscou. La Russie va-t-elle bientôt fabriquer elle-même des drones iraniens ?
Ainsi samedi une foule immense a participé aux funérailles d’un enfant de neuf ans, Kian Pirfalak, dont la mort indigne le peuple iranien. Le régime a tenté d’accréditer l’idée qu’il avait été tué par des " terroristes armés " et que l’attaque avait été revendiquée par l’organisation Etat islamique – ce que le groupe djihadiste n’a jamais fait. Mais cette version est réfutée par la mère de la victime. Cette dernière a expliqué que Kian revenait de l'école en voiture avec son père, qui tentait de se frayer un chemin à travers une manifestation, quand des membres des forces de sécurité en civil circulant à moto ont tiré. L’enfant est décédé, son père est grièvement blessé.
Cette tragédie est devenue l'un des nouveaux symboles de la répression contre le soulèvement en cours en Iran. Une mobilisation notamment dirigée par les femmes, qui refusent l'obligation du port du voile, qu'elles brandissent en l'air ou qu'elles brûlent, mais aussi par les hommes, tous contestant à l'unisson le régime oppressif de la République islamique des mollahs. En octobre dernier, le journal d'information de la chaîne de télévision d'État iranienne avait été piraté et des images du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei, entouré de flammes, la tête dans un viseur, avaient été diffusées. Lors des funérailles du petit Kian, on a pu entendre la foule scander : "Mort à Khamenei". Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont également montré ces derniers jours l'ancienne maison de l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, en train de brûler, des rues envahies par les contestataires à Khomein, la ville où il est né. Mais trente-trois ans après sa mort, le régime qu’il a mis en place continue de réprimer celles et ceux qui le contestent.
Au moins 326 personnes ont été tuées, dont une cinquantaine d’enfants, selon les défenseurs des droits de l’homme, plus de 14 000 autres ont été arrêtées… Mais ces chiffres seraient bien en deçà de la réalité alors que le régime fait tout pour contenir la révolte, sans pour le moment y parvenir.
Dans ce contexte, la famille de Cécile Kohler, enseignante française et syndicaliste, détenue en Iran depuis mai dernier, est sortie de son silence pour faire part de son inquiétude. Depuis son arrestation, elle n'a aucun contact avec elle et aucun représentant consulaire français n'a pu la voir. "Est-on sûr qu'elle est en vie alors qu'on ne sait même pas où elle est retenue ? Leur intérêt n'est pas de la tuer et elle est sûrement mieux traitée que les détenus iraniens sur le plan matériel, mais ce traitement est inhumain", a déclaré son père, Pascal Kohler, au quotidien régional DNA. Ses proches ont décidé de s'exprimer publiquement après la diffusion, début octobre, par Téhéran, d'une vidéo présentée comme des "aveux", selon laquelle Cécile Kohler travaillait pour les services secrets français. Paris avait dénoncé une "mise en scène indigne" et évoqué pour la première fois des "otages d'État". Le Quai d'Orsay avait aussi appelé les Français de passage en Iran à "quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s'exposent". Plus récemment, Emmanuel Macron a pris la parole lors du sommet du G20 en Indonésie, et a dénoncé les "prises d’otages inadmissibles" de Français par l’Iran.
Sept Français sont actuellement détenus en Iran. Parmi eux figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Benjamin Brière y est aussi détenu, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, ainsi que Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai dernier.
Alors quelle est la situation en Iran ? Quel avenir pour le mouvement de contestation et le régime ? Que sait-on de la situation des Français détenus dans le pays ? Enfin, selon le Washington Post, une nouvelle étape aurait été franchie dans le rapprochement militaire entre Téhéran et Moscou. La Russie va-t-elle bientôt fabriquer elle-même des drones iraniens ?
Invités :
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique et auteur de "Les voies de la puissance"
- Agnès Levallois, vice-présidente de l’IREMMO, Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient
- Mariam Pirzadeh, rédactrice en chef, ancienne correspondante à Téhéran - France 24
- Azadeh Kian, sociologue et spécialiste de l’Iran
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé