Missile en Pologne : l'OTAN en alerte
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C’est l’évènement que tout le monde redoutait depuis le début de la guerre en Ukraine. Un missile "de fabrication russe" s’est abattu hier sur un pays de l’Otan. L’explosion qui s’est déroulée à 15h40 a causé le mort de deux personnes dans le village polonais de Przewodow, situé à six kilomètres de la frontière ukrainienne au moment où le pays recevait une salve de frappes russes. Que s’est-il passé ? Qui a tiré sur la Pologne ?
Lors d’une conférence de presse, le président polonais Andrzej Duda a considéré, ce mercredi, comme "hautement probable" que le missile a été utilisé par la défense ukrainienne. "Rien n'indique qu'il s'agissait d'une attaque intentionnelle contre la Pologne", a-t-il affirmé à la presse. "C'est probablement un accident malheureux, hélas". Un point de vue partagé par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui à l'issue d'une réunion d'urgence, a déclaré qu'il n'y avait "pas d'indication d'une attaque délibérée". "Notre analyse préliminaire suggère que l'incident a été probablement causé par un missile de système ukrainien de défense anti-aérienne tiré pour défendre le territoire ukrainien contre les missiles de croisière russes", a-t-il précisé.
Ce tir intervient alors que les dirigeants des grandes économies mondiales du G20 sont réunis à Bali pour un sommet déjà largement dominé par l'invasion russe de l'Ukraine. Il pourrait en théorie marquer une escalade majeure du conflit, une attaque contre un membre de l'Otan étant considéré comme visant l'ensemble des pays de l'Alliance. Mais la prudence est pour l'instant de mise du côté des Occidentaux, à l’exception de Volodymyr Zelensky qui a directement accusé les Russes qui démentent. Le ministère Russe de la Défense a affirmé qu’aucune des frappes russes lancées hier ne visaient de cibles dans ce secteur.
Depuis quelques jours, la Russie a repris sa campagne intensive de bombardements des installations énergétiques. L’Ukraine a ainsi passé la journée d’hier sous les bombes. 100 missiles été tirés par les Russes dont beaucoup sont tombés sur des centrales électriques. Le but étant de plonger la population dans l'obscurité et le froid. Ce matin Kiev a affirmé avoir réussi à rétablir l’électricité pour 8 millions d’Ukrainiens.
De son côté, l'alliance transatlantique a réaffirmé son soutien "indéfectible" à l'Ukraine, et a condamné à nouveau "les attaques de missiles barbares que la Russie a perpétrées mardi contre des villes et des infrastructures civiles ukrainiennes". Berlin a proposé de soutenir Varsovie avec des patrouilles aériennes après la chute meurtrière d'un missile en Pologne. Parallèlement les exercices militaires se poursuivent dans les pays frontaliers, mais aussi en France.
L’armée française se prépare à un exercice d'ampleur inédite au premier semestre 2023, qui mobilisera jusqu'à 12.000 militaires sur le territoire dans un scénario de conflit majeur contre un État. Y seront notamment déployés les nouveaux blindés Griffon de l'armée de Terre, des chars Leclerc, mais également des systèmes de défense sol-air, des avions de combat ainsi que le porte-avion Charles de Gaulle et deux porte-hélicoptères amphibies.
Invités :
- Général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’état-major / Ancien commandant suprême de la transformation de l’OTAN
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales à France Inter
- Elena Volochine, grand reporter– France 24
- Pierre Haroche, maître de conférences en sécurité internationale à l'Université Queen Mary de Londres
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé