France / Allemagne : la crise de trop ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz se retrouvent ce mercredi à l’Élysée. Une rencontre pour tenter d’apaiser les tensions et relancer le couple franco-allemand qui traverse une mauvaise passe. La guerre en Ukraine a entrainé de nombreuses divergences entre Paris et Berlin ces derniers mois, au point que le conseil des ministres franco-allemand qui devait se tenir ce même jour a été repoussé à janvier 2023. Officiellement un problème de calendrier, mais cette décision est sans précédent depuis l’institution de ces rendez-vous annuels en 2003 et elle coïncide avec une série de désaccords profonds entre Paris et Berlin, notamment en matière de défense et d’énergie. Signe du malaise entre les deux premières puissances européennes : aucune déclaration des deux dirigeants n’est prévue à l’issue de cette visite.
Il faut dire que sur la stratégie à adopter face à la flambée des prix énergétiques, le nucléaire, la défense européenne ou l’avenir de l’Europe, rien ne semble plus aller entre la France et l’Allemagne. De quoi susciter inquiétude et interrogation dans l’Union européenne. "Le couple franco-allemand diverge, il est donc paralysé", s'est alarmé ce matin l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin. "Nous ne pouvons pas nous permettre dans ce moment de l'Histoire de ne pas avoir une Europe unie et forte. Ça commence par un dialogue franco-allemand fructueux", a-t-il averti sur France Inter.
Mais les différends se sont aggravés depuis le début de l'offensive russe en Ukraine et les points de vue semblent sur certains sujets irréconciliables. Ainsi en matière de défense l’Allemagne a opéré avec Olaf Scholz un virage à 180 afin de faire de son armée "la force la mieux équipée d'Europe". Pour cela Berlin a mis en place un fond exceptionnel de 100 milliards d'euros visant à moderniser son armée et a dévoilé récemment un projet de bouclier aérien européen qui s'appuie sur les F-35 américains ainsi que sur un "dôme" antimissiles israélien. Quatorze pays européens veulent s'y associer, dont la Grande-Bretagne, les pays baltes, les Pays-Bas ou encore la Finlande. La France qui prône une autonomie stratégique européenne a refusé et développe son propre bouclier avec l'Italie.
Parallèlement le chancelier Scholz a annoncé un plan d'aide de 200 milliards pour face à l'envolée des prix des énergies. Mais la mise en œuvre de ce plan, sans concertation avec ses partenaires européens, a provoqué une incompréhension et des craintes de distorsion de concurrence en Europe.
L'Allemagne, parmi les plus touchés en raison de sa dépendance au gaz russe, a entrepris "un changement de modèle dont il ne faut pas sous-estimer le caractère déstabilisateur", analysait dernièrement Emmanuel Macron. Le président de la République a également jugé vendredi dernier lors du sommet des 27 à Bruxelles que ce n’est pas bon que l’Allemagne s’isole. Peu après le chef de l’État s’est rendu à Rome en Italie à l’invitation des organisateurs d’un sommet international pour la paix. Lors de ce déplacement dimanche, il s’est entretenu avec la nouvelle présidente du Conseil Giorgia Meloni quelques heures après l’entrée en fonctions du gouvernement le plus à droite qu’ait connu la péninsule depuis la Seconde Guerre mondiale. Se voulant rassurante depuis sa prise de fonction, la Première ministre d’extrême droite a assuré dans son discours de politique générale qu’elle ne voulait pas "saboter" l’Union européenne.
Alors que se passe-t-il entre Paris et Berlin ? Pour le couple franco-allemand est-ce le temps du rabibochage ou du divorce ? Quelle vision Olaf Scholz a-t-il de l’Europe ? Enfin que faut-il retenir des premiers pas de Giorgia Meloni à la tête du Conseil italien ?
Invités :
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, auteur de "Européen sans complexe"
- Hélène Miard-Delacroix, professeure d’histoire et de civilisation de l’Allemagne contemporaine - Sorbonne Université
- Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l'IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Birgit Holzer, journaliste correspondante de la presse régionale allemande à Paris
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé