Truss démissionne… le retour de Boris Johnson ?
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Six semaines à peine. Tel est le temps que sera restée Liz Truss au pouvoir en Grande-Bretagne. La cheffe du gouvernement conservateur vient d’annoncer sa démission après l'un des mandats les plus courts et les plus chaotiques de l'histoire britannique. Arrivée au 10 Downing Street début septembre, pour succéder à Boris Johnson emporté par le scandale du "Partygate", Liz Truss avait été contrainte à une série de revirements sur ses promesses de campagne. Mais c’est sa politique économique face à la crise la plus grave que connaît le pays depuis 2008 qui l’aura fait chuter.
Dans un contexte d'inflation galopante à 10% et d'explosion des factures électriques et gazières qui menacent deux tiers des ménages britanniques de précarité énergétique cet hiver, la présentation de ses projets de baisses d'impôts massives et d'un soutien colossal pour faire face la hausse des prix de l’énergie avaient fait craindre un dérapage des comptes publics. Sur les marchés la livre avait chuté à un plus bas historique et les taux d'emprunt à long terme de l'État avaient flambé. La Banque d'Angleterre avait même dû intervenir pour empêcher la situation de dégénérer en crise financière. Désavouée, la Première ministre avait fait volte-face et abandonné son programme économique. Mais elle était sortie de l'épisode avec une autorité en lambeaux, contrainte de limoger son ministre des Finances, de s’excuser publiquement et d'appliquer une politique qu'elle refusait encore récemment.
Rejetée par l'opinion, contestée au sein de sa propre majorité, la situation de Liz Truss à Downing Street semblait de plus en plus intenable depuis plusieurs jours. Elle a finalement jeté l’éponge ce jeudi. Cette décision entraîne automatiquement sa démission de la tête du parti conservateur. Elle reste toutefois au pouvoir jusqu'à ce qu'un successeur soit choisi. Des élections sont attendues "d'ici la semaine prochaine" alors que la Grande-Bretagne s’enfonce un peu plus dans une profonde crise économique et politique sans précédent.
En Europe, c'est le couple franco-allemand qui traverse une mauvaise passe et suscite bien des interrogations. Car si Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz se retrouvent ce 20 et 21 octobre à Bruxelles pour un Conseil européen capital sur les prix l’énergie, la guerre en Ukraine a entrainé de nombreuses divergences, au point que le conseil des ministres franco-allemand qui devait se tenir la semaine prochaine a été repoussé à janvier 2023. Officiellement un problème de calendrier, mais cette décision est sans précédent depuis l’institution de ces rendez-vous annuels en 2003 et elle coïncide avec une série de désaccords profonds entre Paris et Berlin depuis des semaines, notamment en matière de défense et d’énergie.
Ainsi les Vingt-Sept, réunis en sommet aujourd'hui et demain à Bruxelles, doivent se mettre d’accord pour acheter l’an prochain un minimum de gaz en commun, comme ils l’avaient fait avec les vaccins pour éviter de se faire concurrence et d’entraîner une nouvelle hausse des prix. Ils devraient également s’engager à être plus solidaires entre eux en cas de pénurie, mais pas question pour l’instant de plafonner les prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité comme le souhaite Paris. L’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas y sont très opposés par crainte que les fournisseurs ne se détournent de l’Europe ou que des prix de l’électricité moins chers freinent les efforts en matière de sobriété, ce qui pourrait entraîner des pénuries. Les discussions s’annoncent longues et difficiles…
Autre point de discorde entre la France et l’Allemagne : les questions de défense. Après avoir mis en place un fond exceptionnel de 100 milliards d'euros visant à moderniser son armée, l’Allemagne a dévoilé un projet de bouclier aérien européen. Il s'appuie sur les F-35 américain ainsi que sur un "dôme" antimissiles israélien. 14 pays européens veulent s'y associer, dont la Grande-Bretagne, les pays baltes, les Pays-Bas ou encore la Finlande. La France a refusé car elle développe son propre bouclier avec l'Italie.
Alors que se passe-t-il en outre-Manche ? Où va la Grande-Bretagne ? Et quels sont les désaccords entre Paris et Berlin ? Comment relancer le couple franco-allemand ? Quelle politique européenne sur les prix de l’énergie ?
Invités :
- Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste à The Daily Telegraph
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman et auteur de "Européen sans complexe"
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales à France Inter
- Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
- Marie Billon (en duplex de Londres), correspondante à Londres pour RTL
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé