Carburants : le casse-tête du gouvernement
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La pénurie de carburants se poursuit. La CGT et la direction de TotalEnergies n’ont toujours pas ouvert de négociations sur une hausse des salaires, après près de deux semaines de grève qui provoquent des difficultés d’approvisionnement dans presque un tiers des stations-service de France. Une situation tendue qui affecte l’ensemble du territoire à l’exception de la Bretagne et de l’Aquitaine et pousse l’exécutif à durcir le ton. En déplacement en Mayenne, Emmanuel Macron a appelé lundi les directions des groupes pétroliers et les syndicats à "la responsabilité", en soulignant que "le blocage" des dépôts de carburant n’était "pas une façon de négocier". Le ministre de l'Economie et des Finances a lui demandé ce mardi à un déblocage rapide des raffineries et dépôts de carburants. "Le timing se chiffre plutôt en termes d'heures, à la limite de jours, que de semaines parce que ça n'a que trop duré". Mais dans le cas contraire, il est possible de "débloquer, d’ouvrir l’accès aux centres de dépôt et raffineries et de réquisitionner le personnel adéquat", a prévenu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
Toutefois, le gouvernement veut d’abord miser sur de fructueuses négociations. Chez ExxonMobil-Esso, les syndicats CFDT et la CFE/CGC ont décidé hier soir de signer l’accord mis sur la table par la direction. Mais la grève a été reconduite ce mardi à l'appel de la CGT et de FO, selon qui la proposition formulée par la direction consiste essentiellement en une prime, et non une hausse des salaires. Du côté de TotalEnergies, la direction a proposé dimanche d’avancer les négociations salariales prévues en novembre au mois d’octobre (sans date précise), à condition que les raffineries et dépôts actuellement bloqués reprennent le travail. Un "chantage" a répondu le syndicat lundi, avant d’annoncer la reconduction du mouvement jusqu’à mardi.
Mais cette situation de blocage inquiète désormais jusqu’au sommet de l’État. D’autant que ce mouvement social intervient alors qu’à l’Assemblée nationale débute ce lundi l'examen du projet de budget 2023 dont le premier volet, consacré aux recettes, donne lieu depuis des semaines à de vifs échanges autour notamment de l’instauration d’une taxe sur les "superprofits". Le bras de fer s’engage et le gouvernement se prépare à faire adopter ce texte sans vote en cas de "blocage" via le 49.3. Un "passage en force" dénoncé d'avance par les oppositions. "Le débat doit avoir lieu", a ainsi martelé le président de la commission des Finances, l'insoumis Eric Coquerel, en dénonçant "la plus grande austérité de la Ve République". Et la bataille pourrait se poursuivre ce week-end dans la rue : la coalition de gauche appelle à une "marche contre la vie chère et l’inaction climatique" ce dimanche 16 octobre à Paris.
Alors l’Etat doit-il intervenir pour remédier à la pénurie de carburant ? Comment ? Que prévoit le budget 2023 examiné actuellement à l’Assemblée ? Les grands groupes français contribuent-ils assez à la solidarité nationale ? Quelles aides pour les ménages et notamment pour les jeunes particulièrement impactés par l'inflation ?
Invités :
- Dominique SEUX, directeur délégué de la rédaction - "Les Echos"
- Soazig QUÉMÉNER, rédactrice en chef du service politique - "Marianne"
- Fanny GUINOCHET, éditorialiste - "France Info" et "La Tribune", spécialiste des questions économiques et sociales
- Mathieu PLANE, économiste - OFCE, Observatoire Français des Conjonctures Économiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé