Gazoduc : la nouvelle guerre
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Deux jours après l’annonce d’un possible sabotage des deux gazoducs Nord Stream, l’origine exacte des fuites de gaz, qui produisent encore d’importants bouillonnements à la surface de la mer Baltique, reste inconnue. Une quatrième fuite a été aujourd'hui rendue publique par les garde-côtes suédois : "Il y a deux fuites côté suédois et deux fuites côté danois", a expliqué un responsable à l’AFP.
L’hypothèse de défaillances accidentelles simultanées semble écartée et celle d’un "acte délibéré" privilégiée. Objet de tous les soupçons compte tenu des tensions sur les approvisionnements énergétiques en Europe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie a été accusée formellement, mais sans preuve, par Kiev d’être à l’origine de ce sabotage. Les Etats-Unis pointent eux aussi la Russie du doigt.
Moscou a répliqué hier en accusant implicitement Washington d’être à l’origine de ces sabotages. "Le président américain est obligé de répondre à la question de savoir si les Etats-Unis ont mis à exécution leur menace", a lancé sur Telegram la diplomatie russe, en référence à une déclaration de Joe Biden début février qui affirmait que Washington "mettrait fin" à Nord Stream 2 si Moscou intervenait militairement en Ukraine. Les Etats-Unis ont jugé l’insinuation "ridicule". La Russie a également annoncé hier soir l'ouverture d'une enquête pour "acte de terrorisme international". Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir vendredi à la demande de la Russie sur ce sabotage, ont annoncé mercredi la Suède et la France. Quels qu’ils soient, ceux qui ont attaqué Nord Stream ont envoyé un message. Ils font comprendre qu’ils pourraient frapper d’autres infrastructures énergétiques desservant une Europe assoiffée de gaz et pétrole.
À l'ère du numérique, la guerre peut prendre de nombreux visages. Les cyber-attaques sont désormais une arme lors de conflits. La France n'est pas épargnée. Depuis quelques années, les centres hospitaliers semblent particulièrement concernés par les attaques informatiques. En 2021, chaque semaine, un incident de ce type aurait eu lieu dans un établissement de santé français, selon les chiffres de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Face à ce phénomène d'ampleur, l'État avait annoncé une enveloppe de 25 millions d'euros pour la cybersécurité des établissements de santé. Mais le pays semble parfois encore démuni. Dimanche dernier, les hackers qui avaient bloqué le réseau informatique de l'hôpital de Corbeil-Essonnes en août ont mis en ligne des données de santé volées. Les auteurs de ce méfait sont des membres du groupe de hackers russophones Lock Bit 3.0, actif dans le monde entier.
En Asie, la tension est montée d'un cran en Corée. Le Nord a procédé à deux tirs de missiles balistiques, un dimanche dernier et un dans la nuit de mercredi, dans le cadre d'une série record de tests d'armes depuis le début de l'année. Le Sud, habitué aux démonstrations agressives de Pyongyang, est contraint d'être toujours en alerte. C'est dans ce contexte que la vice-présidente américaine Kamala Harris est arrivée aujourd'hui en Corée du Sud pour un voyage visant à souligner la force de l'alliance entre Washington et Séoul.
Quelles seront pour l'Europe les conséquences des fuites sur les gazoducs en mer Baltique ? S'agit-t-il d'une nouvelle escalade du conflit en Ukraine ? Comment la France est-elle organisée pour se prémunir de cyber-attaques ? Risque-t-on d'assister à un réchauffement du conflit en Corée ?
Invités :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales - France Inter
- Emmanuel Dupuy, consultant Défense Sécurité et président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE)
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS - Institut de Relations Internationales et Stratégiques
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé