Charles III : un roi sous haute surveillance
C dans l'air- 1 h 5 min
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7 kilomètres de queue et une nuit blanche. C'est l'épreuve à endurer pour les visiteurs voulant se recueillir devant le cercueil de la reine Elizabeth II au Parlement de Westminster, à Londres. Depuis mercredi, chacun se voit donner un bracelet électronique indiquant sa position, facilitant ainsi les allées et venues vers les toilettes et ravitaillements de nourriture. Ils devraient être ainsi près d’un million à passer ainsi quelques secondes devant la dépouille de la reine. Un engouement à peine croyable, qui souligne la grande émotion outre-manche depuis le décès de celle qui régna 70 ans.
Le recueillement durera jusqu'à lundi matin, jour des funérailles à l'abbaye de Westminster. Près de 2.000 personnes ont été conviées par la famille royale, dont quelque cinq cents chefs d’État et monarques du monde entier. Seront ainsi réunis Emmanuel Macron, Joe Biden, Jair Bolsonaro et Recep Tayyip Erdogan, parmi tant d'autres. Alors que Vladimir Poutine, persona non grata, sera absent. La foule aussi devrait être conséquente ce jour-là, l'organisation de ces funérailles est donc un immense défi en matière de sécurité.
Si Elizabeth II jouissait d'une grande popularité, son successeur, Charles III risque cependant de crisper le peuple britannique. Ses énervements récents, filmés et longuement commentés dans les médias, montre un homme nerveux qui ne contrôle pas son image, bien loin de la sérénité apparente de sa mère.
Pendant ce temps, à Belfast en Irlande du Nord, le décès de la monarque plonge les unionistes dans l'incertitude. Car l’Irlande du Nord ne connaît la paix que depuis 1998, et celle-ci reste fragile. Profondément dévoués à la reine Elizabeth II, les unionistes craignent ainsi que leur cause, l’appartenance au Royaume-Uni, soit plus menacée que jamais, dans un contexte politique bouleversé par le Brexit et la progression historique des nationalistes républicains, partisans d’une réunification avec la République d’Irlande voisine.
Enfin, la répartition du colossal héritage de la reine pose question. Elizabeth II laisse derrière elle le patrimoine de la famille Windsor, la plus riche du Royaume-Uni. Elle disposait aussi d'une fortune personnelle de 425 millions d'euros, de biens immobiliers, d'une collection de timbres ou encore de chevaux. Le nouveau roi Charles III devrait empocher la plus grosse part, sans droits de succession. Une abondance qui donne du grain à moudre aux partisans de l'abolition de la monarchie. Celle-ci ayant de surcroît été mentionnée en 2017 dans le scandale des Paradise Papers qui pointait les placements de la reine dans des paradis fiscaux.
Alors, comment analyser la ferveur populaire autour de la dépouille d’Elizabeth II ? Charles III peut-elle fâcher les Britanniques avec la monarchie ? Quelles seront les conséquences du décès de la reine en Irlande du Nord ? Quel sera l'héritage de chacun des membres de la famille royale ?
Invités :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales à France Inter
- Marie-Céline Daniel, maitresse de conférences en civilisation britannique à l'Université Paris-Sorbonne
- Clémence Fourton, maîtresse de conférences en études anglophones à Sciences Po Lille
- Vincent Meylan, rédacteur en chef à Point de vue
- Eric Albert, (par Skype) journaliste, correspondant à Londres pour Le Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé