Affaire Quatennens : Mélenchon dérape
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Vécue comme un séisme au sein de la France insoumise, l’affaire Quatennens n’en finit pas de provoquer des répliques. Visé par une enquête ouverte par le parquet de Lille, le coordinateur du mouvement a annoncé se mettre en retrait de son poste, cinq jours après la révélation du dépôt d’une main courante par son épouse à la suite d’"une dispute". Il a reconnu, dans une lettre publiée dimanche sur Twitter, plusieurs faits, dont "une gifle" et "de trop nombreux messages" téléphoniques, depuis l’annonce par son épouse de sa volonté de divorcer.
LFI dans un communiqué a réitéré son engagement contre les violences sexistes et sexuelles mais le soutien de Jean-Luc Mélenchon à l’élu du Nord a créé la polémique. Le leader de la France insoumise a dénoncé dimanche "la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux". Il a salué à contrario chez Adrien Quatennens la "dignité" et le "courage", lui redisant sa "confiance" et son "affection". "Ce ne sont pas mes mots. Je pense que Jean-Luc Mélenchon se sentait un peu trahi par Adrien Quatennens", a expliqué lundi la députée européenne Manon Aubry. Mais "la sidération a rapidement laissé place à l'action", s'est-elle félicitée à propos de sa mise en retrait demandée par LFI. Malgré tout, plusieurs cadres Insoumis se sont succédé sur Twitter pour davantage regretter la perte d'un camarade talentueux que la gifle assenée par Adrien Quatennens. Des réactions qui ont suscité la colère de la députée Pascale Martin qui s'est insurgée dans un communiqué : "en tant que militante féministe, qui ai accompagné pendant des années des femmes victimes de violences conjugales, je ne peux pas rester silencieuse devant ces réactions", "insuffisantes et inacceptables".
Face aux réactions provoquées par ses écrits, Jean-Luc Mélenchon a affirmé dans un second temps que son "affection pour lui [Adrien Quatennens] ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline (...). Je le dis : une gifle est inacceptable dans tous les cas" a-t-il complété sur le réseau social. Mais l’affaire Quatennens continue d’embarrasser les Insoumis d'autant plus qu'elle s'ajoute cette année à l'enquête pour agressions sexuelles à l'encontre du président LFI de la commission des Finances Éric Coquerel, et à l'annulation de l'investiture législative de Taha Bouhafs pour des soupçons de violences sexuelles. "Ça révèle une fragilité de LFI mais ce serait juste de considérer que ces fragilités existent dans tous les partis", a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure, l'un des partenaires de LFI au sein de la Nupes. Mais d’autres élus de la Nupes, comme Sandrine Rousseau, vont plus loin et demandent le retrait d’Adrien Quatennens à l'Assemblée s’appuyant sur "la jurisprudence Abad et Darmanin". La députée de Paris a également mis en cause lundi soir sur France 5 le numéro 1 d’EE-LV, Julien Bayou, visé en interne par un signalement pour des violences psychologiques sur son ex-compagne.
La France insoumise tout comme Europe Écologie-Les Verts avaient alors jugé que ni le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ni le ministre des Affaires sociales, Damien Abad, ne pouvaient rester à leur poste en étant visé par des accusations de viols : Gérald Darmanin a bénéficié d'un non-lieu par réquisitoire en juillet 2022 et la plaignante a fait depuis appel. Damien Abad, qui a quitté le gouvernement en juillet dernier, est accusé de viols par quatre femmes et visé par une enquête pour "tentative de viol".
Embarrassée depuis des mois par ces affaires, la majorité présidentielle connaît également une rentrée politique sous tension. Alors qu’Emmanuel Macron a indiqué souhaiter une réforme des retraites rapidement, les ténors de la coalition présidentielle s’écharpent depuis plusieurs jours sur l’opportunité et la possibilité de la mener à bien dans le temps imparti, et s’interrogent sur la stratégie et les ambitions d’Édouard Philippe qui continue à faire entendre sa propre partition. Quand du côté du Rassemblement national, après des législatives historiques et l’entrée à l’Assemblée de 89 élus, l’optimisme domine. La cheffe du parti d'extrême droite estime ainsi que "le mouvement" du "grand basculement politique qui s'impose au fil des ans, et peut-être maintenant au fil des mois", est "inexorable". "Quand ça ne sera plus Emmanuel Macron, ce sera nous" a lancé Marine Le Pen qui fait sa rentrée sur les thèmes du pouvoir d’achat et de l’inflation.
Les invités :
- Bruno Jeudy, éditorialiste politique
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Astrid de Villaines, cheffe du service politique - Huffington Post
- Jérôme Fourquet, directeur département Opinion - Institut de sondages IFOP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé