Poutine : une débâcle et des doutes
C dans l'air- 1 h 5 min
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L’armée ukrainienne a déclenché une contre-offensive surprise sur le front nord-est du pays, reprenant en cinq jours plus de territoire que les Russes n’en ont conquis depuis le mois d’avril dont les carrefours stratégiques d’Izioum et de Koupiansk. Selon Kiev, 3 000 kilomètres carrés ont été repris aux Russes en moins de deux semaines dans le nord mais aussi 500 kilomètres carrés dans la région de Kherson au Sud. L’avancée rapide des forces de Kiev se poursuit ce lundi vers la frontière russe ainsi qu’au nord du Donbass, où les troupes russes en difficulté ont fui dans un grand désordre.
Des vidéos montrent l’impressionnante quantité de matériel russe abandonné dans les territoires repris. Dans l’urgence des soldats russes ont abandonné des chars, des munitions mais aussi leurs rations alimentaires prêtes à être consommées. Certains ont choisi de s’enfuir à vélo pour ne pas servir de cible s’ils restaient dans leurs blindés.
L’état-major russe a reconnu l’abandon de ces positions, mais l’a présenté comme un regroupement de ses forces et a indiqué que des frappes sont en cours dans les territoires. Mais en Russie, un changement de ton se fait désormais entendre dans les médias. Ainsi, la patronne de Russia Today qui, depuis plusieurs mois, réclamait la destruction totale de l’Ukraine et l’extermination des nazis, a appelé samedi soir au vivre-ensemble. Plus significatif encore, des députés municipaux russes ont exigé dans une requête adressée à la Douma, la démission de Vladimir Poutine qui selon les élus a failli en lançant cette opération militaire "préjudiciable à la sécurité de la Russie et de ses citoyens". Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, qui a envoyé des troupes en Ukraine, a lui aussi mis en cause hier la stratégie russe. Il a déclaré que si elle ne changeait pas dans les prochains jours, il irait en parler au dirigeant russe.
Fragilisé par la débâcle militaire en Ukraine, le Kremlin a néanmoins prévenu ce lundi que l'offensive allait continuer "jusqu'à ce que les objectifs soient atteints". La veille lors d’un échange téléphonique avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a évoqué des "attaques régulières ukrainiennes contre les sites de la centrale nucléaire de Zaporijjia, y compris le dépôt des déchets radioactifs" et mis en garde sur une situation "qui pourrait aboutir à des conséquences catastrophiques". De son côté, le président de la République a affirmé que c’était "l’occupation russe la cause des risques pesant sur la centrale ukrainienne de Zaporijjia" et il lui a demandé d’en retirer les "armes lourdes et légères". Kiev a par ailleurs accusé Moscou ce lundi d’être à l'origine de coupures massives d’électricité dans le pays, notamment à Kharkiv, Donetsk et Zaporijjia où le dernier réacteur de la centrale nucléaire a été arrêté dans la nuit de samedi à dimanche.
Invités :
- Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU
- Anne Nivat, grand reporter - Le Point
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Pierre Haski, chroniqueur international - France Inter et L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé