Pouvoir d'achat : qui doit en faire plus ?
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1er août, avec cette date entrent en vigueur des mesures très attendues par les Français, dont le pouvoir d'achat reste la principale préoccupation à l'heure où l'inflation fleurte avec les 6%. Des revalorisations surtout, comme celle du SMIC, qui augmente de 2,01% et passe donc de 1302,64 à 1329,90€ nets pour les temps plein. Celui du point d'indice des salaires fonctionnaires aussi, qui progresse lui de 3,5%. Enfin, le livret A passe à 2% et le livret d'épargne populaire passe de 2,2% à 4,6%. Des chiffres qui sont toutefois à mettre en perspective avec l'inflation grandissante, récemment annoncée à près de 6,1%.
De leur côté, les retraités du régime général verront leur pension augmenter de 4%, une revalorisation votée dans le cadre de la loi sur le pouvoir d'achat, après une première augmentation en janvier dernier de 1,1%. Trop peu pour certains, notamment pour les députés de la Nupes qui avaient voté pour une enveloppe supplémentaire de 500 million d'euros la semaine dernière pour prendre en compte le niveau réel de l'inflation. Une mesure votée contre l'avis du gouvernement, mais finalement retoquée en seconde délibération.
Pendant ce temps-là, la taxation des super profits du CAC 40 a été rejetée au Palais Bourbon. Pourtant, les bénéfices affichés récemment par TotalEnergies relancent plus que jamais le débat. Portés par la flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine, les gains sont records : le groupe français a plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre, à 5,7 milliards de dollars, contre 2,2 milliards au même trimestre de 2021. Cette taxation des "supeprofits" des entreprises, notamment pétroliers, doit être prochainement débattue au Sénat dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi de finance rectificative, et une courte majorité d'opposition pourrait réussir à la voter. De son côté, Bruno Le Maire parle de cette initiative comme d'un "reflexe pavlovien" et ferme la porte à de nouvelles taxes.
Sur la question du gaz enfin, la France prépare son indépendance au vue des récentes coupes drastiques du géant russe Gazprom. Les livraisons vers l'Europe sont à présent réduites à 20% seulement des capacités du gazoduc Nord Stream II. Souvent présenté comme une alternative idéale au gaz traditionnel, le gaz liquéfié est une des solutions vers laquelle se tourne l'Etat, mais ce gaz dangeureuse pour l'environnement et nécessite la construction d'infrastructures spécifiques. Au Havre, le projet de terminal méthanier flottant de TotalEnergies a été retenu par les pouvoirs publics comme un nouveau point d'importation de ce gaz. Celui devrait pouvoir fournir 10% de la consommation annuelle française et est présenté comme "provisoire" pour passer la crise. Alors, les coups de pouce du 1er août seront-ils suffisants dans ce contexte inflationniste ? L'Etat peut-il se permettre de ne pas taxer les super profits ? Le gaz liquéfié est-il une solution d'urgence acceptable face à la crise énergétique ?
Invités :
- Elie Cohen, économiste, chercheur au CNRS
- Jade Grandin de l'Eprevier, journaliste à l'Opinion, spécialiste des questions économiques
- Sandra Hoibian, directrice du pôle Société au CREDOC
- Emmanuel Duteil, directeur de la rédaction à l'Usine Nouvelle
Présenté par : Bruno Duvic