Retraites, travail... Macron ne lâche rien
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Deux ans qu'il ne s'était pas prêté à l'exercice. Le président de la République a renoué ce jeudi avec la traditionnelle interview du 14 juillet. Depuis les jardins de l'Élysée, Emmanuel Macron a été interrogé pendant une heure par les journalistes Caroline Roux et Anne-Claire Coudray. Un entretien télévisé, suivi par 6,7 millions de téléspectateurs, au cours duquel le chef de l’État a souhaité dire aux Français que l’heure est grave en posant d’entrée de jeu le sujet de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le plan intérieur, avec notamment le risque d'une pénurie énergétique.
"La Russie veut utiliser le gaz comme un instrument de cette guerre. Le scénario pour qu’on se prépare à se passer du gaz russe existe. Ce risque est même très probable", a affirmé le chef de l’État, avant d’appeler à "la mobilisation générale" de tous les Français. Avec un mot d’ordre : la "sobriété". Ainsi l’État va mettre en place dès cet été un "plan de sobriété énergétique" a expliqué Emmanuel Macron afin de consommer moins de gaz et d’électricité pour "passer le pic de l’hiver". Dans ce sens, la plus grande sobriété sera demandée à tous les particuliers, comme les entreprises, avec "des objectifs chiffrés". "Il faut nous préparer tous à ce que (la guerre) dure. L’été et le début de l’automne seront sans doute très durs" a-t-il reconnu. Mais alors que l’"urgence climatique" impose à tous des changements radicaux de comportement "cette crise peut aussi être une opportunité" a-t-il souligné notamment pour accélérer "la chasse au gaspillage" et la "transition énergétique".
Pour le reste en revanche, pas de changement de cap : l’objectif demeure le plein emploi. Et là encore le chef de l’État souhaite accélérer en allant "plus loin sur la réforme de l'assurance-chômage" "dès cet été" et en relançant celle des retraites, rediscutée dès la rentrée pour une entrée en vigueur l’été prochain, avec l’idée que les Français devaient "travailler plus longtemps".
Lors de cette première interview télévisée depuis sa réélection en avril et les législatives, qui l'ont vu perdre en juin sa majorité absolue à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron s'est efforcé de préparer les Français à une rentrée et un hiver difficiles en raison de la guerre en Ukraine. Mais il a aussi voulu montrer qu’il entendait maintenir son calendrier et ses réformes sans trop sembler se soucier du changement de donne politique au Palais Bourbon. Or pour l’exécutif faire passer ses réformes ne sera pas une mince affaire. Les oppositions coalisées peuvent bloquer des textes comme l’article 2 cette semaine du projet de loi sanitaire. "Un coup de chaud nocturne" et "un attelage baroque" d’après Emmanuel Macron qui s’est dit pour "l’esprit de responsabilité et des compromis ambitieux". Toutefois, "il y a des possibilités pour l'exécutif d'avancer s'il y a blocage : j'ai des outils pour aller devant les Français, leur proposer des mesures" a prévenu le chef de l'État évoquant notamment le référendum.
Des déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir l'ensemble des partis politiques et de nombreux membres de l'opposition. Pour Alexis Corbière, député La France insoumise, le chef de l’État "n'a pas compris que s'il n'a pas de majorité, c'est lié à son projet sur les retraites. Il veut bâtir des compromis, mais sur sa feuille de route, ce qui me semble impossible. On n'a pas été élus pour ça". Laurent Jacobelli, député Rassemblement national, a estimé pour sa part que "ceux qui pensait que Emmanuel Macron pouvait changer se sont trompés. Il est obtus, têtu, il ne changera jamais. Il continue sa volonté de casse sociale, avec la réforme des indemnités chômage et la réforme des retraites, et une politique d'austérité". Du côté du groupe LR à l’Assemblée, son président Olivier Marleix a également vivement réagi : "Non, Emmanuel Macron le vote de la représentation nationale n'est jamais un 'coup de chaud nocturne'. C'est la voix des Français dans leur diversité. Apprenez à l'entendre, apprenez ce 'respect de chacun' auquel vous invitez. C'est la condition de la réussite pour la France".
Alors que retenir de l’interview d’Emmanuel Macron ce 14 Jjillet ? Quels sont les contours de la réforme du travail et de celle des retraites voulues par le chef de l’État ? Avec le Conseil national de la refondation Emmanuel Macron arrivera-t-il à renouer avec les territoires ruraux où le RN réalise ses meilleurs scores ?
Invités :
- Roland Cayol, politologue et directeur du Centre d’études et d’analyse (CETAN)
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Fanny Guinochet, éditorialiste - France Info et La Tribune - spécialiste des questions économiques et sociales
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique - Paris Match
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé