Borne : "L’heure est grave"
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Une séance mouvementée et un passe à la trappe. L'Assemblée nationale a adopté cette nuit le nouveau projet de loi sanitaire sur la pandémie de Covid-19, avec 221 voix pour, 187 contre et 24 abstentions. Mais le texte, examiné en première lecture au Palais Bourbon, a été amputé de l’une de ses mesures phares, l’article 2. Pas de passe sanitaire donc à nos frontières en cas d’aggravation de la situation sanitaire liée au Covid-19. Une partie de la Nupes, des LR et du RN ont voté contre.
Le texte doit maintenant passer par le Sénat et le ministre de la Santé a assuré qu'il s'emploierait à le rétablir dans son intégralité lors de la suite du parcours législatif. La Première ministre a de son côté dramatisé sur Twitter : "L’heure est grave. En s’alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus. Passée l’incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité l’emporte au Sénat" a écrit Elisabeth Borne.
Des critiques sitôt balayées à gauche. "En vrai Mme Borne votre camp était isolé face à toutes les oppositions vous renvoyant au rang d’une minorité. Si vous persistez à nier que vous n’avez pas de majorité et que l’Assemblée a retrouvé sa centralité, vous allez dans le mur et vos tweets politiciens n’y feront rien", a répondu l’insoumis Éric Coquerel.
Du côté du Rassemblement national, on s’est réjouit également d’avoir "réinstauré de la liberté". "L'opposition a fait son travail et la majorité étant relative, elle n'a pas pu bloquer l'opposition". Le gouvernement "ne peut plus tout faire comme un bulldozer, comme il l'a fait les cinq années précédentes" a déclaré Sébastien Chenu, le vice-président RN de l’Assemblée, bien décidé à changer l’image de sa formation politique.
Depuis son entrée en force dans l’Assemblée, le Rassemblement national souhaite se montrer dans une opposition résolue au projet d’Emmanuel Macron mais moins frontale que celle de la Nupes, pour donner de plus en plus l’image d’un parti de gouvernement. Alors au sein du groupe, composé de 89 députés, la consigne est depuis le début parfaitement claire : pas de vague. Ainsi pendant le discours de politique générale d'Elisabeth Borne, le 6 juillet, les députés RN ne se sont pas manifestés, quand ceux de la Nupes se faisaient fortement entendre. "Nous ne souhaitons pas être une opposition d'obstruction mais de proposition", avait martelé Marine Le Pen à la tribune. Mais voilà que le débat sur l’introduction de l’IVG dans la constitution est venu gripper cette belle mécanique et rappeler que le RN est un parti d’extrême droite qui a notamment envoyé au Palais Bourbon plusieurs militants anti-avortement dont la députée Caroline Parmentier l’une des plus proches collaboratrices de Marine Le Pen.
Hier, dans l’hémicycle, une première passe d’armes a également eu lieu entre Élisabeth Borne et Marine Le Pen. Répondant à la cheffe de file des députés RN, qui lui demandait "d'exécuter les obligations de quitter le territoire" (OQTF) pour les étrangers, la Première ministre a assuré qu’elle "n’irait pas chercher les voix du Front national" pour obtenir une majorité absolue. "Je vous le redis Madame Le Pen, mon identité, c’est la liberté, c’est l’égalité, c’est la fraternité, c’est la laïcité. Et comme Première ministre c’est autour de ces valeurs que je veux rassembler et uniquement autour d’elles". Mais "ces valeurs, Madame Le Pen, vous avez beau tenter de vous les approprier, je suis convaincue que, dans les faits, vous ne les partagez pas" a martelé la cheffe du gouvernement.
Les invité(e)s :
- Dominique Reynié, directeur général de Fondapol, Fondation pour l’innovation politique
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique - Paris Match
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Ivanne Trippenbach, journaliste politique - Le Monde
Présenté par : Caroline Roux