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Boris Johnson part, les crises restent...
C dans l'air- 1 h 6 min
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Alexandra Bensaïd décrypte l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs. Contraint et forcé, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé hier qu’il quittait ses fonctions à la tête du parti conservateur, ouvrant la voie à l’arrivée d’un nouveau chef de gouvernement au 10 Downing Street. Sa démission, réclamée par une grande partie de la classe politique anglaise, a suscité des réactions dans le monde entier. De Washington à Bruxelles, de Kiev à Moscou, toutes n’ont pas été amicales parmi les dirigeants. Après des années de relations tendues entre l’UE et le Royaume-Uni, la Commission européenne a publiquement esquivé les commentaires sur ce bouleversement politique. Mais des personnalités de poids ont réagi franchement : Michel Barnier, l’ancien négociateur en chef de l’UE pour le Brexit a déclaré espérer que la nouvelle politique du Royaume-Uni puisse être "plus constructive, plus respectueuse des engagements pris, notamment en ce qui concerne la paix et la stabilité en Irlande du Nord, et plus amicale avec les partenaires de l’UE." "Ce que laisse Boris Johnson, je ne suis pas sûr que ce soit très brillant. Non, il ne me manquera pas" a estimé le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire pour qui "ça prouve que le Brexit mêlé au populisme ne fait pas un bon cocktail". De l’autre côté de l’Atlantique, le président des Etats-Unis Joe Biden a affirmé dans un communiqué qu’il poursuivrait son "étroite coopération" avec le Royaume-Uni, y compris le soutien conjoint à l’Ukraine contre l’agression russe. A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a espéré que "plus de professionnels" arriveraient au pouvoir en Grande-Bretagne. "Mais pour le moment, il y a peu d’espoir pour cela" a-t-il tancé. Seul le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, semble être peiné de la chute de Boris Johnson. Il lui a téléphoné pour exprimer sa "tristesse". "Nous accueillons tous cette nouvelle avec tristesse. Non seulement moi, mais aussi toute la société ukrainienne qui sympathise beaucoup avec vous". Boris Johnson était considéré comme l’un des plus fervents partisans de l’Ukraine en Occident. À peine la démission dévoilée et sans attendre le calendrier, prévu la semaine prochaine, pour l’élection d’un nouveau leader conservateur, le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, a confirmé sa candidature, devenant ainsi le premier à se déclarer. Mais il ne sera pas le seul sur la ligne de départ. Parmi les principaux candidats qui pourraient s’aligner pour ce qui pourrait se transformer en marathon jusqu’à l’automne, on retrouve deux favoris : le ministre de la Défense Ben Wallace et la secrétaire d’État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, figure de la campagne en faveur du Brexit. Les chances de succès de la populaire ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, pourraient être amoindries par ses ambiguïtés. Championne du libre-échange, elle s’est en effet déclarée d’abord favorable au maintien dans l’UE avant de changer de camp et de s’investir dans la négociation d’une série d’accords commerciaux post-Brexit. Quel que soit le nom du successeur de Boris Johnson, il devra affronter la pire crise économique endurée par le pays depuis des décennies. La colère sociale ne cesse de prendre de l'ampleur alors que l'inflation a atteint 9,1% sur un an en mai. La Banque d’Angleterre table sur une inflation de plus de 11% d’ici la fin de l’année. De quoi alimenter davantage la crise du coût de la vie qui touche de plein fouet les ménages les plus modestes. Les syndicats réclament des augmentations de salaires à hauteur de la hausse des prix. Dans le même temps, la pénurie de main-d'oeuvre qui frappe le pays continue de freiner l'activité. Loin des remous de la politique britanniques, de plus en plus de sujet de Sa Majesté choisissent d’obtenir la nationalité française. Certains de ces Anglais vivent en France et depuis le Brexit, ils demandent la naturalisation. C’est notamment le cas du propre père de Boris Johnson. C’est aussi le choix de l’humoriste Ian Moore. Il a obtenu sa nationalité en 2018. Cette année-là, lui et 3 267 compatriotes d'outre-Manche sont devenus citoyens français. La lumière au bout d'un tunnel de paperasse et de patience. L'année suivante, 4 088 autres Britanniques devenaient Français, soit treize fois plus qu'avant le référendum de 2016. Quelles sont les réactions des dirigeants internationaux à la démission de Boris Johnson ? Qui pour lui succéder à la tête du parti conservateur ? Comment le Royaume-Uni peut-il faire face à l'inflation galopante ? Comment les Britanniques installés en France vivent-ils cette situation ? Invités : - Philippe Dessertine, directeur de l’institut de Haute Finance - Marion Van Renterghem, grand reporter - L’Express - Marion Lhour, journaliste - France Inter Ancienne correspondante en Grande-Bretagne - Sylvie Matelly, économiste Directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) - Éric Albert, Skype de Londres, journaliste - Correspondant à Londres - Le Monde
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Alexandra Bensaïd décrypte l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Contraint et forcé, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé hier qu’il quittait ses fonctions à la tête du parti conservateur, ouvrant la voie à l’arrivée d’un nouveau chef de gouvernement au 10 Downing Street. Sa démission, réclamée par une grande partie de la classe politique anglaise, a suscité des réactions dans le monde entier. De Washington à Bruxelles, de Kiev à Moscou, toutes n’ont pas été amicales parmi les dirigeants.
Après des années de relations tendues entre l’UE et le Royaume-Uni, la Commission européenne a publiquement esquivé les commentaires sur ce bouleversement politique. Mais des personnalités de poids ont réagi franchement : Michel Barnier, l’ancien négociateur en chef de l’UE pour le Brexit a déclaré espérer que la nouvelle politique du Royaume-Uni puisse être "plus constructive, plus respectueuse des engagements pris, notamment en ce qui concerne la paix et la stabilité en Irlande du Nord, et plus amicale avec les partenaires de l’UE." "Ce que laisse Boris Johnson, je ne suis pas sûr que ce soit très brillant. Non, il ne me manquera pas" a estimé le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire pour qui "ça prouve que le Brexit mêlé au populisme ne fait pas un bon cocktail". De l’autre côté de l’Atlantique, le président des Etats-Unis Joe Biden a affirmé dans un communiqué qu’il poursuivrait son "étroite coopération" avec le Royaume-Uni, y compris le soutien conjoint à l’Ukraine contre l’agression russe. A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a espéré que "plus de professionnels" arriveraient au pouvoir en Grande-Bretagne. "Mais pour le moment, il y a peu d’espoir pour cela" a-t-il tancé. Seul le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, semble être peiné de la chute de Boris Johnson. Il lui a téléphoné pour exprimer sa "tristesse". "Nous accueillons tous cette nouvelle avec tristesse. Non seulement moi, mais aussi toute la société ukrainienne qui sympathise beaucoup avec vous". Boris Johnson était considéré comme l’un des plus fervents partisans de l’Ukraine en Occident.
À peine la démission dévoilée et sans attendre le calendrier, prévu la semaine prochaine, pour l’élection d’un nouveau leader conservateur, le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, a confirmé sa candidature, devenant ainsi le premier à se déclarer. Mais il ne sera pas le seul sur la ligne de départ. Parmi les principaux candidats qui pourraient s’aligner pour ce qui pourrait se transformer en marathon jusqu’à l’automne, on retrouve deux favoris : le ministre de la Défense Ben Wallace et la secrétaire d’État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, figure de la campagne en faveur du Brexit. Les chances de succès de la populaire ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, pourraient être amoindries par ses ambiguïtés. Championne du libre-échange, elle s’est en effet déclarée d’abord favorable au maintien dans l’UE avant de changer de camp et de s’investir dans la négociation d’une série d’accords commerciaux post-Brexit.
Quel que soit le nom du successeur de Boris Johnson, il devra affronter la pire crise économique endurée par le pays depuis des décennies. La colère sociale ne cesse de prendre de l'ampleur alors que l'inflation a atteint 9,1% sur un an en mai. La Banque d’Angleterre table sur une inflation de plus de 11% d’ici la fin de l’année. De quoi alimenter davantage la crise du coût de la vie qui touche de plein fouet les ménages les plus modestes. Les syndicats réclament des augmentations de salaires à hauteur de la hausse des prix. Dans le même temps, la pénurie de main-d'oeuvre qui frappe le pays continue de freiner l'activité.
Loin des remous de la politique britanniques, de plus en plus de sujet de Sa Majesté choisissent d’obtenir la nationalité française. Certains de ces Anglais vivent en France et depuis le Brexit, ils demandent la naturalisation. C’est notamment le cas du propre père de Boris Johnson. C’est aussi le choix de l’humoriste Ian Moore. Il a obtenu sa nationalité en 2018. Cette année-là, lui et 3 267 compatriotes d'outre-Manche sont devenus citoyens français. La lumière au bout d'un tunnel de paperasse et de patience. L'année suivante, 4 088 autres Britanniques devenaient Français, soit treize fois plus qu'avant le référendum de 2016.
Quelles sont les réactions des dirigeants internationaux à la démission de Boris Johnson ?
Qui pour lui succéder à la tête du parti conservateur ?
Comment le Royaume-Uni peut-il faire face à l'inflation galopante ?
Comment les Britanniques installés en France vivent-ils cette situation ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’institut de Haute Finance
- Marion Van Renterghem, grand reporter - L’Express
- Marion Lhour, journaliste - France Inter
Ancienne correspondante en Grande-Bretagne
- Sylvie Matelly, économiste
Directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
- Éric Albert, Skype de Londres, journaliste - Correspondant à Londres - Le Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé