Assemblée, inflation...ça se complique pour Macron !
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Alors que la nouvelle Assemblée nationale est en train de distribuer les postes-clefs de son organisation, avec notamment l’élection ce jeudi d’Éric Coquerel (LFI) à la présidence de la très convoitée commission des finances, la bataille politique a déjà commencé sur la question du pouvoir d’achat qui fera l’objet du premier texte examiné par les députés début juillet. Ainsi avant même que les contours du projet de loi ne soient annoncés, l’exécutif multiplie les déclarations.
Lors d'une conférence de presse en marge de la clôture du G7, Emmanuel Macron a dénoncé hier les producteurs et spéculateurs qui s'enrichissent depuis le début de la guerre à cause de l'envolée des prix de l'énergie notamment. "Aujourd'hui nous avons des gens qui font beaucoup d'argent sur la guerre. On appelle ça des profiteurs de guerre", a critiqué le chef de l’Etat avant d’appeler les pays européens à trouver une réponse de manière "coordonnée" à cette situation. Parallèlement , le gouvernement ces derniers jours s’est adonné à une surenchère d’annonces de mesures et de dépenses pour lutter contre l’inflation (5,2 % en mai sur un an selon l'Insee) : prolongation de la remise de 18 centimes sur les carburants, chèque alimentation de 100 euros qui va coûter 1 milliard d’euros, revalorisation du point d’indice des fonctionnaires pour 7 milliards d’euros ou encore l’augmentation des prestations sociales (retraite, RSA, allocations logement) qui coûteraient également 7 milliards d’euros. Le coût total de ces aides aux Français devrait atteindre 50 milliards d’euros d’ici la fin de l’année. Un financement qui ne posera pas de problème selon le ministre chargé des Comptes publics Gabriel Attal, qui avance la somme de 55 milliards d’euros de recettes supplémentaires.
Mais sans majorité absolue, la coalition présidentielle peut-elle faire voter ce texte ? Pour préparer la bataille à venir dans l’hémicycle, les macronistes mais aussi leurs opposants avancent déjà leurs pions. Du côté de la Nupes, on annonce cette semaine le dépôt d'une proposition de loi, qui reprend le programme de Jean-Luc Mélenchon, avec deux mesures phare : le blocage des prix sur les produits de première nécessité et les carburants et l’augmentation du Smic à 1.500 euros net. Au RN, on défend également les mesures portées par Marine Le Pen durant la campagne présidentielle : baisse de la TVA sur le gaz, l’électricité, les carburants et suppression de cette taxe pour une centaine de produits de première nécessité.
Mais plusieurs figures du gouvernement ont déjà balayé ces propositions, à l’image de Bruno Le Maire. "Le compromis, ce n’est pas le reniement, il y a un projet. Je suis viscéralement attaché à ce que nous gardons la ligne de notre projet" a-t-il déclaré. Le ministre de l’Economie a également invoqué la situation des finances publiques pour rejeter les mesures de l’opposition qu’il juge "trop coûteuses". "Nous avons atteint la côte d'alerte sur les finances publiques" a-t-il lancé, avant de rappeler son objectif de revenir à 3 % de déficit public à la fin du quinquennat. Une tentative de séduire la droite, chez qui la macronie pourrait espérer trouver les voix nécessaires à l’adoption de son texte alors que la colère sociale commence à se faire entendre dans la rue.
Lundi les syndicats du secteur du transport routier mais aussi des industries électriques et gazières avaient appelé les salariés à se mobiliser pour les salaires. Mardi, la suppression annoncée de la redevance et un projet de fusion ont largement mobilisé les salariés des radios et chaînes du service public. Jeudi, les personnels périscolaires étaient en grève pour demander une revalorisation des salaires. Des préavis de grève ont également été déposés dans les transports (aéroport de Paris, SNCF) pour ce week-end et le 6 juillet prochain.
Les invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique - Paris Match
- Mathieu Plane, économiste - OFCE, Observatoire Français des Conjonctures Économiques
- Fanny Guinochet, éditorialiste - France Info et La Tribune
Spécialiste des questions économiques et sociales
- Isabelle Ficek, journaliste politique - Les Echos
Présenté par : Caroline Roux