La vidéo n'est pas disponible
On parle de ce qui vous intéresse ?
Juste pour vous proposer des recommandations… qui vous intéressent ;)
IVG, armes... l'Amérique se déchire
C dans l'air- 1 h 6 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Un recul historique. Une décision attendue mais qui n’en laisse pas moins l’Amérique sous le choc. Vendredi, la Cour suprême a ramené les États-Unis 50 ans en arrière, en annulant l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait le droit à l’avortement dans tout le pays. Désormais, chaque État américain sera libre d’autoriser ou d’interdire l’IVG, comme c’était le cas avant 1973. Le président des États-Unis Joe Biden a qualifié cette décision d’"erreur tragique", fruit d’une "idéologie extrémiste". "La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger", a martelé le démocrate dans une allocution solennelle dans la foulée de l’arrêt historique. Une décision également dénoncée par l’ancien président Barack Obama, qui accuse la Cour suprême d’avoir "attaqué les libertés fondamentales de millions d’Américaines". De l’autre côté de l’échiquier politique, l’ancien président Donald Trump a déclaré qu’il s’agissait de "la volonté de Dieu". Son bras droit à la Maison Blanche, l’ancien vice-président Mike Pence, s’est lui réjouit que le droit à l’avortement, soit "jeté aux oubliettes de l’Histoire". Que la majorité de la population soit, d’après les enquêtes d’opinion, opposée à cette interdiction de l’IVG n’y changera probablement rien. Les conséquences de cette décision sont majeures et immédiates. Treize États américains conservateurs avaient en effet déjà adopté des "trigger laws", lois "automatiques" leur permettant de rendre tout avortement illégal dès la décision annoncée ou dans les 30 jours suivants. Avec comme seules exceptions prévues, un risque pour la santé de la mère et, pour une poignée, en cas de viol ou d’inceste. Une douzaine d’autres États devraient suivre avec une interdiction pure et simple, ou un délai légal réduit à six ou huit semaines. Au total, l’avortement devrait être interdit ou extrêmement limité dans plus de la moitié des 50 États américains. Cette décision a également relancé les spéculations sur le sort d’autres droits acquis. La contraception, les relations sexuelles entre personnes de même sexe et le mariage homosexuel pourraient en effet être également menacés. Une crainte ravivée par l’argumentaire de Clarence Thomas, l’un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême. La nomination de trois juges ultra-conservateurs durant le mandat de Donald Trump a durablement fait basculer la majorité de cette juridiction qui en compte neuf. Cette même institution a invalidé, jeudi dernier, une loi de l’État de New York sur le port d’armes, consacrant au passage le droit des citoyens américains à sortir armés de leur domicile. C’est un "jour sombre" ont réagi les défenseurs du contrôle des armes aux États-Unis, une "victoire" pour la National Rifle Association, principal lobby pro-armes du pays. Cette décision a été prise alors que le pays est encore marqué par une série de fusillades meurtrières dont l’une, le 24 mai, a fait 21 morts dans une école primaire à Uvalde, au Texas. Alors que le pays attendait le verdict de la Cour suprême sur l’avortement, la commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021 a présenté mi-juin ses premières conclusions. Depuis près d'un an, un groupe d'élus du Congrès américain mène une enquête sur la responsabilité de l’ancien président dans l'assaut du Capitole. Cette enquête a notamment permis de dévoiler les nombreuses pressions exercées par Donald Trump sur son vice-président pour tenter de l'empêcher de certifier la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle. Près de six Américains sur 10 (58%) pensent que Donald Trump devrait être poursuivi pour son rôle dans l'attaque du 6 janvier, selon un sondage ABC News/Ipsos publié dimanche. Les États-Unis basculent-ils vers une remise en cause de nombreux droits ? Le pays est-il en proie à une dérive fondamentaliste ? La législation adoptée sur le port d’arme est-elle vraiment fidèle à l’esprit du 2ème amendement de la constitution ? Donald Trump peut-il être condamné pour son rôle dans l’assaut du Capitole ? Invités : - Nicole Bacharan, politologue et historienne-spécialiste des États-Unis - Corentin Sellin, professeur d’histoire en classe préparatoire, spécialiste des États-Unis. - Amy Green, enseignante-chercheur à Sciences Po Parisspécialiste de la vie politique américaine et la politique étrangère - Gallagher Fenwick, journaliste, Reporter
En savoir plusDu même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Un recul historique. Une décision attendue mais qui n’en laisse pas moins l’Amérique sous le choc. Vendredi, la Cour suprême a ramené les États-Unis 50 ans en arrière, en annulant l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait le droit à l’avortement dans tout le pays. Désormais, chaque État américain sera libre d’autoriser ou d’interdire l’IVG, comme c’était le cas avant 1973.
Le président des États-Unis Joe Biden a qualifié cette décision d’"erreur tragique", fruit d’une "idéologie extrémiste". "La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger", a martelé le démocrate dans une allocution solennelle dans la foulée de l’arrêt historique. Une décision également dénoncée par l’ancien président Barack Obama, qui accuse la Cour suprême d’avoir "attaqué les libertés fondamentales de millions d’Américaines".
De l’autre côté de l’échiquier politique, l’ancien président Donald Trump a déclaré qu’il s’agissait de "la volonté de Dieu". Son bras droit à la Maison Blanche, l’ancien vice-président Mike Pence, s’est lui réjouit que le droit à l’avortement, soit "jeté aux oubliettes de l’Histoire".
Que la majorité de la population soit, d’après les enquêtes d’opinion, opposée à cette interdiction de l’IVG n’y changera probablement rien. Les conséquences de cette décision sont majeures et immédiates. Treize États américains conservateurs avaient en effet déjà adopté des "trigger laws", lois "automatiques" leur permettant de rendre tout avortement illégal dès la décision annoncée ou dans les 30 jours suivants. Avec comme seules exceptions prévues, un risque pour la santé de la mère et, pour une poignée, en cas de viol ou d’inceste. Une douzaine d’autres États devraient suivre avec une interdiction pure et simple, ou un délai légal réduit à six ou huit semaines. Au total, l’avortement devrait être interdit ou extrêmement limité dans plus de la moitié des 50 États américains.
Cette décision a également relancé les spéculations sur le sort d’autres droits acquis. La contraception, les relations sexuelles entre personnes de même sexe et le mariage homosexuel pourraient en effet être également menacés. Une crainte ravivée par l’argumentaire de Clarence Thomas, l’un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême. La nomination de trois juges ultra-conservateurs durant le mandat de Donald Trump a durablement fait basculer la majorité de cette juridiction qui en compte neuf.
Cette même institution a invalidé, jeudi dernier, une loi de l’État de New York sur le port d’armes, consacrant au passage le droit des citoyens américains à sortir armés de leur domicile. C’est un "jour sombre" ont réagi les défenseurs du contrôle des armes aux États-Unis, une "victoire" pour la National Rifle Association, principal lobby pro-armes du pays. Cette décision a été prise alors que le pays est encore marqué par une série de fusillades meurtrières dont l’une, le 24 mai, a fait 21 morts dans une école primaire à Uvalde, au Texas.
Alors que le pays attendait le verdict de la Cour suprême sur l’avortement, la commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021 a présenté mi-juin ses premières conclusions. Depuis près d'un an, un groupe d'élus du Congrès américain mène une enquête sur la responsabilité de l’ancien président dans l'assaut du Capitole. Cette enquête a notamment permis de dévoiler les nombreuses pressions exercées par Donald Trump sur son vice-président pour tenter de l'empêcher de certifier la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle. Près de six Américains sur 10 (58%) pensent que Donald Trump devrait être poursuivi pour son rôle dans l'attaque du 6 janvier, selon un sondage ABC News/Ipsos publié dimanche.
Les États-Unis basculent-ils vers une remise en cause de nombreux droits ?
Le pays est-il en proie à une dérive fondamentaliste ?
La législation adoptée sur le port d’arme est-elle vraiment fidèle à l’esprit du 2ème amendement de la constitution ?
Donald Trump peut-il être condamné pour son rôle dans l’assaut du Capitole ?
Invités :
- Nicole Bacharan, politologue et historienne-spécialiste des États-Unis
- Corentin Sellin, professeur d’histoire en classe préparatoire, spécialiste des États-Unis.
- Amy Green, enseignante-chercheur à Sciences Po Paris
spécialiste de la vie politique américaine et la politique étrangère
- Gallagher Fenwick, journaliste, Reporter
Présenté par : Axel de Tarlé