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Canicules et inquiétudes
C dans l'air- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
La France étouffe. Une canicule exceptionnelle par sa précocité comme son intensité s'abat depuis plusieurs jours sur le pays. Le pic de chaleur est attendu aujourd’hui, avec des températures montant jusqu’à 42°C. Météo-France a placé 11 départements en vigilance rouge et 58 autres en orange. En tout, pas moins de 70 départements restent en alerte, soit la quasi-totalité du territoire métropolitain. Si les journées sont chaudes, les nuits le sont également. Plusieurs records de chaleur nocturne ont même été battus la nuit dernière et au petit matin. C‘est notamment le cas à Belle-Île-en-Mer (23,5°C), à Noirmoutier (22,9°C) ou encore à Biarritz (22,1°C). Depuis les années 2000, les canicules de juin sont de plus en plus fréquentes, rappelle Météo France. Mais celle-ci dépasse par sa précocité celles de juin 2003, 2017 et 2019. Elle intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l’Hexagone une sécheresse des sols. Cela fait craindre pour les récoltes et crée des conditions propices aux incendies. Conséquences de cette chaleur accablante, les travailleurs limitent leur activité tandis que la surveillance des personnes sensibles est accrue. Les trains, eux, roulent moins vite, à cause de la dilatation des rails. Les climatiseurs ont repris du service et poussent la consommation électrique à la hausse. En raison de la faible disponibilité de son parc nucléaire, et face à cette demande croissante, la France est à court d’électricité et doit compter sur des importations. Face à cette situation, les municipalités tentent à leur échelle de s’adapter. Dans les Ehpads, on redouble d’efforts et de prévention afin que les personnes âgées ne souffrent trop des températures. Mais des solutions résident aussi dans l’urbanisme. Pour faire baisser la température, de plus en plus de communes misent sur la création d’îlots de fraicheur. L’idée est de végétaliser et d’ombrager les rues, places et bâtiments. Ces éléments qui constituent nos villes sont souvent entièrement construits à partir de matériaux minéraux comme la pierre, le béton et le goudron, qui absorbent et concentrent la chaleur. Or, la végétation permet, elle, de rafraîchir l'air grâce à un phénomène d'évapotranspiration. Un arbre peut en effet rejeter jusqu'à 450 litres d'eau par jour, soit l'équivalent de quatre climatiseurs tournant à plein régime. De quoi réduire de plusieurs degrés la température dans les rues autour de ces lieux végétalisés. Arbres plantés, tonnelles ou brumisateurs installés, parkings remplacés par des espaces végétaux, de nombreuses solutions existent. Cette canicule rappelle à tous l’urgence de lutter contre le changement climatique. Dans la jeunesse, ce combat largement partagé ne débouche pas nécessairement sur l’acte de vote. Certains choisissent l’action au quotidien, à travers l’organisation de manifestations ou d’événements. Le 3 juin dernier, une demi-finale du tournoi de Roland-Garros a ainsi été interrompue par l’irruption sur le court d’une manifestante pour le climat. Cette dernière, vêtue d’un tee-shirt blanc avec l’inscription "We have 1028 days left" ("Nous n’avons plus que 1028 jours"), s’est attachée au filet par le cou. Elle alertait sur le peu de temps qu’il nous reste d’après le Giec pour amorcer la bifurcation écologique. L’ONG Youth for Climate organise, elle, des opérations de sensibilisation au gaspillage énergétique et à la pollution lumineuse en éteignant les enseignes commerciales qui restent bien souvent allumées chaque nuit, en dépit de la loi. Une forme de radicalité assumée par ces collectifs, au regard du péril sur lequel ils alertent. Certaines organisations vont même jusqu’à emprunter la voie judiciaire et attaquent l’État pour inaction climatique. Ces épisodes caniculaires vont-ils se multiplier ? Comment adapter nos villes aux fortes chaleurs ? La jeunesse parviendra-t-elle à infléchir les politiques de lutte contre le changement climatique ? Invités : - Nicolas Chateauneuf, journaliste sciences et environnement - France television - Françoise Vimeux, climatologue - Directrice de recherche à l’IRD - Magali Reghezza, géographe – Membre du Haut Conseil pour le Climat - Nabil Wakim, journaliste - Le Monde et du podcast “Chaleur humaine”
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La France étouffe. Une canicule exceptionnelle par sa précocité comme son intensité s'abat depuis plusieurs jours sur le pays. Le pic de chaleur est attendu aujourd’hui, avec des températures montant jusqu’à 42°C. Météo-France a placé 11 départements en vigilance rouge et 58 autres en orange. En tout, pas moins de 70 départements restent en alerte, soit la quasi-totalité du territoire métropolitain.
Si les journées sont chaudes, les nuits le sont également. Plusieurs records de chaleur nocturne ont même été battus la nuit dernière et au petit matin. C‘est notamment le cas à Belle-Île-en-Mer (23,5°C), à Noirmoutier (22,9°C) ou encore à Biarritz (22,1°C).
Depuis les années 2000, les canicules de juin sont de plus en plus fréquentes, rappelle Météo France.
Mais celle-ci dépasse par sa précocité celles de juin 2003, 2017 et 2019. Elle intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l’Hexagone une sécheresse des sols. Cela fait craindre pour les récoltes et crée des conditions propices aux incendies.
Conséquences de cette chaleur accablante, les travailleurs limitent leur activité tandis que la surveillance des personnes sensibles est accrue. Les trains, eux, roulent moins vite, à cause de la dilatation des rails. Les climatiseurs ont repris du service et poussent la consommation électrique à la hausse. En raison de la faible disponibilité de son parc nucléaire, et face à cette demande croissante, la France est à court d’électricité et doit compter sur des importations.
Face à cette situation, les municipalités tentent à leur échelle de s’adapter. Dans les Ehpads, on redouble d’efforts et de prévention afin que les personnes âgées ne souffrent trop des températures. Mais des solutions résident aussi dans l’urbanisme. Pour faire baisser la température, de plus en plus de communes misent sur la création d’îlots de fraicheur. L’idée est de végétaliser et d’ombrager les rues, places et bâtiments. Ces éléments qui constituent nos villes sont souvent entièrement construits à partir de matériaux minéraux comme la pierre, le béton et le goudron, qui absorbent et concentrent la chaleur. Or, la végétation permet, elle, de rafraîchir l'air grâce à un phénomène d'évapotranspiration. Un arbre peut en effet rejeter jusqu'à 450 litres d'eau par jour, soit l'équivalent de quatre climatiseurs tournant à plein régime. De quoi réduire de plusieurs degrés la température dans les rues autour de ces lieux végétalisés.
Arbres plantés, tonnelles ou brumisateurs installés, parkings remplacés par des espaces végétaux, de nombreuses solutions existent.
Cette canicule rappelle à tous l’urgence de lutter contre le changement climatique. Dans la jeunesse, ce combat largement partagé ne débouche pas nécessairement sur l’acte de vote. Certains choisissent l’action au quotidien, à travers l’organisation de manifestations ou d’événements. Le 3 juin dernier, une demi-finale du tournoi de Roland-Garros a ainsi été interrompue par l’irruption sur le court d’une manifestante pour le climat. Cette dernière, vêtue d’un tee-shirt blanc avec l’inscription "We have 1028 days left" ("Nous n’avons plus que 1028 jours"), s’est attachée au filet par le cou. Elle alertait sur le peu de temps qu’il nous reste d’après le Giec pour amorcer la bifurcation écologique. L’ONG Youth for Climate organise, elle, des opérations de sensibilisation au gaspillage énergétique et à la pollution lumineuse en éteignant les enseignes commerciales qui restent bien souvent allumées chaque nuit, en dépit de la loi.
Une forme de radicalité assumée par ces collectifs, au regard du péril sur lequel ils alertent. Certaines organisations vont même jusqu’à emprunter la voie judiciaire et attaquent l’État pour inaction climatique.
Ces épisodes caniculaires vont-ils se multiplier ?
Comment adapter nos villes aux fortes chaleurs ?
La jeunesse parviendra-t-elle à infléchir les politiques de lutte contre le changement climatique ?
Invités :
- Nicolas Chateauneuf, journaliste sciences et environnement - France television
- Françoise Vimeux, climatologue - Directrice de recherche à l’IRD
- Magali Reghezza, géographe – Membre du Haut Conseil pour le Climat
- Nabil Wakim, journaliste - Le Monde et du podcast “Chaleur humaine”