Macron/ Mélenchon : la bataille économique
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En cette fin de campagne des législatives, la bataille entre la coalition présidentielle et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se poursuit sur les programmes économiques, en particulier les questions budgétaires, et électrise les débats. La Macronie n’a de cesse ces derniers jours de brandir le chiffon rouge de l’extrême gauche au pouvoir. Avec à Matignon Jean-Luc Mélenchon, le "Chavez gaulois", la France courrait irrémédiablement à la "faillite", entonnent en boucle les membres du gouvernement depuis dimanche. Le chef de l’État lui-même a exhorté mardi les Français, depuis le tarmac de l’aéroport d'Orly où il s'envolait pour la Roumanie et la Moldavie, à lui "donner une majorité solide"au nom de "l'intérêt supérieur de la Nation".
Dénonçant un "sketch à la Trump", le leader de la Nupes a répondu hier aux attaques du gouvernement contre la Nupes sur le volet économique, en lançant : "Le chaos, c’est lui". "On ne va pas se priver d’interpeller Emmanuel Macron sur son budget caché. Il nous reproche de vouloir trop dépenser mais lui s’est engagé auprès de l’Europe à ramener le déficit du pays à 3 %, ce qui représente 80 milliards d’euros" a-t-il expliqué. Qu’il nous dise comment il compte faire !" a également affirmé lundi Jean-Luc Mélenchon avant d’ajouter : "Moi, je réponds à leur place (…) Vous ne pourrez pas enlever une somme pareille, donc vous allez devoir augmenter les recettes. Donc, vous allez augmenter la TVA".
"Je veux démentir avec la plus grande fermeté (…) ce délire de nos adversaires. Nous n’avons aucune intention d’augmenter les taux de TVA", a une nouvelle fois réagi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Depuis plusieurs jours le gouvernement affirme qu’il n’y a pas de programme caché, ni de non-dit. Et que si l’objectif est bien de réduire les déficits à 3 % d’ici 2027, ce sera sans augmentation de la TVA. Le programme d'Emmanuel Macron prévoirait au contraire de nouvelles baisses d'impôt de l’ordre de 15 milliards sur le quinquennat et ces réductions des prélèvements seraient essentiellement financées par des économies. Mais sans guère d’explications étayées alors que l’inflation est au plus haut et que la croissance économique ralentit.
Un contexte économique sombre qui a poussé la Banque centrale européenne à tenir ce mercredi une réunion exceptionnelle, une semaine après avoir annoncé son intention d'entamer en juillet une hausse de ses taux directeurs pour combattre l'inflation. Car ce changement de cap majeur dans la politique monétaire s'accompagne d'un risque : celui d'une fragmentation sur le marché de la dette souveraine en zone euro, qui ferait que les États européens emprunteraient à des niveaux très divergents, et que ceux jugés plus fragiles seraient pénalisés. La réaction sur le marché a d’ailleurs a été immédiate : les taux d'intérêt des emprunts d’États continuent de flamber, le rendement français à 10 ans dépassant les 2 %, un niveau plus vu depuis 2014, celui de l’Italie a grimpé à 4 %.
Après des années marquées par des taux d'intérêt négatifs, cette situation vient rappeler que la dette publique française qui s’établit désormais à 2813,1 milliards d'euros a à nouveau un coût et ce alors que l’inflation grève fortement le budget des Français.
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Christophe Barbier, éditorialiste politique, conseiller de la rédaction - "Franc-Tireur"
- Sophie Fay, journaliste au service Économie - L’Obs, chroniqueuse - "France Inter"
- Fanny Guinochet, éditorialiste - "France Info" et " La Tribune", spécialiste des questions économiques et sociales
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé