Armes, avortement, wokisme : Trump en France embuscade
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"Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?" a lancé le président des États-Unis Joe Biden mercredi, au lendemain d’une nouvelle fusillade meurtrière dans le pays. Mardi, un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire à Uvalde, au Texas, tuant 19 enfants et deux enseignantes. Le jeune Américain s'était tout récemment acheté deux fusils d'assaut et 375 cartouches, juste après son 18e anniversaire. Cette nouvelle attaque sanglante relance l’éternel débat sur la prolifération des armes à feu aux États-Unis.
Alors que l'opinion publique américaine semble aujourd’hui favorable à leur régulation, notamment via le contrôle des antécédents judiciaires des acheteurs, l'administration Biden, tout comme celle de Barack Obama avant elle, semble incapable de réformer. L’adoption par le Congrès d’une loi nationale ambitieuse sur la question semble presque impossible notamment en raison de l'opposition de la très puissante National Rifle Association (NRA). Ce lobby pro-armes a pour cheval de bataille la défense du deuxième amendement de la Constitution américaine, qui protège le droit des citoyens à posséder des armes. La NRA, qui s'est dédouanée au lendemain du carnage de toute responsabilité, en dénonçant "l'acte d'un criminel isolé et dérangé", se prépare d’ailleurs à accueillir ses membres lors d'une convention annuelle qui débute aujourd’hui au Texas, à quelques heures d’Uvalde. L’ancien président Donald Trump, a d’ores et déjà annoncé sa présence à cette grand-messe.
L’ancien locataire de la Maison Blanche a affirmé que les États-Unis avaient "besoin de vraies solutions et de vrai leadership en cette période, pas de politiciens et de considérations partisanes". Il a ainsi indiqué qu’il respectera son "engagement de longue date de (s)’exprimer à la convention de la NRA au Texas", promettant "un discours important au peuple américain". L’occasion pour lui de faire son retour au premier plan de la vie politique ? Son camp idéologique est en tout cas très puissant dans le pays et il compte de nombreux soutiens de poids, comme l’actuel gouverneur de Floride Ron DeSantis.
La régulation des armes à feu n’est pas le débat de société sur lequel compte peser ce camp ultra conservateur. Depuis le passage de Donald Trump à la Maison Blanche, la Cour suprême est en effet dominée par six juges conservateurs sur neuf. Un tournant majeur qui permet aujourd’hui de s’attaquer à des acquis historiques de la société américaine. La plus haute juridiction des États-Unis a ainsi confirmé il y a trois semaines l'authenticité d'un document interne révélé par le site Politico augurant de la fin du droit constitutionnel à avorter. Les manifestations se multiplient depuis face à ce qui serait un retour historique de cinquante ans en arrière.
Bien que soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique Roe versus Wade de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse. En cas de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit, 26 États conservateurs, pourraient décider d’interdire l'avortement purement et simplement. Certains y sont prêts. L’Oklahoma a en effet signé hier une loi stipulant que les femmes ne pourront plus avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Cette décision est la plus restrictive en matière d’avortement dans le pays.
Le lobby pro-armes est-il trop puissant aux États-Unis ? Donald Trump va-t-il faire son retour sur le devant de la scène politique américaine ? Le droit à l’avortement vit-il ses derniers jours aux États-Unis ?
Invités :
- François Clemenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Corentin Sellin, historien, spécialiste des États-Unis et chroniqueur - Les Jours
- Charlotte Recoquillon, chercheuse rattachée à l’Institut français de géopolitique spécialiste des États-Unis
- Tamara Boussac, historienne-Spécialiste de la vie politique des États-Unis.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé