Le Pen monte, Macron sonne l'alerte
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À quatre jours du premier tour de l'élection présidentielle, l'inquiétude monte dans la macronie alors que selon les sondages, l’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen se réduit encore. La candidate d’extrême droite, au ton toujours plus policé, réalise depuis plusieurs semaines une lente mais régulière remontée dans les enquêtes d'opinion. Elle est désormais créditée de 23 % d’intentions de vote du premier tour contre 28 % pour le président sortant, selon le sondage Elabe publié mardi soir. Une enquête Kantar-Epoka, également publiée hier, place la candidate du RN de la même manière à 23 %, juste derrière le président-candidat à 25 %, soit pour lui une chute de quatre points en deux semaines. Enfin une autre d’Ipsos place Emmanuel Macron à 27 % et Marine Le Pen à 20,5 % au premier tour.
Emmanuel Macron a bénéficié pendant un temps avec la guerre en Ukraine de l'"effet drapeau" lui faisant gagner de 5 à 6 points dans les sondages, à plus de 30 % il y a trois semaines. Mais ces derniers jours, les intentions de vote en sa faveur s'érodent et sa campagne tardive n'a toujours pas de "dynamique" selon les instituts. Alors dans le camp de la macronie on prend désormais au sérieux une possible victoire de Le Pen et après avoir longtemps réservé les attaques à Valérie Pécresse, on cible désormais la candidate du RN en rappelant son pedigree d’extrême droite et sa proximité avec Vladimir Poutine.
En campagne dans le Finistère, Emmanuel Macron a appelé mardi les Français à être "indéfectiblement européens" et a dénoncé "les projets néfastes et mortifères" des candidats à l’Elysée qui veulent "tourner le dos à l’Europe". Si à la différence de 2017, Marine Le Pen dit ne plus vouloir sortir de l’Union européenne, ni de l’euro, elle veut toujours la primauté du droit français sur le droit européen, ce qui équivaut pour certains juristes à un "Frexit" de fait. Le président candidat a également lancé à la presse : "Ce n’est pas chez moi qu’il faut chercher de la complaisance avec M. Poutine, ce n’est pas chez moi qu’il faut chercher des financements du côté de la Russie. C’est chez d’autres candidats." Une allusion au fait que la dirigeante d’extrême droite a été reçue par le chef du Kremlin en 2017 et que son parti continue de rembourser un prêt d’environ 9 millions d’euros à un créancier russe, contracté en 2014.
Les Français "ne croient plus au loup-garou", a estimé de son côté ce mercredi sur Europe 1 Marine Le Pen persuadée que la diabolisation du Rassemblement national (RN) par ses concurrents ne fonctionne plus. Souhaitant éviter tout faux pas, la candidate d’extrême droite a annulé plusieurs évènements cette semaine dont un déplacement ce mercredi en Île-de-France, et se prépare pour son dernier grand meeting en terrain conquis, jeudi à Perpignan.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il consolide sa place de troisième homme avec des intentions de vote comprises entre 15 et 17 % selon les sondages. En progression depuis plusieurs semaines, le candidat de l’Union populaire pense plus que jamais pouvoir s’immiscer entre ce duo annoncé comme il l’a montré dans les médias et mardi soir lors d’un meeting à Lille relayé dans onze villes grâce à des hologrammes. "Le duel Macron-Le Pen n’aura pas lieu. J’ai une sérieuse probabilité d’être au second tour. M. Macron ferait bien de se demander s’il est certain qu’il sera au second tour !", a-t-il lancé, sur l’antenne de Sud Radio.
Alors dans ces trois derniers jours de campagne, les candidats jettent leurs dernières forces cherchant à convaincre les électeurs encore indécis, notamment les jeunes et les primo-votants chez qui la participation était particulièrement faible en 2017. Et ce d’autant plus qu’une abstention record - environ 30 % selon certains sondages - plane sur la présidentielle alors que près d’un Français sur deux (49 %) estiment que cette campagne n’a pas assez abordé les sujets qui concernent leur quotidien (pouvoir d’achat, logement, santé et déserts médicaux…)
Invités :
- Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction - Le Figaro
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Nathalie Mauret, journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra
- Brice Teinturier, directeur général délégué - Institut de sondages Ipsos
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé