Massacre de Boutcha : Poutine va-t-il payer ?
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Des civils exécutés d’une balle dans la nuque, parfois les mains liées dans le dos, gisant dans les rues, dans leurs voitures ou devant chez eux. Des corps calcinés après avoir été criblés de balles, des fosses communes débordant de cadavres. Les images de carnage et de dévastation de Boutcha en périphérie de Kiev ont fait le tour du monde depuis samedi et révulsé les Occidentaux, comme le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui a parlé d'un "coup de poing à l'estomac". Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit dimanche "profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha", et le bureau des droits de l'Homme des Nations unis a évoqué de "possibles crimes de guerre".
Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont pour l’instant été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.
Accusant l'armée russe d'avoir commis un "génocide" dans les villes ukrainiennes qu'elle a occupées près de Kiev, le président ukrainien Volodimir Zelensky a assuré que "tous ceux qui sont responsables de ces crimes devront rendre des comptes devant la justice, y compris ceux qui ont donné les ordres". L'Union européenne et plusieurs de ses Etats membres ont également accusé l'armée russe de s'être rendue coupable de "nouvelles atrocités" et souhaitaient que la Cour internationale de Justice (CIJ) de l'ONU se saisisse de tous les cas de crimes de guerre présumés. A la demande de la France et de l’Allemagne, les Européens sont aussi en train de discuter d'un alourdissement des sanctions contre Moscou.
De son côté, le ministère russe de la Défense a nié tout massacre dans la ville ukrainienne de Boutcha et a accusé les autorités ukrainiennes de se livrer à une "provocation" en diffusant des images de corps de civils.
Alors que s’est-il passé à Boutcha ? Comment prouver des crimes de guerre ? Les images ne suffisent pas, il faut collecter des preuves. La Cour pénale internationale a ouvert une enquête dans ce sens dès le mois de mars et en Ukraine, le travail de collecte a déjà commencé malgré les difficultés liées à la guerre. Car si l’armée russe s'est retirée rapidement du nord, elle se replie vers l’est et le sud du pays, et elle continue à bombarder.
Quelle est la situation en Ukraine ? Pourquoi l’armée russe s’est-elle retirée du nord du pays ? Quel rôle jouent les services secrets occidentaux dans ce conflit ? Enfin, alors que la guerre a révélé l'efficacité des services de renseignements américains, la France est aujourd'hui pointée du doigt pour sa mauvaise analyse des intentions de Vladimir Poutine. Et le général Éric Vidaud, directeur du renseignement militaire, a été remercié le 31 mars dernier. Le renseignement français a-t-il failli ?
Invités :
- Pascal Boniface, directeur de l’IRIS , Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Alain Bauer, professeur de criminologie et auteur de "La guerre qui revient" - CNAM
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, professeur de stratégie à Sciences Po
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé