1er tour : tout est encore possible ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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La campagne présidentielle entre dans la dernière ligne droite. Pour les candidats, c’est la dernière chance de convaincre les citoyens de se rendre aux urnes et d’essayer de contrer l’abstention. Vrai danger de l’élection, elle atteint, dans les derniers sondages, le niveau record de 30 %. Alors à moins de quinze jours du premier tour, les prétendants à l’Élysée tentent de réveiller leur base et jettent leurs dernières forces dans l’arène, à la fois tribuns de meetings, candidats de terrain ou dans les médias.
Ainsi ce week-end était très politique avec quatre meetings - Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Fabien Roussel à Toulouse, Yannick Jadot au Zénith de Paris et Éric Zemmour au Trocadéro. Un dernier grand raout pour le candidat d’extrême droite marqué une nouvelle fois par la polémique. Après le salut hitlérien d'un participant de son meeting à Toulon et des violences dans la foule à Villepinte, ce sont cette fois des "Macron assassin" qui ont retenti dans la foule et que le leader du parti Reconquête ! n’a pas désavoué. "Il n’a pas entendu ces propos" affirme-t-il mais l’affaire suscite un tollé dans la classe politique.
Depuis la Guadeloupe, Marine Le Pen avait, elle, choisi de s’exprimer dans les médias. Mais le déplacement aux Antilles de la candidate d’extrême droite ne s’est pas déroulé comme prévu. Des manifestants ont perturbé samedi soir aux cris de "Le Pen dehors !" ou "Le Pen raciste !" la visite, contraignant l'ex-présidente du RN à interrompre l'enregistrement d'une interview et à être exfiltrée. Invité de Dimanche en politique France 3, le président de la République s’est dit "choqué" et a déploré une scène "inacceptable". Emmanuel Macron est également revenu sur la polémique autour des contrats passés avec des cabinets externes et l’affaire dite McKinsey, du nom de ce cabinet de conseil dont les services ont été particulièrement utilisés par ses ministères. "On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux". "Aucun contrat n’est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics. Que quiconque ait la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal" a lancé le chef de l’État.
Le Sénat a révélé le 17 mars que les contrats de l'Etat avec ces cabinets avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, atteignant un record de plus d'un milliard d'euros en 2021. Les sénateurs ont par ailleurs saisi vendredi la justice pour "suspicion de faux témoignage" contre un dirigeant de McKinsey qui a affirmé lors d’une audition que son cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés en France. Le sujet est politiquement sensible pour l'exécutif, accusé depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron de multiplier les contrats avec ces groupes privés de conseil qui sont intervenus "sur la plupart des grandes réformes du quinquennat" d’après les sénateurs. McKinsey est ainsi intervenu pour "éclairer les évolutions du métier d'enseignant" et réaliser une étude sur leur rémunération au mérite (pour un montant total de 496 800 euros), sur la réforme du mode de calcul des aides personnalisées au logement (3,88 millions d'euros) ou encore dans le cadre de la campagne vaccinale contre le Covid-19 (12,33 millions).
Toujours en tête des intentions de vote (28 %) devant Marine Le Pen (17,5 %), Emmanuel Macron enregistre cependant une baisse notable (-2,5 points en 3 semaines) et dans les rangs d’En Marche la sérénité d’il y a quinze jours est passée. D’autant que les instituts rappellent que l’abstention, qui s’annonce élevée, peut faire mentir tous les sondages d’aujourd’hui. Alors chez les militants LREM des voix s’élèvent contre le risque de démobilisation et poussent le chef de l’État à faire campagne sur le terrain. En déplacement aujourd’hui à Dijon, Emmanuel Macron s’est lui dit "ouvert au combat" avec ses concurrents.
Invités :
- Roland Cayrol, politologue et directeur du Centre d’études et d’analyse (CETAN)
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique - Les Echos
- Astrid De Villaines, cheffe du service politique - Huffington Post
- Bernard Sananès, politologue – Président de l’Institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé