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Kiev attaquée, jusqu'où ira Poutine ?
C dans l'air- 1 h 5 min
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En Ukraine, la guerre se poursuit. Depuis quelques heures, la Russie intensifie ses tirs de missiles sur le pays et notamment sur Kiev. Plusieurs quartiers de la capitale sont visés. Ce midi, des combats étaient en cours à une dizaine de kilomètres à l'est et au nord de la capitale. Il y a des tirs de tanks et d'artillerie. Des ponts ont été détruits pour tenter de stopper l'avancée des troupes russes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la mort d’au moins 137 de ses concitoyens, au lendemain du début de l’invasion du pays par la Russie. À Kiev, les rues sont désertes. Les habitants paniqués continuent de se terrer dans le métro, font des réserves de nourriture ou cherchent d'autres endroits où se cacher. La capitale se prépare à vivre des heures sombres. Selon l’ONU, environ 100 000 personnes avaient déjà fui leur domicile hier et pourraient être déplacées à l'intérieur de l'Ukraine. Plusieurs milliers d'autres ont quitté le pays. Les voisins membres de l'Union européenne, comme la Pologne, s'organisent pour aider les réfugiés. Sur cette question, l'Europe parle, pour le moment, d'une même voix. L'organisation est "pleinement préparée" à les accueillir et ils sont "les bienvenus", a ainsi déclaré hier Ursula von der Leyen. Le président français a, lui, annoncé que la France "prendra sa part". Pour l’heure, les soldats de l'armée ukrainienne se déploient pour être prêts à défendre, s'il le faut, les abords du quartier présidentiel. La sécurité du président, qui a décidé de rester à Kiev, est menacée selon Paris. Car Moscou assure que son objectif est de "libérer les Ukrainiens de l'oppression", laissant entendre que la Russie pourrait renverser le pouvoir en place. Ce dernier redoute que Kiev tombe ces prochaines heures, peut-être ces prochains jours et que ce ne soit qu'une question de temps. Face à cette situation, le président ukrainien a taclé l'indécision des responsables politiques qui, selon lui, ne réagissent pas assez vite. Il déplore que l’Ukraine soit seule. En réaction, il a donc invité les Européens ayant une expérience du combat à se rendre en Ukraine pour combattre l'armée russe, reprochant à leurs dirigeants une réponse trop "lente" face à l'invasion de Moscou. "Vous pouvez venir dans notre pays pour défendre l'Europe", a-t-il déclaré. L'ancienne star de la télé de 44 ans, novice en politique jusqu'à son élection comme président de l'Ukraine en 2019, n’a longtemps été vu que comme un humoriste devenu chef d’Etat par accident. La crise puis la guerre avec Moscou l'ont fait émerger sous un jour nouveau, faisant notamment apparaître son sang-froid. Un parcours atypique pour Volodymyr Zelensky, passé des scènes de théâtres aux scènes de guerre. S’il critique les dirigeants occidentaux, c’est que les sanctions qu’ils infligent à la Russie ne sont, selon lui, pas assez fortes. Ce dont ces derniers se défendent. "Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent", a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. "Je ne suis pas sûre que le président Poutine a pris la mesure de l’ampleur des sanctions décidées. Il s’agit d’asphyxier le fonctionnement de la Russie", a pour sa part affirmé Jean-Yves Le Drian ce matin. Concrètement, l’Union européenne va notamment limiter drastiquement l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens. Les États-Unis et l’Europe ont donc décidé d’interdire à la Russie de lever de nouvelles dettes quelle que soit la devise, sur leurs marchés. L’idée est d’asphyxier financièrement la Russie et la priver durablement de ressources étrangères. Les élites russes doivent aussi être touchées. Des personnalités réputées proches de Vladimir Poutine verront leurs avoirs gelés et seront interdits de territoire. Si Volodymyr Zelensky n’est pas satisfait, c’est qu’il avait réclamé de bloquer l’accès de la Russie au système de messagerie bancaire Swift pour l’isoler financièrement du reste du monde, à l’instar de l’Iran fin 2019. Actuellement, quelque 300 banques et institutions russes utilisent ce système pour leurs transferts de fonds interbancaires. Ni les États-Unis, ni l’Union européenne n’ont poussé pour le moment ce levier qui serait le plus pénalisant. En franchissant cette ligne, plusieurs États dont l’Allemagne craignent que la Russie coupe brutalement les approvisionnements en gaz. Or, l’Allemagne est dépendante à 60 % du gaz russe. Quelle est la situation en Ukraine ? Le président Volodymyr Zelensky a-t-il les épaules pour affronter une telle crise ? Les sanctions occidentales sont-elles suffisantes pour avoir un impact sur l’action de la Russie ? Invités : - Françoi0s Clémenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche - Général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre et professeur de stratégie à Sciences Po - Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie - IFRI - Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
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En Ukraine, la guerre se poursuit. Depuis quelques heures, la Russie intensifie ses tirs de missiles sur le pays et notamment sur Kiev. Plusieurs quartiers de la capitale sont visés. Ce midi, des combats étaient en cours à une dizaine de kilomètres à l'est et au nord de la capitale. Il y a des tirs de tanks et d'artillerie. Des ponts ont été détruits pour tenter de stopper l'avancée des troupes russes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la mort d’au moins 137 de ses concitoyens, au lendemain du début de l’invasion du pays par la Russie.
À Kiev, les rues sont désertes. Les habitants paniqués continuent de se terrer dans le métro, font des réserves de nourriture ou cherchent d'autres endroits où se cacher. La capitale se prépare à vivre des heures sombres. Selon l’ONU, environ 100 000 personnes avaient déjà fui leur domicile hier et pourraient être déplacées à l'intérieur de l'Ukraine. Plusieurs milliers d'autres ont quitté le pays. Les voisins membres de l'Union européenne, comme la Pologne, s'organisent pour aider les réfugiés. Sur cette question, l'Europe parle, pour le moment, d'une même voix. L'organisation est "pleinement préparée" à les accueillir et ils sont "les bienvenus", a ainsi déclaré hier Ursula von der Leyen. Le président français a, lui, annoncé que la France "prendra sa part".
Pour l’heure, les soldats de l'armée ukrainienne se déploient pour être prêts à défendre, s'il le faut, les abords du quartier présidentiel. La sécurité du président, qui a décidé de rester à Kiev, est menacée selon Paris. Car Moscou assure que son objectif est de "libérer les Ukrainiens de l'oppression", laissant entendre que la Russie pourrait renverser le pouvoir en place. Ce dernier redoute que Kiev tombe ces prochaines heures, peut-être ces prochains jours et que ce ne soit qu'une question de temps.
Face à cette situation, le président ukrainien a taclé l'indécision des responsables politiques qui, selon lui, ne réagissent pas assez vite. Il déplore que l’Ukraine soit seule. En réaction, il a donc invité les Européens ayant une expérience du combat à se rendre en Ukraine pour combattre l'armée russe, reprochant à leurs dirigeants une réponse trop "lente" face à l'invasion de Moscou. "Vous pouvez venir dans notre pays pour défendre l'Europe", a-t-il déclaré.
L'ancienne star de la télé de 44 ans, novice en politique jusqu'à son élection comme président de l'Ukraine en 2019, n’a longtemps été vu que comme un humoriste devenu chef d’Etat par accident. La crise puis la guerre avec Moscou l'ont fait émerger sous un jour nouveau, faisant notamment apparaître son sang-froid. Un parcours atypique pour Volodymyr Zelensky, passé des scènes de théâtres aux scènes de guerre.
S’il critique les dirigeants occidentaux, c’est que les sanctions qu’ils infligent à la Russie ne sont, selon lui, pas assez fortes. Ce dont ces derniers se défendent. "Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent", a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. "Je ne suis pas sûre que le président Poutine a pris la mesure de l’ampleur des sanctions décidées. Il s’agit d’asphyxier le fonctionnement de la Russie", a pour sa part affirmé Jean-Yves Le Drian ce matin.
Concrètement, l’Union européenne va notamment limiter drastiquement l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens. Les États-Unis et l’Europe ont donc décidé d’interdire à la Russie de lever de nouvelles dettes quelle que soit la devise, sur leurs marchés. L’idée est d’asphyxier financièrement la Russie et la priver durablement de ressources étrangères. Les élites russes doivent aussi être touchées. Des personnalités réputées proches de Vladimir Poutine verront leurs avoirs gelés et seront interdits de territoire.
Si Volodymyr Zelensky n’est pas satisfait, c’est qu’il avait réclamé de bloquer l’accès de la Russie au système de messagerie bancaire Swift pour l’isoler financièrement du reste du monde, à l’instar de l’Iran fin 2019. Actuellement, quelque 300 banques et institutions russes utilisent ce système pour leurs transferts de fonds interbancaires. Ni les États-Unis, ni l’Union européenne n’ont poussé pour le moment ce levier qui serait le plus pénalisant. En franchissant cette ligne, plusieurs États dont l’Allemagne craignent que la Russie coupe brutalement les approvisionnements en gaz. Or, l’Allemagne est dépendante à 60 % du gaz russe.
Quelle est la situation en Ukraine ?
Le président Volodymyr Zelensky a-t-il les épaules pour affronter une telle crise ?
Les sanctions occidentales sont-elles suffisantes pour avoir un impact sur l’action de la Russie ?
Invités :
- Françoi0s Clémenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre et professeur de stratégie à Sciences Po
- Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie - IFRI
- Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé