Présidentielle : la bal des ralliements
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C’est un soutien qui suscite bien des remous à gauche. Ségolène Royal a estimé mercredi "qu’aujourd’hui, il est évident que le vote utile à gauche, c’est le vote Mélenchon". Il est "le plus solide" et "fait la meilleure campagne" a affirmé l’ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 qui conseille également à Anne Hidalgo de… se retirer. "Il faut qu’elle prenne ses responsabilités, à sa place, j’arrêterais, dans une dynamique de rassemblement", a asséné l’ancienne ministre.
Ces déclarations n'ont pas manqué de faire réagir les socialistes et en premier lieu la principale intéressée. "C'est forcément choquant quand quelqu'un de votre famille politique, dans un moment comme celui-ci, n'est pas un soutien. Je le dis : on a besoin de Ségolène Royal, parce qu'elle a une expérience, elle a été souvent ministre dans des portefeuilles importants, donc c'est dommage", a affirmé Anne Hidalgo jeudi. Le même jour, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a également vivement réagi : "Je ne sais pas si c'est la bonne boussole, Ségolène Royal. Il y a quelques jours elle disait qu'elle pourrait soutenir Valérie Pécresse, il y a cinq ans elle a soutenu dès le premier tour Emmanuel Macron, il y a trois ans elle voulait conduire une liste aux Européennes avec Yannick Jadot", a-t-il souligné.
En revanche, la réaction de Jean-Luc Mélenchon a été plus positive. "Je remercie Ségolène Royal pour ses mots de rassemblement à l'égard de ma candidature", a réagi le candidat de la France Insoumise. "Son mérite est d'autant plus respectable, car je sais que son soutien n'est pas un ralliement. Je lui en suis donc très reconnaissant".
Dans le dernier baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour Les Échos, le député des Bouches-du-Rhône grimpe pour la première fois à 11 % d'intentions de vote. S’il reste encore loin de ses rivaux de droite (Valérie Pécresse) et d'extrême droite (Marine Le Pen et Éric Zemmour) qui sont donnés autour de 15 % et surtout d'Emmanuel Macron estimé vers 25 % au 1er tour, Jean-Luc Mélenchon creuse ainsi l'écart avec les autres candidatures de gauche, qui restent à des niveaux très faibles : l'écologiste Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel sont à 5 % tandis que la socialiste Anne Hidalgo et l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira restent bloquées à 3 % d'intentions de vote. Une situation qui pousse certains électeurs de gauche à envisager un "vote utile" dès le premier tour, soit pour Emmanuel Macron, soit pour le candidat de la France Insoumise.
Une question des soutiens et ralliements qui agitent également cette semaine les rangs de l’extrême droite où la tension monte. L'ancien porte-parole de la campagne de Marine Le Pen, Nicolas Bay, a ainsi annoncé mercredi rejoindre l'équipe de l'ex-polémiste Éric Zemmour pour l'élection présidentielle et a été nommé dans la foulée numéro 2 du parti aux côtés de Guillaume Peltier. C'est le dixième ralliement venu du RN pour Éric Zemmour mais ce dernier prend une dimension judiciaire. Le député européen qui a été suspendu mardi du Rassemblement national, accusé d’espionnage pour avoir transmis "depuis des mois des éléments stratégiques et confidentiels" au concurrent direct, a annoncé qu’il allait porter plainte pour diffamation.
La guerre des clans semble loin d’être terminée alors que la course aux parrainages va entrer dans sa dernière ligne droite. Les candidats ont en effet jusqu’au 4 mars prochain pour les obtenir. Or si Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et quelques autres ont d'ores et déjà recueilli les 500 signatures d'élus nécessaires pour se présenter à la présidentielle, ce n'est pas le cas des candidats du Rassemblement national (139 parrainages), de Reconquête ! (149) et de La France insoumise (224). Alors pour éviter que des candidats qui atteignent 10 % d’intentions de vote ne puissent pas se présenter, le parti centriste a décidé de constituer une réserve de 200 à 300 élus capables d'accorder leur parrainage aux représentants situés aux extrêmes de l'échiquier politique. Car il faut "combattre les extrêmes par l'élection, pas par la sélection", a expliqué Patrick Mignola, le patron des députés MoDem.
Invités :
- Roland Cayrol, politologue - Directeur du Centre d’études et d’analyse (CETAN)
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Jérôme Fourquet, directeur département Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de "La France sous nos yeux"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé