Pécresse : un meeting et des doutes
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C’était une journée importante pour la candidate des Républicains (LR) à l'élection présidentielle. Mise sous pression après une semaine marquée par une série de défections et de critiques dans son propre camp, Valérie Pécresse, dont la candidature marque le pas dans les sondages, souhaitait se relancer avec son premier grand meeting de campagne organisé au Zénith de Paris, ce dimanche 13 février. Alors à moins de deux mois du scrutin, l'heure était hier au rassemblement et tous les ténors de droite avaient fait le déplacement pour l’écouter.
Pendant plus d’une heure, dans une salle du Zénith de Paris pleine, la présidente de la Région Île-de-France a abordé tous les aspects de son programme : "nation éducative", défense du nucléaire, hausse de 10 % des salaires... "Je veux la France en ordre car je veux la France de la concorde", a lancé la candidate LR qui a multiplié les formules pour marteler son projet résumé dans l’expression "nouvelle France" et décliné en trois verbes "Protéger, reconstruire, réinventer". Coincée dans un espace politique étroit, entre le centre droit d’Emmanuel Macron et l’extrême droite d’Éric Zemmour et Marine Le Pen, la candidate LR a également appuyé sur les marqueurs de la droite traditionnelle (le travail, la famille, l’ordre, le libéralisme économique) mais a aussi donné des gages à la France la plus à droite de son électorat. Et un passage a surtout retenu l’attention : "Dans dix ans, serons-nous encore la septième puissance du monde ? Serons-nous encore une nation souveraine ou un auxiliaire des Etats-Unis, un comptoir de la Chine ? Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée ? Face à ces questions vitales, pas de fatalité. Ni au grand remplacement ni au grand déclassement. Je vous appelle au sursaut". La candidate LR fait ici référence à la théorie xénophobe de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus citée régulièrement par Eric Zemmour.
La droite a franchi "un Rubicon de plus" a réagi la candidate socialiste Anne Hidalgo pour qui cette référence est le signe d’une course éperdue derrière l’extrême droite et "un tournant extrêmement grave pour le débat politique". "Le grand remplacement de la droite par l’extrême droite, voilà ce qui est apparu ce week-end. Trois candidatures pour une même haine", a critiqué également la députée de La France insoumise Clémentine Autain, quand la candidate Christiane Taubira a, elle, jugé que "le bloc d’extrême droite comprend désormais trois candidats. Il est aux portes du pouvoir".
Invitée de RTL ce lundi, Valérie Pécresse a de son côté assuré qu’en reprenant ce terme elle avait voulu dire : "Je ne me résigne pas justement aux théories d’Éric Zemmour et aux théories de l’extrême droite, parce que je sais qu’une autre voie est possible". Et de rappeler : "C’est une phrase que j’ai prononcée dix fois dans la primaire, et tous les commentateurs qui la reprennent ont des mémoires de bigorneau". Peu à l’aise à l’oral durant ce discours qui a duré plus d’une heure, la candidate a également reconnu ce matin qu’elle était "plus à l’aise dans le dialogue direct avec les Français".
Mais celle qui voulait cimenter sa famille politique autour de sa candidature et "fendre l’armure" voit également aujourd’hui sa prestation critiquée dans son camp. Alors que retenir de ce meeting ? Aura-t-il une influence sur les sondages ? Après le ralliement d’Éric Woerth à Emmanuel Macron, puis ceux de la maire de Calais Natacha Bouchart et de l’ancienne secrétaire d’État Nora Berra, la candidate LR pourrait-elle connaître d’autres défections ? Une question que se pose également l’état-major de Marine Le Pen après l’officialisation dimanche par Stéphane Ravier, unique sénateur RN, de son ralliement à Éric Zemmour, comme Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Damien Rieu avant lui.
Invités :
- Dominique Reynié, directeur général de Fondapol
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique - Paris Match
- Raphaëlle Bacqué, grand reporter - Le Monde
- Bernard Sananès, politologue – Président de l’institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé