Convoi de la liberté : les nouveaux Gilets Jaunes ?
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Ce sont des mouvements de colère qui sont suivis de près par l’exécutif. A moins de deux mois de l’élection présidentielle, des protestataires anti-passe vaccinal et vie trop chère ont pris la route depuis hier en voiture ou en camping-car pour se faire entendre. Selon le groupe "Convoi de la liberté" sur Facebook ils seraient plus de 340.000 à soutenir cette initiative avec des cortèges venus de toute la France. Premier gros rendez-vous à Paris, ce soir, pour participer à la manifestation anti-passe vaccinal de ce samedi. Puis direction Bruxelles, en Belgique, pour un rassemblement européen lundi prochain. Objectif : reproduire le blocage géant instauré par des centaines de routiers canadiens dans le centre-ville d'Ottawa depuis maintenant quatorze jours.
Pour éviter un tel scénario dans la capitale, la préfecture de police a interdit le rassemblement, mais qu’importe, les convois venus de toute la France roulent vers Paris où 7 200 policiers et gendarmes vont être déployés ces trois prochains jours. Un dispositif de sécurité exceptionnel à la hauteur de la crainte qu’ils inspirent à l’exécutif. Car si une note des Renseignements généraux décrit pour l'instant un mouvement loin d'être structuré, il n’est pas sans rappeler celui des gilets jaunes débuté lui aussi par un appel sur les réseaux sociaux dans un contexte de hausse des prix des carburants et de colère sociale.
Alors en pleine campagne, le ministre de l’Intérieur a d'ores et déjà annoncé que "la réponse de l'Etat sera extrêmement ferme" et a averti : "si les gens veulent manifester normalement, ils pourront le faire. S’ils veulent bloquer la circulation, on interviendra. Ce n’est pas la chienlit la République Française" a lancé Gérald Darmanin. De son côté, Gabriel Attal a évoqué ce vendredi matin "une lassitude très forte chez beaucoup de Français face à une épidémie qui dure depuis deux ans", avant de dénoncer "une instrumentalisation d’une fatigue, d’une lassitude, chez ces Français". Instrumentalisation qui, selon lui, serait entreprise par des responsables politiques et notamment par Nicolas Dupont-Aignan. La veille, Marine Le Pen qui s’était défendue déjà de toute récupération, s'était adressée "à ceux qui sont scandalisés par le passe vaccinal, ceux qui sont scandalisés par la hausse terrible du carburant" pour leur dire "qu'il faut voter plutôt que bloquer". De son côté Jean-Luc Mélenchon a affirmé hier soir qu’il pourrait "soutenir" les "convois de la liberté", décelant des convergences avec ses propres combats contre le passe vaccinal et pour le pouvoir d'achat.
Parallèlement, alors que l’inflation ne fléchit pas, les salariés sont de plus en plus nombreux à réclamer des hausses de salaire et dans certaines entreprises, les discussions virent au conflit. Ces dernières semaines les grèves se multiplient dans des grands groupes qui affichent d’importants bénéfices. C’est le cas notamment dans les ateliers Louis Vuitton. La CGT et la CFDT avaient appelé les salariés du maroquinier de luxe à cesser le travail hier pour protester contre un nouvel accord sur le temps de travail, qui vise à réduire les heures supplémentaires, et demander une revalorisation des salaires jugés trop bas alors que le géant mondial du luxe a battu en 2021 ses records de vente et de bénéfices avec un chiffre d’affaires dépassant les 64 milliards d’euros (+20 %) et un bénéfice net de 12 milliards (+55 %).
Plus largement, une intersyndicale réunissant la CGT, la FSU, Solidaires, l’Unsa et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et VL a appelé hier à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle le 17 mars prochain pour les salaires et le pouvoir d’achat.
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique et directeur de la rédaction - Franc-Tireur
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion - Institut de sondages IFOP et auteur de "La France sous nos yeux"
- Fanny Guinochet, éditorialiste, spécialiste des questions économiques et sociales - France Info et La Tribune
- David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef du service politique - Le Journal du Dimanche
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé