Zemmour – Le Pen : la guerre est déclarée
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A l’extrême droite, tout semble désormais permis. Jusqu’à présent, Marine Le Pen avait épargné Eric Zemmour. Désormais, elle l’attaque frontalement. Dans les colonnes du Figaro, elle s’en prend à ce qu’elle appelle son "communautarisme". À 65 jours du premier tour de l’élection présidentielle, c’est un duel à distance qui se tient entre les deux candidats nationalistes. Le chef du parti Reconquête ! tient en effet ce samedi un grand meeting à Lille, en miroir de celui de la candidate du Rassemblement National à Reims. Cette dernière ne mâche pas ses mots à l’encontre de l’entourage de son rival : "Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis". Une allusion à d’anciens membres du Front national que l’on retrouve aujourd’hui chez Eric Zemmour.
Depuis plusieurs jours, propos cinglants, coups bas et trahisons se multiplient. La candidate frontiste ayant très peu goûté les ralliements de plusieurs figures de son parti, parmi lesquelles Gilbert Collard et l'eurodéputé Jérôme Rivière, à Eric Zemmour. Nul doute que ce dernier répondra à ces attaques face à ses militants.
Mais c’est une tout autre bataille que livrent ces derniers mois de nombreux Français. Celle du maintien dans les régions, de l’emploi et de l’industrie. A Ingrandes-sur-Vienne, dans la Vienne, 320 salariés sont menacés et se battent pour empêcher la possible fermeture de la Fonderie du Poitou alu. Sous menace de liquidation judiciaire, l’entreprise reste en sursis et ce sous-traitant automobile cherche encore un investisseur financier qui accompagnerait une transition vers l'électrique aidée par l'Etat.
Une bataille qui revêt également un enjeu politique. Car le désespoir nourrit certaines formations. En novembre dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait d’ailleurs déclaré que "là où il y a une usine qui ferme, il y a une permanence du Rassemblement national qui ouvre". Mais la colère nourrit également l’abstention, de nombreux citoyens ne croyant plus dans le pouvoir politique pour améliorer leur situation.
Parmi les abstentionnistes, les jeunes sont surreprésentés. Depuis plusieurs années, l'abstention est en effet très marquée dans la jeunesse. En 2017, 20 % des 18-24 ans s’étaient abstenus. Et une récente étude de l'Institut Montaigne, menée au mois de septembre dernier auprès de 8000 Français âgés de 18 à 24 ans, porte à croire que cela ne semble pas près de changer. Elle indique que 55% des 18-24 ans ne peuvent indiquer de préférence partisane. La pandémie de Covid-19, qui a mis en relief la précarité de nombre de jeunes Français, pourrait bien les avoir encore un peu plus éloignés des suffrages. Pour la plupart des candidats, cette précarité fait partie des urgences du prochain quinquennat. Pour l’élection présidentielle de 2022, ils rivalisent donc de propositions pour parvenir à les mobiliser. Des mesures économiques de soutien sont proposées par de nombreux candidats, sur tout l’échiquier politique. À gauche, plusieurs candidats sont même favorables à l’élargissement du droit de vote à 16 ans. C’est le cas d’Anne Hidalgo, de Jean-Luc Mélenchon, et de Yannick Jadot.
Qui d’Eric Zemmour ou de Marine Le Pen a le plus de chances de prendre l’ascendant sur le camp national ? Le maintien de l’emploi industriel sera-t-il à nouveau un thème majeur de la campagne présidentielle ? Comment attirer de nouveau les jeunes dans les bureaux de vote ?
Invités :
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique - France Télévisions
- Aurélie Herbemont, journaliste politique - RTL
- Luc Bronner, grand reporter - Le Monde
- Bernard Sananès, politologue – Président de l’Institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé