Ukraine, Mali : ces dossiers qui bousculent Macron
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Lorsque des lecteurs du Parisien lui avaient demandé début janvier s’il serait candidat à sa succession, Emmanuel Macron avait répondu : "j’ai envie". Ce mardi, dans une interview accordée à La Voix du Nord, le président de la République a justifié le fait de ne pas être encore entré officiellement en campagne. Et ce en invoquant deux grands sujets du moment : le pic épidémique et les tensions autour de l’Ukraine. "J’ai déjà dit ce que je pensais des projets, de l’enthousiasme et de l’amour que j’ai pour notre pays. Mais j’ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous. Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m’adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serai président jusqu’au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective" a affirmé le chef de l’Etat. Et pour cause : si sur le front sanitaire, le nombre de contaminations au Covid-19 recensées quotidiennement est en baisse depuis six jours consécutifs tandis que les nouvelles entrées à l’hôpital se stabilisent, sur le front international la crise ukrainienne vient bousculer l’agenda du président de la République qui espérait faire de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (UE), assurée par la France jusqu’en juin, une sorte de tremplin vers le scrutin présidentiel. L’exercice devait lui permettre de mettre en avant ses convictions pro-européennes et de démontrer aux Français que l’UE peut agir comme un filet protecteur face au chaos du monde. Pour cela la France entendait faire adopter une série de textes portant sur la défense, le climat, la relance économique, la santé… Mais voilà que le dossier Ukrainien est venu totalement bousculer le calendrier établi.
Depuis l’échec des discussions bilatérales entre les Etats-Unis et la Russie, Emmanuel Macron a multiplié les appels et les rencontres pour tenter de replacer l’Europe dans les échanges, en relançant les négociations en "format Normandie" (Ukraine, Russie, France, Allemagne). Il se rendra d’ailleurs ce vendredi en Allemagne pour la deuxième fois en dix jours pour un sommet avec le chancelier allemand et le président polonais. Mais avec une UE divisée et dépendante du gaz, Bruxelles apparaît toujours inaudible.
Parallèlement le chef de l’Etat est rattrapé par une autre crise diplomatique, cette fois entre la France et le Mali. Depuis plusieurs mois, la tension est montée d’un cran entre les deux pays, jusque-là alliés face aux forces terroristes qui opèrent dans la région. Mais le point de rupture semble approcher à grand pas depuis l’expulsion annoncée en début de semaine de l’ambassadeur de France Joël Meyer, après les propos du ministre des Affaires étrangères français mettant en cause la "légitimité" de la junte militaire à Bamako. Une junte militaire qui selon Paris aurait choisi de faire appel aux services du groupe Wagner, une armée privée russe réputée proche du Kremlin et soupçonnée d’exactions en Centrafrique, où le groupe est également présent. En visite au Mali en septembre dernier, la ministre de la Défense Florence Parly indiquait déjà que la France "n’[allait] pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires".
Autant de dossiers qui s’invitent dans la campagne et poussent chaque candidat à expliquer sa politique internationale et sa vision de la France dans le monde.
Invités :
- Frédéric Encel, docteur en géopolitique
- François Clemenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction - Le Figaro
- Veronika Dorman, journaliste, ancienne correspondante à Moscou – Libération
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé